Un plan d'urgence a été mis en œuvre sur initiative du groupe agro-industriel (Agrodiv) dans le but de faire face aux tensions dont fait l'objet depuis plusieurs jours, la farine subventionnée destinée aux boulangeries. Selon le communiqué de la filiale céréales centre, deux nouveaux centres destinés exclusivement à la vente de ce produit, à Hussein Dey et à El-Anasser (ex-Ruisseau), ont été ouverts, prévoyant un approvisionnement de 1 000 quintaux de farine par jour. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Le groupe Agrodiv explique qu'à travers cette disposition, les boulangers réduiront leurs frais de transport. Celle-ci garantira également l'approvisionnement régulier de toutes les boulangeries de la capitale. Il faut rappeler que plusieurs boulangers ont été contraints de cesser la production du pain ou de la réduire pour certains, à cause du manque de sa principale composante qu'est la farine. C'est en tout cas ce dont a attesté une bonne partie des boulangers. Mais en dépit du nombre grandissant de boulangeries ne pouvant plus fournir du pain normal à leurs clients, les autorités ont exclu la pénurie, dans la mesure où la farine était apportée en quantités plus que suffisantes, répondant ainsi largement à la demande nationale. Les associations des consommateurs ont, elles aussi, rassuré sur la disponibilité de la farine et que ces perturbations sont dues à des dysfonctionnements de la distribution de ce produit. Le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) a indiqué qu'en prenant attache avec l'OAIC ainsi que les minoteries, il a appris que «les stocks de farine pourront satisfaire les besoins nationaux sur au moins trois mois». Tahar Boulenouar a relevé le fait que la farine est souvent détournée à des fins de fabrication d'autres produits comme les gâteaux par exemple. Un élément qui empêche l'approvisionnement correct des boulangeries. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) est allée dans le sens de l'Anca en affirmant dans un communiqué être en contact direct avec le ministère du Commerce « pour assurer un bon approvisionnement du marché et des boulangers et pour trouver une solution immédiate à tout dysfonctionnement pouvant entraîner une fluctuation dans la distribution de ce produit de base ». L'Ugcaa a, par conséquent, réfuté un «quelconque manque ou pénurie de la farine subventionnée destinée aux boulangers». La même organisation a d'ailleurs invité en août dernier, tous les boulangers à se rendre directement aux minoteries pour s'y approvisionner en farine subventionnée à ses prix réglementés, en les rassurant « qu'ils n'ont pas à craindre tout traitement avec la facture, sachant qu'ils sont soumis au système forfaitaire ». L'organisation a, par ailleurs, tenu à rassurer que « tous les produits nécessaires de large consommation étaient disponibles en cette conjoncture sensible et difficile, et qu'il n'y avait aucune raison d'en augmenter les prix ». Il convient de souligner qu'en parallèle aux assurances des associations des commerçants, les intervenants dans la chaîne de distribution parlent bien d'un manque de farine. D'autres parties considèrent que cette « pénurie » n'est que le fruit de rumeurs émanant de certains acteurs dans le but pernicieux de faire croire que cette pénurie existe pour justifier une potentielle augmentation des prix. Une supposition plausible lorsqu'on constate que plusieurs boulangers s'en tiennent; depuis la fin août, à la vente de baguette de 15 DA et plus. C'est dans ce contexte précis que l'Association de protection et d'orientation du consommateur algérien (Apoce) a lancé la campagne qui consiste à signaler toutes les boulangeries qui vendent du pain normal à 15 DA la baguette. L'Apoce a dénoncé la politique du fait accompli. Les plaintes des citoyens seront transmises à l'Apoce avant d'être envoyées aux directions du commerce régionales. M. Z.