Karim Zaoui est un entraîneur à forte personnalité et il ne badine pas avec ses principes. Et, il vient de le prouver en démissionnant de son poste au NA Hussein-Dey, quelques jours après son intronisation. Néanmoins, il revient à de meilleurs sentiments 24 heures plus tard pour réintégrer son poste après avoir été persuadé par le maire de Hussein-Dey, les dirigeants et les supporters, les vrais, comme l'explique-t-il dans cet entretien. Le Soir d'Algérie : Vous aviez quitté la barre technique du NAHD alors que vous en étiez coach depuis à peine quelques jours ? Karim Zaoui : J'avais décidé de quitter le NAHD dans un premier temps parce qu'on a voulu m'imposer un joueur de 31 ans qui n'a pas joué depuis deux ans. J'ai expliqué clairement aux dirigeants que j'étais venu pour travailler avec des éléments de qualité qui apportent un plus et que mon intention était de gagner et non pas de perdre. Et qu'est-ce qui vous a poussé à revenir sur votre décision 24 heures plus tard ? Honnêtement, je suis revenu sur ma décision de jeter l'éponge après que le P/APC de Hussein-Dey, les dirigeants et les supporters, les vrais, m'ont persuadé de poursuivre ma mission. Ils sont venus me voir et je ne pouvais leur donner le dos. Et dorénavant, chacun a ses prérogatives et personne ne pourra s'immiscer dans mon travail. Revenons au joueur qu'on a voulu vous imposer, est-ce qu'il est maintenu toujours dans l'effectif ? Non, je l'ai refusé, et je ne l'accepterai pas dans mon effectif. Si je l'avais accepté, ceux qui voulaient me l'imposer m'auraient mis des bâtons dans les roues. En plus, si j'avais accepté de le faire signer, aux yeux du reste de l'effectif, je serais devenu un entraîneur sans aucune personnalité et cela aurait compliqué ma tâche. Il y a deux ans, vous aviez drivé le NC Magra, êtes-vous étonné de son parcours et sa place de finaliste de la Coupe de la Ligue ? Non, je ne suis pas étonné pour la simple raison que ce club est géré par un président qui a toujours été présent avec son équipe. Toutefois, cette saison, ce sera différent avec le retour du public dans les stades. Vous pensez qu'en déplacement, ils auront des difficultés avec les supporters adverses ? Même à domicile, ils auront aussi des difficultés. Et pourquoi ? A Magra, il y a aussi une énorme pression du public et je pense que les joueurs ne pourront pas évoluer à leur juste valeur. Vous avez entraîné ensuite la JS Saoura, que pensez-vous de ce foot du sud du pays ? Dans le Sud, il y a de grands clubs qui ont régressé par manque de moyens. Je pense, par exemple, à Béni Thour qui avait remporté une Coupe d'Algérie et on aurait dû donner plus de moyens à ce club pour qu'il grandisse. Je peux citer également l'équipe de Touggourt qui a longtemps évolué en deuxième division et qui a formé pas mal de bons joueurs. On se doit d'aider ces clubs du Sud à grandir. Avez-vous l'intention de grandir en drivant une grosse cylindrée comme la JSK, le MCA ou le CRB où la pression est énorme ? La pression ne m'a jamais fait peur parce que j'ai confiance en mes compétences. D'ailleurs, dans les clubs que vous venez de citer, je serai encore plus à l'aise sur le plan technique parce qu'il y a les moyens pour travailler. En fait, il faut être correct avec les joueurs et quand vous l'êtes, tout le monde adhère à votre méthode. Entretien réalisé par Hassene Boukacem