La mise en place des points de vente des CCLS a coïncidé cette année avec la hausse vertigineuse des prix des légumes secs. Au total, 190 points ont été ouverts au niveau du territoire national pour la vente au détail, et la capitale dispose de 3 points de vente. Il s'agit des lentilles et des pois chiches, localement produits par des agriculteurs algériens à des prix réglementés qui sont mis à la disposition des consommateurs par les Coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS). Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Selon les informations recueillies auprès du ministère de l'Agriculture et de l'Union des coopératives agricoles de céréales et légumes secs, les lentilles et les pois chiches sont cédés à des prix très concurrentiels, à savoir 100 DA le kilogramme pour les lentilles et 120 DA pour les pois chiches. Les produits en question ne sont pas disponibles sur le marché national qui offre aux consommateurs les produits importés cédés à des prix dont la hausse avoisine les 300%. Ainsi, avec les dernières hausses connues sur le marché national, les lentilles sont fixés à 250 DA et dans certains endroits elles atteignent les 280 DA, alors que les pois chiches sont fixés à 340 DA. Avec la hausse des prix de l'ensemble des produits alimentaires et agroalimentaires de première nécessité, l'initiative des CCLS a été favorablement accueillie par les consommateurs, nous fait savoir le chargé de communication de l'UCA. Et selon les informations recueillies, les CCLS ont été prises d'assaut dès l'annonce de la mise en œuvre de la mesure en question, en septembre dernier, où les points de vente enregistrent souvent des ruptures de stock. Les responsables des points de vente d'Alger, à proximité de l'hôpital Parnet et celui situé non loin de la station de bus de Cheraga, témoignent de l'engouement enregistré depuis le début de l'opération. «Nous réceptionnons des quotas d'une moyenne de 200 quintaux pour chaque produit et nous en vendons environ 50 quintaux par jour par produit », expliquent-ils. Et d'affirmer que « nous nous retrouvons souvent dans l'obligation de suspendre la vente pour rupture de stock en attendant de nouveaux arrivages ». Mais les citoyens habitués à s'alimenter en produits locaux, et à des prix largement à leur portée, sont en droit de se questionner sur l'indisponibilité des produits en question sur le marché, au niveau des supérettes et des marchands des produits alimentaires. C'est, justement, ce que rapportent les témoignages recueillis auprès des Coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS) qui font savoir qu'elles n'interviennent pas sur le circuit de distribution. Le chargé de communication de l'Union des coopératives agricoles de céréales et légumes secs (UCA) le confirme bien, en soulignant que la mission de distribution des lentilles et des pois chiches locaux disponibles échappe à la mission des CCLS. C'est dans ce contexte qu'une source désigne le ministère du Commerce comme étant l'unique acteur sur le marché, habilité à intervenir dans la distribution à même d'assurer l'alimentation du marché national. Et, toujours selon les mêmes témoignages, la production de légumes secs pour l'année 2022 en Algérie est attendue pour enregistrer des chiffres « prometteurs ». Reste que le taux de couverture du marché en lentilles et en pois chiches produits par des agriculteurs algériens demeure bien loin du seuil de la demande nationale, ce que des sources du ministère de l'Agriculture, des représentants des CCLS et de l'UCA confirment bien, d'ailleurs. A. B.