18 287 accidents, 29 693 blessés et 2 575 morts ont été enregistrés au cours des 9 premiers mois de l'année 2021, un bilan toujours à la hausse. Des chiffres effarants qui font que les accidents de la route sont désormais classés dans le registre du terrorisme de la route. Un phénomène qui fait perdre à l'Algérie l'équivalent de 100 millions de DA par an. L'OMS classe l'Algérie à la 4e position parmi les pays arabes et à la 95e position au niveau mondial des pays les plus touchés. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est ce qui ressort du bilan dressé par l'expert en sécurité routière, qui était hier l'invité du forum du quotidien arabophone Al Wassat. L'intervenant rappelle d'emblée qu'« il ne s'agit pas de communiquer des chiffres sur le nombre des accidents de la circulation et des drames causés annuellement en Algérie ». Il dira qu'il est urgent de mettre en place une stratégie de lutte contre les accidents. Mais ceci passe par un préalable de recensement de toutes les causes humaines, matérielles et autres. D'abord cette enquête approfondie doit déterminer le niveau culturel, la fonction, la position sociale ainsi que les problèmes psychologiques et sociaux du conducteur, préconise-t-il. Outre cela, doivent figurer d'autres facteurs liés à l'expérience dans la conduite ainsi que le facteur de la propriété du véhicule, car les voitures en location sont souvent à la source des drames, révèle-t-il. Il appelle, dans ce contexte, à rechercher les raisons « profondes » des causes liées aux accidents de la circulation. Parlant du sujet de l'heure qui concerne le volet lié à l'importation des véhicules automobiles et à l'élaboration du cahier des charges, le docteur Mohamed Kouache insiste sur la « dimension stratégique » du document, évoquant, à ce titre, les conditions liées à la qualité du constructeur, une condition qui détermine, selon lui, la performance du véhicule. À titre d'exemple, il dira que le véhicule européen est plus performant que celui qui provient d'Asie. Et d'ajouter, par ailleurs, qu'il est primordial de renouveler le parc automobile en Algérie en raison de sa vétusté. Il a été prouvé, dira-t-il, que beaucoup d'accidents proviennent de la qualité des pièces de rechange, et en premier lieu les pneumatiques usagés. Aussi, il est impératif d'entreprendre un travail pédagogique en direction des enfants, afin de leur inculquer des notions empreintes de « fierté, de respect de la loi », et, par-delà, former un citoyen apte à concevoir l'importance du respect des règles du code la route, fera-t-il savoir, pour former le conducteur de demain. « Dans les pays modernes, l'application de la loi est une notion sacrée chez les citoyens », dira-t-il explicitement. Dans le même sillage, l'expert en sécurité routière se penche sur le problème de la qualité de la formation dans la conduite automobile. Il révélera, à ce sujet, que « la formation en Algérie est considérée comme l'une des plus faibles dans le monde ». « Nous devons disposer de centres de formation internationaux pour la conduite et la prévention routière à l'instar de beaucoup de pays », recommande-t-il, et de citer l'exemple de l'Egypte. Pour rappel, le bilan des accidents de la circulation enregistrés en 2020 fait état de 18 949 accidents causant la mort de 2 844 personnes, contre 22 507 accidents ayant fait 3 275 morts en 2019. A. B.