Recruté par l'ancien bureau, celui de Chérif Mellal, le président déchu, Henri Stambouli, nouvel entraîneur de la JS Kabylie, a accepté de poursuivre sa mission à la barre technique après avoir discuté avec la nouvelle direction, sous la présidence de Yazid Iarichène. Et après un premier stage d'une dizaine de jours effectué à Tikjda, sur les hauteurs du Djurdjura, le technicien français dresse son premier bilan avec le début d'un second regroupement à Alger. «Le bilan de la première préparation reste positif, parce qu'on est restés loin de tout ce qui s'est passé, loin des tumultes, même si avec les réseaux sociaux il y avait des images qui nous sont parvenues, mais nous étions plus sereins. On était dans un cadre très agréable, en altitude surtout que sur le plan athlétique, il était très intéressant. Un endroit qui dispose des installations de qualité. Le bilan sur le plan installation et préparation, il est intéressant ; ce qui m'a permis de jauger l'effectif. Et là, je me suis rendu compte qu'il y a quelques joueurs qui n'ont vraiment pas le niveau pour la Coupe d'Afrique, pour les titres, avec tout ce que j'ai entendu avant mon arrivée à savoir jouer la Coupe d'Afrique, jouer les titres. Ben, je me suis rendu compte qu'il y a un décalage entre les objectifs qui sont très hauts, l'attente des supporters et l'effectif que j'ai sous les yeux. Ceci dit, j'ai décelé de la qualité chez certains joueurs, de jeunes joueurs, mais il manquait la qualité de ces internationaux qui sont partis en sélection en fin de saison, mais qui ne sont pas revenus. Pour moi, c'est un peu inquiétant notamment à l'avenir. D'ailleurs, je me suis permis de lancer un petit cri d'alerte pour sensibiliser les gens et surtout la nouvelle direction pour qu'on puisse rapidement corriger le tir», a-t-il déclaré au micro de la JSK, tout en mettant en avant le travail de la nouvelle équipe dirigeante. «Le nouveau président a été réceptif à ce niveau-là. D'abord, il a réussi à convaincre certains des anciens joueurs à rempiler, des joueurs cadres qui ont connu la campagne africaine et qui ont participé au Championnat d'Algérie. C'est déjà extrêmement positif. Puis, nous sommes revenus à Tizi-Ouzou, là où j'ai retrouvé d'anciens joueurs qui revenaient à la maison, et c'est avec grand plaisir. Pour moi c'est la première victoire, et entretemps, il y avait d'autres joueurs qui nous ont rejoints ; des joueurs plus chevronnés, plus aguerris. Alors, jusqu'aujourd'hui, le bilan est positif, poursuit-il. Le président est très motivé, on a aussi l'arrivée de Karim Ziani qui a redynamisé un peu tout cela, parce que, c'est quelqu'un de passionné, de rendre au football algérien ce qu'il a connu. Ce vent de fraîcheur a fait du bien, parce qu'on a beaucoup parlé de lutte intestine, de lutte de pouvoir, ce qui a un peu brouillé le paysage. Aujourd'hui, on a un peu d'éclaircies et il va falloir en profiter et j'espère qu'elles vont durer et que le calme plat va rester parce qu'on a un groupe très réceptif et je l'ai dit dès le départ.» «J'ai deux équipes, je dois faire un amalgame» Henri Stambouli affirme pour la nouvelle saison footballistique, il doit gérer entre deux effectifs ; celui déjà qualifié pour la Coupe de la CAF, car l'ancienne direction devait envoyer la liste des joueurs avant une date précise, et les nouveaux éléments recrutés récemment, non-concernés par la compétition africaine. «Pour ce deuxième stage, il me fallait faire un amalgame entre tous ces horizons différents. La difficulté que j'ai aujourd'hui, c'est de préparer un effectif qui est qualifié pour la Coupe d'Afrique et un autre effectif à préparer pour le Championnat. C'est une préparation à double vitesse, avec des dates qui sont différentes. Bon, pour le moment, on gère (...) Certes, je n'ai pas pu avoir tout l'effectif au même temps, avec des retards, mais je trouve qu'il y a du potentiel. On a un amalgame, et c'est à moi de gérer tout cela, et j'y veillerai moi-même au bon fonctionnement de l'effectif (...) On a dit beaucoup de choses sur certains, et je découvre des garçons qui ont une grande envie de soif de revanche. Ils se sont rendus compte qu'ils se sont un peu perdus auparavant, et là, je découvre des garçons très motivés et qui ont envie de progresser plus que les autres», rassure-t-il avant d'évoquer le changement de certains éléments de son staff. «Pour le staff, j'ai demandé à la présidence actuelle de conserver la plus part de mes cadres, puis il y a une petite incompatibilité ou une incompréhension de la part de certains de mes cadres qui ont décidé de ne pas continuer l'aventure. Ils ont souffert du passé avec des salaires en retard, des difficultés financières. Certains n'ont même pas pris de vacances. Ils nous quittent», dira-t-il. Pour le nouveau stage que les Canaris effectuent depuis une semaine à Alger, le coach Stambouli se dit satisfait des conditions de travail et de la réaction des joueurs. «Avant de venir à Alger, on avait quelques soucis, on avait du mal à avoir des matchs amicaux, on ne savait pas trop où est-ce qu'on allait s'entraîner. Et en très peu de temps, un travail extraordinaire a été fait. Une logistique qui a suivi, de l'énergie qui a été dépensée, de l'argent aussi pour qu'on puisse être dans de bonnes conditions. On a réussi à faire pour que tout soit parfait (...) Nous avons une nouvelle dynamique, qui est différente, donc on va profiter pour bien préparer cette équipe. L'hôtel où nous sommes est de très bonne qualité, nous avons trouvé un stade tout neuf que nous avons d'ailleurs inauguré pour effectuer ce stage. Nous sommes dans des conditions de préparation parfaites, parce qu'au début, j'avais peur des trajets à faire entre l'hôtel et le stade ou encore des changements de stades. Là, on a un stade pour nous, réservé exclusivement pour nous (...) On a trouvé de bonnes installations de préparation». «Face aux FAR, on se battra avec nos armes» Evoquant la prochaine rencontre en Coupe de la CAF, Stambouli sait pertinemment qu'il n'a pas un effectif solide, mais affirme qu'il n'a pas le choix. «Je maintiens toujours en disant que la JSK est l'un des plus grands en Afrique, et là c'est le chauvinisme qui parle. Pour la Coupe de la CAF, on va dire qu'on va se considérer comme le petit poucet. On va dire qu'on va affronter l'ogre de Rabat et on va se battre avec nos armes. On a un retard pour un tas de raisons (Covid, retard dans le démarrage du Championnat parce que le précédent n'a été bouclé qu'en début août...), en plus on a du mal à trouver des oppositions de très haut niveau avec des équipes qualifiées pour les Coupes africaines parce qu'elles sont aussi en stage. On a trouvé d'autres adversaires et on doit multiplier ces rencontres pour trouver de la complémentarité et des doublures, mais pour l'instant, il nous manque quelques postes à pourvoir. Nous sommes dans l'attente de récupérer notre attaquant éthiopien. Aujourd'hui, on commence à voir l'équipe qui se dessine, voire deux parce que comme je l'ai dit, on a une équipe qualifiée pour la Coupe de la CAF et une concernée par le Championnat d'Algérie», conclut-il avant de lancer un mot aux supporters en invitant à laisser le temps au temps. «On travaille, on progresse, qu'ils soient rassurés, on travaille dans une bonne atmosphère», en rappelant que l'équipe a connu des moments difficiles liés à la situation financière du club. A. A. Mounir Dob et Kamel Boudjenane renforcent le staff technique Le staff technique de la JS Kabylie s'est renforcé avec la désignation de Mounir Dob comme entraîneur-adjoint et Kamel Boudjenane en tant que nouveau préparateur physique, en remplacement du Français Rodolphe Duvernet. A. A.