Le FMI est satisfait du rythme des réformes en Dézédie. La Banque mondiale se plaint de leur lenteur. Ces deux-là, faut vraiment qu'ils règlent leurs... ... carburateurs ! Oui ! Oui ! Je sais que l'actualité est chargée. Mais je n'y arrive pas. J'me doute bien que vous attendiez le sujet à croquer, mais c'est dur de s'en détacher ce matin. Se détacher de quoi ? Mais de ce soleil splendide qui irradie ma Dézédie de bout en bout dans une séquence de redoux extraordinaire. Evidemment que je les entends les éternels grincheux, ceux qui rappellent que soleil veut dire pas de pluie et pas de pluie implique barrages toujours bloqués à moins de la moitié de leur capacité. Ils ont raison, les bougons ! Mais qu'y puis-je moi l'être frêle habillé d'un tee-shirt un 29 décembre ? Traitez-moi de tous les noms, mais laissez-moi ces quelques lignes de ce jour à mon plaisir égoïste, celui de profiter de ces 22 degrés alors qu'une bonne partie de la planète grelotte de froid. Mumm ! J'ai honte d'autant de bien-être. Mais pour pasticher une ancienne pub qui ne passe plus, « c'est bon la honte » ! Demain, c'est sûr, je reviendrai à l'actu, aux tourments, aux tracas, aux procès, à ce youtubeur de m... hachakoum, petite frappe sous-traitée dans un sous-sol de la brigade des mœurs, annexe du 36 Quai des Orfèvres à Paris, qui vient de diffuser des vidéos intimes et privées d'un ancien maire et de son épouse, et que des « démocrates » estampillent pourtant sans rougir « opposant ». Oui, demain ! Ou après-demain. Mais là, tout de suite, c'est, les narines palpitantes et le corps offert aux rayons de soleil, que je prends mon pied. Ah ! Le mercure vient de grimper d'un grade. 23 degrés ! Imaginez un peu, les rats des caves fliquées et des catacombes des RG de Paris ! 23 degrés ! Vous comprenez ? C'est pour ça que je l'aime mon pays. C'est pour ça, aussi. Ses contrepieds météorologiques qui te chamboulent au plus profond et te poussent irrésistiblement vers le littoral, les embruns et cette odeur d'iode enivrante jusqu'au vertige. Comment, dès lors, supporter le froid de Paname ou le fog londonien, l'humidité d'une cave de débriefing et les attentes angoissées du renouvellement - ou pas - du titre de séjour ? T'es fou ! Depuis quelques minutes, j'ai les bras ouverts et je voudrais embrasser l'horizon bouffé de bleu et souligné d'un léger liseré, celui d'une écume discrète, elle aussi tout entière offerte au soleil. Je sentirais presque mes pieds s'enraciner profond dans le sable. Décembre estival. Décembre limite caniculaire. Avec, en fond, porté par une légère et insoupçonnable brise, ce refrain entêtant : ici, c'est chez moi ! Ici, c'est chez moi ! Et personne ne m'en fera partir ! Demain ou après-demain, je reviendrai aux sujets sérieux, aux tourments, aux procès, aux petites frappes de la toile intronisées, estampillées, griffées « opposants ». Mais pour l'heure, place unique à mon fantasme enfin assouvi : fin décembre, par 23 degrés, fumer du thé pour rester éveillé à ce « cauchemar » qui continue. H. L.