Le vice-président du Syndicat autonome des pharmaciens d'officine privée (Snapo), le Dr Chafik Rahem, a précisé, hier, que l'acte de vaccination en officine, qui débutera officiellement aujourd'hui, est totalement gratuit. Invité à s'exprimer sur la question, le Dr Chafik Rahem a estimé, d'emblée, que l'idée d'impliquer les officines dans l'opération de vaccination contre la Covid-19 était «un souci majeur» des partenaires dans la corporation et permettra, sans nul doute, d'accélérer la cadence de l'opération de vaccination. Elle permettra «de diminuer la mortalité et d'atteindre l'immunité collective qui équivaut à 50-60% en Algérie», selon l'invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale qui ajoutera : «Nous avons besoin de toutes les énergies et de tous les espaces possibles pour ce faire.» Le vice-président du Snapo expliquera que «l'apport des pharmacies d'officine est légitimé par le décret daté du 7 août autorisant la vaccination en officine, sous l'égide des autorités sanitaires du pays». Il est à rappeler que la vaccination en officine vient en réponse à une forte demande exprimée par les pharmaciens voulant apporter leur pierre à l'édifice et prêter main-forte aux structures de santé déjà engagées dans la vaccination anti-Covid, selon le ministère de la Santé qui avait répondu à travers la publication de l'arrêté n°43 du 7 août 2021 modifiant l'arrêté n°2 du 25 janvier 2021, portant institution de la campagne de vaccination contre le Covid-19 et instituant, ainsi, la vaccination comme une partie des missions dévolues aux pharmaciens officinaux. La vaccination en pharmacie d'officine se déroule sur RDV pour les personnes éligibles à la vaccination, selon les recommandations du «Plan national stratégique de déploiement de la vaccination Covid-19» et tel qu'il a été détaillé dans le guide établi à cet effet. Selon l'invité, «pas de vaccination pour toute officine qui veut», mais, explique l'orateur, «c'est sur adhésion de l'officine appuyée par une formation spécialisée qualificative préalable», en ce sens que l'implication de l'officine dans le processus de vaccination ne touche pas le rôle premier de la pharmacie qui est la mise en disponibilité du médicament. Le Dr Chafik Rahem dira qu'il s'agit de vacciner 10 individus/jour pouvant aller jusqu'à 30 personnes/jour et que «toutes les mesures sont prises pour la disponibilité du vaccin et les conditions de sa préservation». L'invité estimera que si «on arrive à impliquer 40 à 45% des 11 000 officines existantes et activant sur le territoire national avec en moyenne 5 vaccinés/jour, on fera 150 000 vaccinés par mois. Un sacré coup de pouce si l'on considère que depuis le lancement de l'opération, il y a 8 mois, le taux national de vaccination est autour de 10% seulement. Révision de la carte pharmaceutique Sur un autre registre, le vice-président du Snapo plaide pour une révision urgente et rapide de la carte pharmaceutique. Dans le Nord, il y a suffisamment d'officines réparties mais ce n'est pas le cas ailleurs et notamment au Sud avec des distances énormes et un problème de densité de la population, «tout ça doit être revu», estime l'invité avant d'ajouter : «En ce qui concerne les propositions faites à ce sujet, la répartition équilibrée des soins, ratio de l'ouverture des officines dans le respect des besoins réels de la population, l'application stricte du numerus clausus, formation pharmaceutique en fonction des besoins réels du pays.» La révision de la carte pharmaceutique, qui devrait se faire dans le cadre de la révision de la carte sanitaire, est une nécessité absolue. Ilhem Tir