L'ancienne ministre de l'Industrie au gouvernement de Nourredine Bedoui, Djamila Tamazirt, a été une nouvelle fois convoquée par les enquêteurs de la brigade de Bab Jedid à la fin de la semaine dernière, a révélé une source médiatique. Selon la source, Djamila Tamazirt a été interrogée et questionnée longuement par les enquêteurs sur le complexe agro-alimentaire de Corso situé dans la wilaya de Boumerdès. Il s'agit d'un dossier de détournement de deniers publics, impliquant l'homme d'affaires, Mohamed Laid Benamor. Au moment des faits, à savoir en 2013, Djamila Tamazirt occupait les fonctions de PDG groupe ERIAD. Et à ce titre, elle aurait accordé des avantages et des privilèges ayant permis à Mohamed Laid Benamor de s'approprier le complexe public agro-alimentaire de Corso, l'une des unités de production les plus importantes dans l'industrie agroalimentaire en Algérie. Ce projet avait fini par se solder par une affaire d'opinion publique. Ce dossier est en instruction depuis le début de l'été 2019 au niveau du tribunal de Sidi M'hamed à Alger, a-t-on indiqué. Le milliardaire Mohamed Laid Benamor, l'un des plus importants bailleurs des campagnes électorales d'Abdelaziz Bouteflika depuis 2014, fut placé sous ISTN, lui et ses frères qui occupent des fonctions et détiennent des parts dans le capital des diverses entreprises du groupe Benamor, depuis le printemps 2019. L'enquête du tribunal de Sidi M'hamed portant sur des pratiques de corruption, trafic d'influence, octroi d'indus privilèges et avantages illicites a été ralentie à cause de la fonction ministérielle occupée par Djamila Tamazirt au ministère de l'Industrie au sein du gouvernement Bédoui, a-t-on ajouté. Aux questions des enquêteurs de la brigade de recherches de Bab Jedid, Djamila Tamazirt se serait contentée de botter en touche en clamant son innocence tout en accusant les anciens dirigeants politiques du régime Bouteflika de l'avoir contrainte à associer Mohamed Laid Benamor à la reprise en main des activités industrielles du complexe agro-alimentaire de Corso, a-t-on appris de la même source. Djamila Tamazirt aurait responsabilisé dans ce dossier les anciens ministres de l'agriculture Rachid Benaissa et Abdelkader Bouazgui qu'elle aurait accusé d'avoir exercé sur elle de fortes pressions pour concéder au milliardaire Mohamed Laid Benamor des avantages illicites et des privilèges douteux. Selon toujours la même source, l'enquête suit toujours son cours et la semaine prochaine, c'est l'ancien ministre Abdelkader Bouazgui qui sera convoqué à la brigade de recherches de Bab Jedid pour qu'il soit entendu dans le cadre de cette enquête afin de recueillir sa version des faits et établir sa responsabilité.