«L'ONU et la communauté internationale doivent agir vite pour régler la question sahraouie car nous risquons d'être face à une situation humanitaire sérieuse, dans les camps de réfugiés, à cause de la propagation du Covid-19», a déclaré à l'APS le diplomate sud-africain, en marge des travaux de la 45e Conférence de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) qui se tient, depuis vendredi, à Las Palmas (Grande Canarie, Espagne). Rankhumise Sello Patrick, qui a exprimé la totale solidarité de l'Afrique du Sud avec le peuple sahraoui, a rappelé les efforts déployés par son pays afin de permettre au peuple du Sahara Occidental d'exercer son droit à l'autodétermination, comme le prévoient les résolutions des Nations-Unies. La responsabilité de l'Espagne toujours La 45e Conférence de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui tenue les 10 et 11 décembre a adopté une résolution finale dont voici résumé le texte. La 45e Conférence de l'Eucoco souligne que l'Espagne continue d'être la puissance administrante, de jure, du Sahara Occidental et a une responsabilité juridique et morale pour l'occupation et la colonisation du Sahara Occidental par le Maroc. En effet, à cause de cette responsabilité, l'Espagne doit jouer un rôle décisif dans la résolution de ce conflit colonial qui a trop duré. Ainsi, 210 personnes représentant des gouvernements, des institutions parlementaires, des associations, des comités de soutien au peuple sahraoui en présence d'une importante délégation sahraouie, présidée par le Premier ministre sahraoui, M. Bouchraya Bayoune, qui a pu participer à la conférence et diriger différents ateliers. Fait important : ce 45e Eucoco s'est déroulé dans un contexte de retour à la guerre. Après près de trente ans de processus de paix inachevé, après l'agression marocaine du 13 novembre 2020, le peuple sahraoui a été contraint de se défendre contre cette agression en reprenant sa lutte armée. La Conférence rend hommage et exprime son soutien aux courageux combattants de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) et sa profonde solidarité et rendre hommage au combat acharné mené par Sultana Khaya et sa famille, combat qui est devenu un symbole de la résistance des Sahraouis dans les territoires occupés. La position de l'Algérie est également soulignée par la Conférence pour son soutien ferme, persistant et multiforme au peuple sahraoui. Elle salue aussi la position de l'Union africaine et reste convaincue qu'en tant qu'organisation régionale, elle peut agir pour amener ses deux pays membres à la table des négociations, à savoir : la République sahraouie et le royaume du Maroc pour résoudre le conflit et mettre fin au colonialisme en Afrique. Le rôle de la France dénoncé La Conférence dénonce l'attitude des pays de l'Union européenne qui ont décidé de faire appel du verdict du Tribunal général dans lequel ils expriment leur intention de prolonger le pillage des ressources sahraouies et de prolonger, de facto, le drame du peuple sahraoui. La Conférence appelle l'Espagne à dénoncer les accords de Madrid du 14 novembre 1975 qui ont permis au royaume du Maroc d'envahir le Sahara Occidental, provoquant le drame du peuple sahraoui. L'Espagne, ayant été à l'origine de ce drame, doit changer de politique et aider le peuple sahraoui, valorisant son combat et les institutions qu'il a choisies, optant pour la reconnaissance du Front Polisario et de la République sahraouie. La Conférence dénonce la France qui privilégie le soutien du Maroc dans son aventure coloniale. Membre permanent du Conseil de sécurité, ce pays doit cesser ses actions au sein du Conseil de sécurité, qui contribuent à l'enlisement du processus de paix depuis 30 ans. La Conférence appelle le peuple marocain à dénoncer la nouvelle association entre Israël et le Maroc et leur alliance qui viole les droits du peuple sahraoui et du peuple frère de Palestine. R. I./APS