Dans une interview à l'agence d'information turque Anadolu, le ministre algérien des Affaires étrangères a indiqué, à l'adresse de Paris, que l'Algérie n'accepte «aucune ingérence dans ses affaires intérieures » et qu'elle est prête « à lutter » pour faire respecter « son indépendance, sa souveraineté et ses droits légitimes ». Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Après la mise au point adressée au Président Emmanuel Macron à partir de Bamako, Ramtane Lamamra a choisi de s'exprimer en terre italienne à travers le canal de l'agence turque Anadolu. «Je ne pense pas qu'une crise entre la France et l'Algérie, quelle qu'en soit la raison, affectera nos relations avec d'autres pays frères comme la Turquie. Nous avons un long passé difficile et complexe avec la France que nous avons toujours réussi à gérer jusqu'à présent. Nous avons toujours protégé notre réputation, nos droits et notre souveraineté auprès de la France ou de tout autre pays. Tous les partenaires, notamment la France, doivent comprendre que l'Algérie ne compromettra pas sa réputation de coopération et ne permettra aucune ingérence dans ses affaires intérieures. Nous répondons donc fermement aux propos des autorités françaises que nous considérons comme inacceptables », a déclaré, jeudi 7 octobre, le ministre des Affaires étrangères qui participait à Rome à la troisième réunion Afrique-Italie. Des propos qui sont, une nouvelle fois, adressés à Emmanuel Macron qui, la veille, était intervenu sur France Inter pour tenter «d'apaiser» les tensions avec Alger. Mais son discours ne semble pas avoir convaincu Alger puisque, même si les formules étaient différentes, la teneur était identique aux propos tenus une semaine plus tôt autour d'un déjeuner à l'Elysée avec des jeunes représentant différentes catégories de la «mémoire coloniale française». «Nous avons répondu comme nous devrions répondre très fortement et très fermement », a précisé Lamamra à l'agence turque. Car, selon lui, il était important de «défendre collectivement notre indépendance et notre souveraineté face à ce que nous considérons comme une grave erreur de la part des autorités françaises». Par ailleurs, à propos de la situation en Libye, Ramtane Lamamra a souhaité qu'Ankara participe à une solution inclusive afin de mettre un terme à la crise dans ce pays. «Les relations entre la Turquie et la Libye sont, sans aucun doute, très fortes. Nous espérons que tous les pays aideront les Libyens à se rassembler et à résoudre leurs conflits afin qu'ils n'aient aucune ingérence extérieure dans leurs affaires intérieures », a-t-il dit. Le ministre des Affaires étrangères pourrait, aujourd'hui, revenir sur les relations tendues entre l'Algérie et la France à l'occasion de la Journée de la diplomatie algérienne. T. H.