Arezki Kouffi, l'ex-avant-centre international de la JSK des années 60 et 70 qui vient de nous quitter, était un attaquant racé et opportuniste. Sa première heure de gloire, il l'a vécue en 1968 lorsqu'au terme d'un match épique entre la JSK et le WA Boufarik, il inscrivit le but décisif qui permettait aux Kabyles d'accéder en Nationale 2, puis deux ans plus tard, ces derniers rejoindront l'élite grâce aux réalisations de ce buteur-né. En fait, si la JSK a fini par accéder au paradis et conquérir deux titres de champion d'Algérie en 1973 et 1974, c'est parce qu'elle comptait dans ses rangs un Kouffi qui était son meilleur buteur et s'il ne compte que 5 sélections à son actif c'est parce qu'en ce temps-là, la concurrence était très rude en équipe nationale à ce poste. H. B. Mourad Derridj (ex-ailier droit et co-équipier de KoufFi) : «Moi, je centrais et Kouffi marquait»
Mourad Derridj était l'ailier droit volant de la JSK et il a longtemps évolué avec Kouffi avec lequel il formait un redoutable duo d'attaquants. Dans cet entretien, il témoigne sur celui qui était aussi son ami. Vous formiez un sacré duo d'attaquants avec Kouffi. Quel type d'avant-centre était-il ? C'était le buteur attitré. Il avait une très bonne couverture de balle et quand il tirait au but, huit fois sur dix, il faisait mouche. On dit que vous l'aviez souvent régalé de bons centres ? Comme j'occupais le couloir droit, ma mission était de délivrer des centres dans les meilleures conditions et lui se chargeait de les convertir en buts. Moi, je centrais et lui marquait. Et en dehors des terrains, quel souvenir en gardez-vous ? C'était un gars très simple et discret. D'ailleurs, il s'est retiré très tôt des affaires du football. Il n'était pas attiré par une reconversion au poste d'entraîneur ? Non, il était employé par la Sonelgaz et il a poursuivi son job jusqu'à la retraite. Mais nous sommes restés en contact après le foot. En ce qui vous concerne, vous suivez la JSK ? Bien sûr, en tant qu'ancien joueur, c'est une partie de ma famille que représente la JSK. Et comment jugez-vous l'actuelle JSK ? «Ya rabbi staar» comme on dit. Elle était revenue de loin pratiquement. Il y a eu une période de redressement avec Mellal et des gens qui connaissent le football et un certain équilibre financier et subitement, on a assisté à une phase de déstabilisation et je pense que ce sera difficile de redresser la barre. Concernant le nouveau stade de Tizi-Ouzou, certains proposent de le baptiser au nom de Matoub Lounès, d'autres préfèrent Loucif Hamani, et il y a ceux qui proposent Hannachi. Et vous quel serait votre choix ? Personnellement, je lui donnerais le nom de stade de l'unité du 20-Avril-1980. Propos recueillis par Hassan Boukacem