Le variant Omicron, les stocks américains en baisse et les rapports contradictoires de l'Opep et de l'AIE au sujet de la demande n'ont pas aidé le prix du baril à trouver une direction claire. Et rien ne dit que la situation s'éclaircira ces jours-ci pour les investisseurs. C'est une semaine presque pour rien que le pétrole a endurée à cause des inquiétudes suscitées par la montée en flèche des cas de contamination par le variant Omicron. Certes, les importants gains d'environ 8% engrangés entre le 3 et le 10 décembre ont permis aux investisseurs de voir un peu plus clair, avec à la clé des prix du niveau de la mi-septembre, mais ce regain d'optimisme, alimenté notamment par le rapport mensuel de l'Opep, s'est, dans une large mesure, estompé, laissant place nette au doute. Une incertitude parfaitement illustrée par l'ultime séance de la semaine, celle de vendredi, qui a été, en fin de compte, plus impactée par la crainte que le nouveau variant pèse sur la demande de pétrole que la bonne nouvelle de l'importante baisse des stocks de brut aux Etats-Unis, annoncée par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). En parallèle à ces deux données s'ajoute le ralentissement de la demande de pétrole en Asie, déclenché par les mesures «zéro Covid» prises par la Chine et la pression continue de Pékin pour augmenter la production des raffineurs indépendants du Shandong, comme relevait hier une publication spécialisée aux Etats-Unis. Des indécisions du marché qui interviennent au moment où des analystes s'interrogent si «le marché n'est pas déjà excédentaire». En plus clair, l'offre n'a-t-elle pas déjà dépassé la demande ? Avec tout ce que cela suppose comme effet sur les prix. En effet, avec les cas Omicron doublant quotidiennement dans les pays européens, il semble que l'offre va dépasser la demande de brut. C'est ce contexte qui a fait que le Brent de la mer du Nord a glissé à 73 dollars le baril, tandis que le baril de référence américaine se vendait autour de 70,5 dollars. Cependant, il reste ce fait qui maintient l'optimisme chez les investisseurs : l'état des stocks mondiaux. Comme le rapportait la même publication américaine, vendredi soir, les stocks se situent maintenant à peu près aux niveaux de mars 2020. Ainsi, la Chine, qui enregistre actuellement des flux (en baisse de 30% à 2,8 millions barils/jour), devrait connaître une légère hausse au premier trimestre 2022. De quoi s'attendre à des approvisionnements conséquents de la part de la Chine par ces temps où les investisseurs et les pays producteurs sont contraints à un «ascenseur émotionnel». Pays producteurs dont l'Algérie qui s'est offert une place dans la presse spécialisée mondiale ces trois derniers jours. «L'un des plus grands foreurs au monde, l'italien Eni, a paraphé le premier accord d'exploration en Algérie à la suite de la réforme par ce pays d'Afrique du Nord de son secteur des hydrocarbures, débarquant sur une superficie de 7 800 km2 dans le bassin onshore de Berkine bordant la Libye», écrit une publication américaine, en rapportant l'information de la conclusion, mardi dernier, entre le groupe Sonatrach et l'italien Eni qui ont signé le premier contrat d'exploration-production sous l'égide de la nouvelle loi régissant les hydrocarbures. Contrat pour un investissement de 1,4 milliard de dollars par lequel il est prévu la réalisation de travaux d'exploration et de développement en mode «fast track», afin de «réduire les délais nécessaires pour la production et la commercialisation des hydrocarbures, et ce, en synergie avec les installations existantes au niveau des champs de Menzel Ledjmet», expliquait un communiqué de la compagnie algérienne. Azedine Maktour