Quarts de finale, ce soir (20h) au stade Al-Thumama (Doha) Un autre derby pour l'EN version Bougherra trois jours après la «déception» du nul contre l'Egypte qui a ouvert la voie à une explication 100% maghrébine, ce soir, contre le Maroc en quarts de finale de la Coupe arabe Fifa. Plus droit à l'erreur. Désormais, c'est «ça passe ou ça casse» pour Bougherra et ses hommes. Un derby palpitant et indécis dont le vainqueur ira en demi-finale pour affronter l'équipe du pays organisateur, le Qatar, et qui vivra, en sus, ce sentiment de fierté et d'orgueil d'avoir vaincu un vis-à-vis encombrant, plus au-delà du champ du jeu que sur le rectangle vert. Pour ce faire, Bougherra et ses troupes ont des références et des dispositions à afficher ce soir sur la pelouse d'Al-Thumama Stadium de Doha. à savoir une défense de fer qui n'a craqué sur une balle arrêtée (penalty), un milieu expérimental qui a fait le boulot lors des matchs du premier tour et une ligne offensive qui, quoiqu'on dise, n'était pas si mauvaise et plus percutante que certains ne le pensent. C'est vrai que Bounedjah est moins performant sur des terrains où il a l'habitude de tanguer les défenses adverses mais sa seule présence dans la zone de vérité est un danger en soi. Sa sortie en seconde mi-temps face aux Pharaons aura en tout cas permis aux axiaux égyptiens de se propulser davantage dans la zone de jeu des Algériens, provoquant une plus grande pression sur M'Bolhi et sa défense. Victime d'une commotion cérébrale sans gravité, le sociétaire d'Al-Sadd est revenu jeudi sur la scène et a promis de faire sienne cette sortie contre le Maroc. Une explication que le driver des Verts, Madjid Bougherra, a préparée avec soin sachant que, pour lui, «les choses sérieuses vont commencer face au Maroc, une équipe qui a fait un sans-faute et dont les joueurs sont ensemble depuis plus longtemps», reconnaît-il avant de concéder que ce duel «se jouera probablement sur la fraîcheur». Sachant par ailleurs que les aspects psychologiques d'un tel derby sont omniprésents et peuvent jouer de vilains tours à chaque protagoniste, le «Magic» préfère concentrer ses efforts et ses orientations sur le plan du jeu en espérant que ses joueurs fassent preuve d'un maximum de concentration dans l'accomplissement des tâches aussi bien défensives qu'offensives. Aussi, le retour du médian Houssem Mrezigue dans l'entrejeu devrait donner plus d'assisse à la ligne médiane des Verts qui pourrait probablement bénéficier d'un autre atout en la personne du virtuose Amir Sayoud, absent depuis le match contre le Soudan, le 1er décembre dernier, durant lequel il s'était blessé. Reste à savoir, ensuite, l'état de forme de Djamel Benlamri (touché au genou droit) qui s'est remis au travail mais dont le retour dans l'axe défensif algérien est assujetti à l'avis du Dr Soltani et ses assistants. M. B. Equipe probable : M'Bolhi, Benayada, Chetti, Bedrane, Tougaï (Benlamri), Mrezigue, Bendebka, Brahimi, Sayoud, Bounedjah, Belaïli. Madjid Bougherra : «Pas un match facile» C'est à nouveau un Madjid Bougherra serein et sûr de son projet qui se présentait hier en conférence de presse avant le quart de finale, ce soir, contre le Maroc. Un match redouté par beaucoup, du fait que les Marocains ont affiché la grande forme et une certaine homogénéité lors du premier tour matérialisé par un sans-faute et un rapport offensif très positif (+9). Pour autant, le sélectionneur algérien qui ne manque pas de souligner le bon comportement des Lions de l'Atlas, affiche une confiance pas du tout mesurée. Il tentera d'emblée de rappeler à tout le monde que les matchs ne sont plus les mêmes car il s'agit d'une élimination directe en cas de défaite. «Ça y est c'est la deuxième phase de compétition avec un derby très attendu. Ce genre de match, il faut les gagner tout simplement, peu importe la manière», affirme Madjid Bougherra très attentif à ce qui s'est dit ou écrit au lendemain du match contre l'Egypte . «Je ne pense pas que les Algériens soient déçus du résultat face à l'Egypte . Nous n'avons aucune pression, on est là avec beaucoup de confiance, nous sommes fiers de représenter le pays», a commenté Bougherra qui a donné quelques raisons aux choix faits mardi passé. Affirmant que «Benlamri a un souci physique qui l'empêche d'être à 100%.», Bougherra annonce qu'il attend que «le médecin nous donne le feu vert» mais ne s'attarde pas sur ce cas dans la mesure où il compte au sein de l'effectif choisi d'autres alternatives. «Bedrane, Tougaï et Chetti ont l'habitude de jouer ensemble à l'ES Tunis, Tougaï c'est un joueur d'avenir. C'est suffisant pour qu'ils soient alignés contre des adversaires qu'ils ont affrontés en clubs», plaide-t-il. Et d'expliquer que «face à l'Egypte, c'était un choix tactique de ne pas faire monter les latéraux, il fallait fermer les couloirs. On a tenu 60 minutes, après on a libéré un peu nos latéraux mais le match devenait plus difficile sur le plan physique». Profitant de la présence à ses côtés du milieu du CR Belouizdad Zakaria Draoui qui assurait qu'il n'a pas eu le rendement qu'il souhaitait réaliser, Madjid Bougherra a fait l'éloge de son joueur en assurant que «Draoui a fait un grand match», et d'appuyer ses dires en confiant que «les Algériens aiment les joueurs qui mouillent le maillot et courent partout». En tout cas, pour le sélectionneur des Verts, «nos milieux de terrain on fait un gros travail face aux trois milieux égyptiens très expérimentés», note-t-il avant de s'interroger sur les critiques qui visent son attaquant Baghdad Bounedjah. «Bounedjah subit souvent des critiques quand il joue et quand il n'est pas là, les gens sentent qu'il manque», s'étonne Bougherra avant de reconnaître qu'il n'a «pas de regrets par rapport aux choix des attaquants, il fallait faire des choix» Il fera, toutefois, remarquer que le jeune Zerrouki «a des capacités de peser sur les défenseurs comme Bounedjah mais c'est un profil un peu différent, il est plus mobile et joue plus dans la profondeur», avant de révéler qu'il pouvait opter pour l'autre attaquant du PAC, Benbouali. «J'ai dû faire le choix entre Zerrouki et Benbouali. Malheureusement, au moment de faire le choix de 35 joueurs, Benbouali n'avait pas encore fait son début de saison tonitruant», admet Bougherra. Le responsable technique de la sélection pense, par ailleurs, que son team a bien récupéré des efforts du premier tour, pas seulement du match face à l'Egypte . « On a eu trois jours de récupération.C'est mieux que lors de la phase des poules où l'on n'avait que deux jours. Les joueurs ont bien récupéré». Ensuite, Bougherra fait le souhait de voir l'arbitrage jouer son rôle de la plus belle des manières. «J'espère qu'on sera à la hauteur du tournoi, nous les équipes, les supporters mais aussi l'arbitrage. On veut avoir un arbitrage de niveau international, et qu'aucune équipe ne soit pénalisée. Je fais confiance aux arbitres», lâche-t-il. Interrogé sur l'adversaire de ces quarts de finale, l'entraîneur national a d'abord insisté sur le fait que «l'équipe du Maroc a pu faire tourner son équipe», et que de ce point de vue «l'aspect fraîcheur est important» mais a tenu à faire rappeler que «dans un derby, l'état d'esprit est plus important. L'équipe marocaine est performante depuis plusieurs années avec Amouta. Elle a gagné deux CHAN et ses joueurs évoluent tous ou presque dans le championnat local. Ensuite, elle n'a pas encore concédé de but», pour conclure que «tout est là pour faire un bon match» M. B. Un autre arbitre de la Conmebol pour les Verts Le Brésilien Sampaïo désigné Le derby maghrébin Algérie- Maroc sera dirigé par un trio arbitral brésilien conduit par Wilton Pereira Sampaïo. Âgé de 39 ans, cet arbitre promu au badge Fifa en 2013 et élu meilleur arbitre du Championnat brésilien en 2012 a déjà à son compte plusieurs compétitions internationales et régionales dont les cinq rencontres de cette coupe arabe (Oman-Irak, Jordanie- Arabie Saoudite, Qatar-Oman, Syrie-Mauritanie et Palestine-Jordanie). C'est la seconde fois durant cette compétition que les Verts de Bougherra seront arbitrés par un referee de la zone Conmebol. Mercredi passé, c'est l'Argentin Facundo Tello qui avait été désigné pour Algérie-Egypte , match marqué par de nombreuses injustices arbitrales dont 7 cartons jaunes (4 pour l'Algérie, 3 pour l'Egypte et un rouge direct Titraoui). En Amérique du Sud, il est surtout connu pour être quelqu'un de très strict, parfois trop, quelqu'un qui n'aime pas les vedettes surtout. En octobre dernier, lors d'un match des qualifications du Mondial-2022 (Argentine-Pérou), il a été bombardé par la star du PSG, Lionel Messi, qui l'accusait d'avoir fermé les yeux sur un penalty au profit de l'Albiceleste, alors qu'il en avait accordé un aux Péruviens finalement manqué. À la fin de la rencontre remportée par l'Argentine, Messi dira : «Match difficile, difficile à jouer. Beaucoup de vent, ils jouaient en profondeur, nous laissant peu d'espaces. L'arbitre fait toujours ça quand il nous arbitre, comme s'il le faisait exprès.» Suffisant pour Belaïli et les «vedettes» des Verts. Ce soir, il sera assisté de ses compatriotes Danilo Simon Manis et Bruno Pires. Le 4e qui arbitre est le Japonais Sato Ryuji. Le Brésilien Rafael Traci s'occupera de la VAR, en compagnie de l'espagnol Guillermo Cuadra. M. B.