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Une réticence qui interpelle
Vaccination du personnel soignant
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 09 - 2021

La campagne nationale de vaccination ne progresse visiblement pas massivement. L'objectif du ministère de la Santé, c'est de vacciner 70% de la population concernée d'ici le mois de décembre prochain. Or, à trois mois de cet ultimatum, seuls huit millions de cette population sont vaccinés dont cinq millions qui n'ont pas encore complété leur schéma vaccinal. Mais qu'en est-il de l'adhésion du personnel médical à cette campagne ? Le taux d'adhésion interpelle. Exemple : au CHU Mustapha-Pacha, 17% sur les plus de 4 400 travailleurs dans le corps médical sont immunisés à ce jour.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Visiblement, en plus des citoyens, le département de Abderrahmane Benbouzid doit également convaincre le personnel médical pour se faire vacciner. Le taux de couverture vaccinal dans le corps médical est encore très faible et reste loin des objectifs tracés pour la progression de la couverture vaccinale.
Le personnel soignant du CHU Mustapha-Pacha, à Alger, est le parfait exemple de cette réticence à la vaccination. Le plus grand CHU de la capitale a comptabilisé, jusqu'à mardi dernier, un total de 17% de vaccinés parmi le personnel. Sachant que l'hôpital compte 4 451 travailleurs entre personnel médical et paramédical.
Dans le détail, le professeur Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales du CHU Mustapha, a révélé que sur les 17% de vaccinés ayant reçu leurs deux doses, soit 738, il y a 44% qui sont parmi les hospitalo-universitaires, 29% parmi les médecins, 13% du personnel paramédical et 9% dans les rangs des sages-femmes. Par sexe, le professeur a précisé que 57% des personnes immunisées sont du sexe féminin et 43% sont du sexe masculin.
Selon le président du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, le corps médical est l'un des corps les plus réticents vis-à-vis de la vaccination contre le Covid-19. «C'est un paradoxe mais c'est la réalité et nous avons même des professeurs qui ne se sont pas fait vacciner», dit-il. Faudra-t-il rendre la vaccination obligatoire pour changer les choses ? Le professeur Belhadj n'est pas favorable au principe de l'obligation. «C'est un débat d'éthique et de déontologie. Nous avons d'un côté la vie de l'homme qui est en danger et de l'autre côté, sa liberté de choix qui est menacée, c'est comme une personne qui a un cancer, vous insistez pour lui amputer le membre infecté, mais il refuse. Nous devons respecter sa décision. La sacralité de l'humain est un concept universel ; maintenant l'humain ne doit pas être égoïste, en mettant en danger la vie d'autrui.»
Toutefois, estime le spécialiste «on peut contourner cet aspect déontologique et éthique du respect de l'humain, en imposant le respect de tout ce qui tourne autour du respect de la sécurité sanitaire et de la sécurité de l'individu». D'ailleurs, dans une récente déclaration, le professeur Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie clinique, a estimé que la non-adhésion du personnel soignant à la campagne de vaccination peut conduire à la hausse du nombre des contaminations.
Pour le moment, le ministère de la Santé ne semble pas inquiet par cette situation au point de prendre des mesures contraignantes. Ce dernier compte encore sur la sensibilisation pour convaincre les réticents.
S. A.
Professeur Belhadj au soir d'Algérie :
«Les gens doivent mesurer le danger d'une nouvelle vague»
Le soir d'Algérie : on enregistre une décrue du nombre de contaminations, c'est le cas au CHU Mustapha-Pacha ?
Professeur Belhadj : Oui, nous ne sommes plus en plateau, mais nous enregistrons une décrue significative des contaminations du Covid-19. Tous les chiffres sont en baisse notamment en lits d'hospitalisation, en consultations, en nouveaux malades, en nombre de contaminations et en nombre des personnes qui sont en réanimation.
Au CHU Mustapha, nous avons enregistré zéro décès les dimanche et lundi. C'est donc la période propice pour aller se faire vacciner. Mais il ne faut pas oublier que le virus est toujours présent, car actuellement, nous voyons un relâchement des mesures barrières comme si le Covid avait disparu.
Le faible taux du personnel soignant vacciné interpelle ?
Oui, beaucoup.
Quelles sont les raisons de cette réticence ?
Le médecin est intoxiqué par des informations scientifiques qui font peur. Et, il y a la phobie d'avoir des effets secondaires qu'ils soient précoces ou lointains de la vaccination. Mais ce qui nous chagrine, c'est que de l'autre côté, pour obtenir un visa, ils se secouent pour se faire vacciner même avec trois doses et certains viennent nous demander le vaccin AstraZeneca pour pouvoir voyager, c'est un comportement qui n'est pas éthique.
Y-a-t-il une réflexion sur d'éventuelles mesures contraignantes ?
Nous sommes pour la sacralité du corps humain, et imposer le vaccin à quelqu'un toucherait à sa liberté, mais il faut réfléchir à mettre des mesures contraignantes intelligentes.
La souffrance par asphyxie est terrible, des gens l'ont vécue lorsqu'ils étaient en réanimation, il n'y pas plus horrible que l'asphyxie, il faut un peu de sagesse, et l'individu doit apprendre à respecter son corps qui risque d'être dans la souffrance avec ce virus. Je suis légiste et je suis dans l'université et les deux dernières années du Covid nous ont appris beaucoup de choses : à l'arrivée de la pandémie, les gens ont fui directement le travail, soit avec des arrêts de travail, soit avec les excuses comme une maladie ou une grossesse. Or, dans un combat, il faut être solidaire et aujourd'hui, nous sommes passés à la phase de nous faire vacciner et qui nous pose problème.
Il y a eu un rush lorsque la mort était partout et les gens ont mesuré la réalité du Covid par le nombre des décès que l'on enregistrait quotidiennement même si les chiffres de contaminations et de décès étaient contradictoires entre ceux annoncés officiellement et ceux que l'on enregistrait sur le terrain.
Atteindre 70% de vaccinés d'ici la fin de l'année est-il possible ?
(Rires): avec l'arrivée du vaccin fabriqué localement, nous allons être confrontés à un autre problème qui est celui de la confiance vis-à-vis de ce vaccin. Les Algériens vont-ils faire confiance à ce vaccin ? Cela m'étonne, car ça va être comme l'histoire des voitures fabriquées localement. Les gens doivent, cependant, mesurer le danger d'une nouvelle vague si l'on n'atteint pas un certain pourcentage de la couverture vaccinale.
S. A.


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