Une nouvelle série de dossiers liés à la corruption a été programmée au niveau du tribunal de Sidi-M'hamed. Ils seront jugés dans un contexte marqué par une accélération de la cadence du traitement de toutes ces affaires sensibles. Abla Chérif - Alger - (Le Soir) - Il y a donc du nouveau dans les affaires de corruption puisque l'on apprend, depuis hier, que cinq nouveaux dossiers ont été programmés pour jugement tout prochainement. Les procès de Amor Benamor, des frères Chelghoum, dossier Amenhyd, et de Hattab Mohamed ont été fixés tous les trois au même jour, ce mercredi 15 décembre, au tribunal de Sidi-M'hamed. Des explications fournies par des avocats nous ont permis de comprendre que tous ces procès pourraient ne pas être forcément ouverts le même jour pour, au moins, deux raisons : d'abord la complexité de certains de ces dossiers, et le fait, ensuite, que des ministres soient cités dans deux affaires différentes, empêchant ainsi leur comparution dans l'une ou l'autre. « Les magistrats ont des délais à respecter, il fallait aller à la programmation de ces nouvelles affaires pour en finir. À présent, cela ne tient plus à une date puisque le processus est enclenché », nous dit-on sur le sujet. Le dossier du groupe Amenhyd, appartenant aux frères Chelghoum, se trouve entre les mains de la justice depuis l'été 2019. Une enquête s'est d'abord déroulée au niveau de la gendarmerie de Bab Jdid qui a, ensuite, débouché sur l'arrestation des trois frères et leur mise sous mandat de dépôt, fin août 2019. Les éléments de l'enquête menée auraient mis en avant l'octroi de plus de 25 marchés de manière irrégulière au groupe Amenhyd. Ce fait a conduit à l'inculpation de plusieurs anciens ministres qui comparaîtront avec les mis en cause. Il s'agit de Abdelmalek Sellal, des anciens ministres des Ressources en eau puis des Sports, Hocine Necib et Mohamed Hattab, ainsi que plusieurs ex-walis et cadres. On ignore, pour l'heure, si l'ancienne ministre de l'Industrie, Djamila Tamazirt, est concernée par ce procès ou si le volet la concernant sera jugé lors d'un procès séparé. Placée en détention en décembre 2020, Djamila Tamazirt est poursuivie pour « détournement de deniers publics et octroi d'indus avantages au groupe Amenhyd ». Amor Benamor a, quant à lui, été placé en détention provisoire pour « abus de fonction, trafic d'influence, perception d'indus avantages, exploitation illégale de terres agricoles, dilapidation de deniers publics, blanchiment d'argent et violation de la réglementation de change ». L'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Hassan Hattab, est, lui, poursuivi en qualité d'ancien wali de Mostaganem pour octroi d'indus avantages à des hommes d'affaires. Dans la série des nouveaux procès, deux affaires ont été également programmées durant la même journée, le 20 décembre prochain. Le groupe Kherbouche, qui a valu une nouvelle inculpation à Youcef Yousfi, ancien ministre de l'Industrie, et l'affaire SNC Lavalin, Chakib Khelil et Mohamed Meziane seront jugés au tribunal de Sidi-M'hamed. L'activité judiciaire se poursuivra en parallèle pour les autres dossiers liés à la corruption. La cour d'Alger a un programme particulièrement chargé avec pas moins de cinq procès en appel prévus entre le 15 et le 19 décembre prochains. Le 15 décembre, seront rejugés Houda Feraoun et Abdelghani Hamel, avec les deux ex-walis Layadhi et Ghelaï. Le lendemain, 16 décembre, comparaîtront en appel Abdelhamid Melzi, ex-P-dg de Club-des-Pins, puis Ali Haddad et quatre anciens ministres, Amar Ghoul, Kadi Abdelkader, Ouali Abdelkader. Trois jours plus tard, le 19 décembre, comparaîtra Ahmed Ouyahia avec les trois hommes d'affaires condamnés dans le dossier du montage automobile (Arbaoui, Mazouz et Baïri). La cour de Tipasa n'est pas en reste. Abdelkader Zoukh, ancien wali d'Alger, sera rejugé le 25 décembre prochain dans les affaires de Ali Haddad, Mahieddine Tahkout et Mourad Eulmi. A. C.