En marge de la célébration de la Journée du don de sang, hier, à Alger, au niveau du siège de l'Agence nationale du sang, le ministre de la Santé a saisi l'occasion pour faire l'état des lieux de l'évolution de la campagne de vaccination anti-Covid en Algérie et, par là même, rappeler aux Algériens la nécessité d'aller se faire vacciner. Le bilan n'est guère reluisant puisqu'il est bien loin de répondre aux attentes des autorités sanitaires et aux objectifs fixés pour la fin de l'année, d'autant plus que l'Algérie dispose maintenant d'un potentiel en doses de vaccins à même de répondre à l'ensemble de la demande nationale. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Abderrahmane Benbouzid a déclaré que 55% d'Algériens ont bénéficié d'une vaccination, ce qui représente l'équivalent de 11 millions de personnes, un chiffre qu'il qualifie d'ailleurs de «très faible», eu égard aux objectifs tracés par les pouvoirs publics d'ici la fin de l'année, c'est-à-dire atteindre le taux de vaccination de 70% de la population. Plus dans les détails, il dira que 31% de citoyens ont reçu la première dose, soit l'équivalent de 4 700 000 personnes, et 23% la deuxième dose. Mais ce qu'il juge justement de paradoxal, c'est que les personnes vaccinées la première fois ne reviennent pas, et les chiffres marquent une courbe décroissante. S'expliquant à l'occasion, il dira qu'à l'occasion de la réouverture du Métro d'Alger, deux grands points de vaccination y ont été ouverts au public. «Le centre de vaccination de la place des Martyrs enregistre la vaccination de 7 personnes par jour, alors qu'au niveau de la Grande-Poste, aucune personne ne s'est fait vacciner», déplore-t-il. Et de ce fait, il a lancé un appel pressant en vue d'augmenter la cadence et d'accélérer le rythme de vaccination. Selon le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, l'Algérie devrait arriver à vacciner 70% de la population d'ici la fin de l'année, et le rythme attendu est de l'ordre de 200 000 vaccinations par jour, l'équivalent de 6 millions de personnes par mois, afin d'atteindre les objectifs fixés par les autorités sanitaires. Mais pour cela, devrait-on recourir à la vaccination obligatoire ? Benbouzid écarte cette éventualité, rappelant les recommandations du président de la République relatives au respect des libertés individuelles. Cependant, l'option du recours au pass sanitaire reste envisageable, puisque le ministre de la Santé évoquera l'étude de la décision de l'ouverture des stades de football au public, une initiative entreprise entre les autorités scientifiques et le ministère de la Jeunesse et des Sports. «L'étude du dossier de la réouverture des stades est en cours, avec l'application de la condition du pass sanitaire», annonce le ministre de la Santé. Ajoutant au passage que cette possibilité a été appliquée par les pays voisins. Les chiffres révélés par Abderrahmane Benbouzid n'ont pas manqué de susciter ses vives inquiétudes «au moment où le danger de la quatrième vague est toujours là». «Est-ce que les quantités stockées au niveau de tout le territoire vont être périmées», a-t-il fini par s'indigner. Et d'annoncer que «13 millions de doses sont actuellement disponibles au niveau de l'Institut Pasteur et à Kouba, alors que tous les hôpitaux du pays manifestent unanimement leur autosuffisance en quantités stockées». Enfin, il rappelle que la vaccination est l'unique moyen de se prémunir contre les dangers du virus, avant d'ajouter qu'il est possible aux personnes vaccinées deux fois de recevoir un troisième vaccin au bout de 6 mois. A. B.