Le Pr Abdelhakim Boudis, président de la Fédération algérienne de pharmacie (FAP), a estimé que « le paysage de la pharmacie en Algérie a connu, durant ces deux dernières années, des faits marquants importants : la création d'un ministère dédié à l'industrie pharmaceutique, l'autorisation de la vaccination contre la Covid-19 en officine et, récemment, la vaccination contre la grippe saisonnière, ainsi que la création de la Faculté de pharmacie». C'est dans ce cadre que la FAP a organisé, les 17 et 18 décembre 2021, son 5e congrès national tenu au Centre international des conférences (CIC) d'Alger, sous le thème «La pharmacie : une pratique au carrefour de la science» et qui s'est déroulé en hybride. Plusieurs intervenants étrangers étaient en effet présents à travers la technologie de visioconférence. Selon le Pr Boudis, la crise sanitaire actuelle a démontré, sans équivoque, l'incontournable contribution du pharmacien dans le parcours de soins. Le programme et les thématiques développés étaient liés à l'actualité avec une première session plénière modérée par le Pr Kamel Mansouri, directeur général de l'Agence du médicament, et le Pr Réda Djikdjik, doyen de la Faculté de pharmacie d'Alger, et consacrée à la vaccination en Algérie : comment accélérer l'accès, l'équité et la durabilité. Au cours de cette session, les discussions ont porté sur les moyens nécessaires pour transférer la vaccination vers les pharmacies communautaires en termes de main-d'œuvre et d'accessibilité aux installations pour l'obtention des vaccins. La cérémonie d'ouverture a été lancée par le ministre de l'Industrie pharmaceutique le Dr Lotfi Benbahmed, qui est revenu sur les défis relevés par son secteur, en mettant l'accent sur le rôle du pharmacien dans le développement du secteur et annonçant certaines avancées notables comme la couverture de 66% du marché du médicament par la production nationale, ainsi que la disponibilité des produits pharmaceutiques et la mise au point d'une liste des médicaments essentiels disponibles en officine. De son côté, le Pr Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé, a insisté sur le rôle du pharmacien en tant qu'acteur incontournable et indispensable dans le système de santé dans notre pays. Durant la deuxième journée du congrès, il a été question d'aborder la place du pharmacien face au Covid-19 avec un aperçu sur le vécu officinal pour en connaître les problématiques, relever les insuffisances et faire un état des lieux en vue d'une meilleure réaction face à un autre danger de ce type. Un autre thème non moins important a été débattu largement, celui de l'évolution de la pratique de la pharmacie hospitalière avec l'expérience internationale et les perspectives de l'Algérie. Le Pr Boudis a ajouté que «plusieurs aspects du thème ont été discutés comme l'environnement réglementaire des biosimilaires, le rôle du pharmacien hospitalier dans les essais cliniques, et l'impact de la vaccination contre la Covid-19 sur l'évolution de la pandémie, ainsi que le financement soutenable des médicaments innovants ». Ilhem Tir