Le Premier ministre et ministre des Finances a appelé les walis à considérer le discours du président de la République, samedi, à l'ouverture de leur rencontre de deux jours, comme leur feuille de route qu'ils se doivent de matérialiser sur le terrain. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Aïmène Benabderrahmane, qui intervenait, hier, à la clôture de ce conclave de deux jours, a estimé que les recommandations sorties des cinq ateliers mis en place lors de cette rencontre sont toutes ou presque inspirées du plan d'action du gouvernement que les deux chambres du Parlement ont approuvé il y a quelques jours. Il a, dans ce sens, qualifié la révision par son équipe du code des investissements de «réalisation», déclarant être sur l'opération de récupération de tous les biens fonciers attribués sans toutefois être exploités, estimant qu'il était temps de les donner à ceux qui les méritent. «Il est temps d'attribuer les terres à ceux qui les travaillent», a-t-il dit en substance. Ce qui permettra, selon lui, d'assurer notre «autosuffisance alimentaire» qui figure parmi les priorités du gouvernement à l'effet d'assurer la «dignité du citoyen». Le Premier ministre et ministre des Finances a également abordé le projet de révision des codes régissant la commune et la wilaya sur lesquels le gouvernement planche pour, a-t-il expliqué, «conférer de la vitalité et du dynamisme aux collectivités locales et susciter davantage d'attractivité et ce, en conformité avec les politiques de développement local». Et de révéler à ce propos qu'ils sont nombreux les projets qui ont démarré il y a vingt ans et qui ne sont toujours pas achevés, estimant qu'il était temps de «revoir» l'inscription de ces projets. Une démarche qui s'inscrit en droite ligne de l'orientation donnée la veille par le chef de l'Etat portant engagement d'une opération d'assainissement des nombreux projets en souffrance. Il faut étudier ces projets au cas par cas avant la fin de l'année en cours. «Ceux qui sont viables doivent être relancés, les autres doivent être abandonnés», a affirmé Abdelmadjid Tebboune. Par ailleurs, le Premier ministre et ministre des Finances a annoncé le lancement, dans les prochaines semaines, d'un recensement général des populations et de l'habitat. Une opération qui permettra d'avoir l'étendue de la démographie de même que les caractéristiques démographiques de chaque localité à même de faire l'économie des disparités en termes de projets de développement. Aussi, Benabderrahmane a déclaré que les efforts de l'Etat seront dirigés et orientés vers les communes défavorisées pour «remédier aux lacunes relevées», affirmant qu'une «grande disparité existe toujours dans les zones d'ombre malgré les efforts déployés», Sur un autre registre, l'un des cinq ateliers mis en place lors de cette rencontre des walis a traité de voies et moyens pour la redynamisation de l'investissement, la création de richesses et d'emplois durables. Une aubaine pour les chefs des exécutifs de wilaya de se pencher sur les obstacles qui entravent plusieurs projets d'investissement et de développement, en retard ou à l'arrêt. Une problématique qu'ils imputent à «l'absence d'une approche claire sur le profil de l'investisseur efficace». Ce qui a, selon eux «favorisé» l'accès de personnes non sérieuses à l'investissement et ouvert la voie à des dépassements commis par des investisseurs à l'instar du changement d'activité sans autorisation ou encore le non-respect des permis de construire. Autre entrave, la bureaucratie administrative induite par, selon plus d'un intervenant, un «chevauchement des prérogatives entre les domaines de l'Etat, le cadastre et autre, outre la lenteur des procédures judiciaires au niveau des tribunaux administratifs». Et de plaider au règlement des dossiers en suspens relatifs aux projets réalisés ou en cours de réalisation, à travers la publication d'une instruction interministérielle sur le règlement des fonciers, outre une instruction qui permet aux walis de trancher les dossiers dans le cadre de commissions composées des directions concernées par le dossier des investissements. M. K.