Le Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda) est de retour après une absence de près de deux ans pour cause de pandémie covidienne. Sa 13e édition, dont la Tunisie est l'invité d'honneur, s'est ouverte mercredi soir à Riadh-el-Feth, avec la participation de plusieurs pays, dont les Etats-Unis, le Japon, la Pologne, la Côte-d'Ivoire et la France. Cette « Edition de la Renaissance » inaugurée par la ministre de la Culture et des Arts, Wafaa Chaâlal, se caractérise par la participation d'une vingtaine d'artistes algériens et étrangers. Les férus du 9e art pourront également visiter des stands qui reflètent le monde de la bande dessinée et sa culture dans plusieurs pays, comme le Japon où il est appelé manga, et les Etats-Unis (comics), à l'instar de «HB Manga Kissa» et de «Taco Shop» qui exposent notamment des accessoires, des posters et des revues et autres publications. La culture coréenne est également visible à travers le stand «Korea Shop dz» qui propose tout ce qui a un lien avec la musique (K- pop) et la culture coréenne en général. Le programme du festival comporte également des expositions de bandes dessinées, des conférences, des ateliers de formation et des défilés Cosplay avec la participation d'une vingtaine d'artistes et de bédéistes algériens et étrangers (Japon, Etats-Unis, France et Côte-d'Ivoire). Cette édition est aussi axée sur le volet de la formation à travers des conférences suivies d'ateliers avec accès gratuit pour les étudiants des beaux-arts d'Alger et une réduction de 50% pour le grand public. Ainsi, une conférence intitulée «Passerelles entre la BD algérienne et le manga japonais» sera animée par des académiciens de l'université japonaise de Tsukuba et des créateurs de mangas japonais, comme Aoyagi Etsuko et Miki Yamamoto. Des artistes français de cosplay comme Isabelle Jeudy (championne du monde de cosplay en 2007) et Alice Hérault (championne de France de cosplay en 2019) animeront une conférence intitulée «Parlons cosplay». Des conférences sur la BD tunisienne, la BD en tamazight, les adeptes de la bande dessinée en Algérie, la BD africaine et la bande dessinée comme outil de développement des compétences linguistiques sont également prévues au programme de la manifestation. Lors de la cérémonie d'ouverture, un hommage a été rendu à deux pionniers de la bande dessinée algérienne Saïd Zaânoune et le défunt Mohamed Aram qui avait contribué au lancement de M'quidèch, première revue algérienne de BD parue en février 1969. Une fresque de trois tableaux sur le coronavirus, intitulée «Vivre en temps de Covid», réalisée par les étudiants de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger, a été également inaugurée. Dans son allocution, la ministre de la Culture et des Arts, Wafaa Chaâlal, a rappelé que le 9e art «était connu en Algérie depuis la guerre de Libération nationale, et était utilisé comme une arme artistique pour la sensibilisation à l'affranchissement du colonialisme». La ministre a aussi salué «les créateurs de bandes dessinées, à commencer par ses premiers pionniers et doyens (...), ainsi que les jeunes amateurs engagés dans cet art». L'accueil de la Tunisie comme invitée d'honneur de ce 13e Fibda est, pour la ministre, «l'expression de la profondeur des liens culturels qui se consolident à travers la participation commune des deux pays frères à divers événements culturels, comme le cinéma et le théâtre...». Le stand de la Tunisie prévoit plusieurs activités, mettant en valeur le 9e art dans ce pays, en plus d'ateliers de dessin de BD, encadrés par des bédéistes tunisiens. Dès le premier jour d'ouverture au public de cet évènement, le stand tunisien propose une exposition rétrospective du Salon de la bande dessinée de Tazarka, un des rendez-vous de la BD les plus anciens en Afrique. L'espace propose de revisiter les planches de grands bédéistes tunisiens à l'image de Gihène Ben Mahmoud, dessinatrice et illustratrice. Le public a également rendez-vous avec l'auteur de BD Yacine Ellil, attendu pour un atelier d'apprentissage de dessin aux côtés d'autres bédéistes tunisiens, présents à ce rendez-vous aussi avec des figures célèbres du cosplay. Membres du jury du cosplay, Sarah Bouina et Anouar Bouzrati participeront aux défilés de cosplay, aux côtés de cosplayers algériens. Des conférences sur l'histoire et la situation de la BD tunisienne sont également au programme. Jeudi, lors d'une rencontre sur la bande dessinée tunisienne, Hedi Megdiche, didacticien et animateur culturel, a estimé que la BD en Tunisie est un art «marginalisé» et qu'«il faut cesser d'infantiliser la BD et changer de posture par rapport à un art qu'on continue de considérer comme mineur». Son compatriote et auteur de BD Yassine Ellil a dressé un état des lieux de la bande dessinée en Tunisie, relevant que cet art est loin d'être un mouvement artistique, mais demeure limité à des initiatives individuelles de créateurs de BD, dessinateurs et illustrateurs. Outre la Tunisie, l'édition 2021 du Fibda verra la participation de dessinateurs, académiciens conférenciers et artistes algériens et étrangers, notamment des Etats-Unis, de la France, de la Pologne, du Japon et de la Côte-d'Ivoire. Expositions, conférences, ateliers de formation et pédagogiques, défilés de cosplay, entre autres, animeront le 13e Fibda qui se poursuit jusqu'au 26 décembre au complexe de Riadh-el-Feth. Le Fibda ouvre ses portes de 10h à 19h et se déroulera dans le respect du protocole sanitaire, ont assuré les organisateurs. Le prix d'entrée est de 500 DA. Kader B.