Le partenariat algéro-mauritanien dans le domaine des affaires entre dans une nouvelle phase, qui s'esquisse à travers la création d'un conseil d'affaires regroupant la Confédération algérienne du patronat citoyen et l'Union nationale du patronat mauritanien. Une démarche qui n'est pas sans enjeu sur le plan des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Mauritanie, comme l'ont souligné les membres de ces deux organisations, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée hier, au siège de la CAPC, à El Mouradia. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Les présidents de ces organisations patronales perçoivent la signature du protocole d'accord portant création d'un conseil d'affaires, comme un tournant décisif dans les relations entre les parties concernées. Ils ne manquent pas de rappeler que les économies des deux pays « sont en pleine dynamique de restructuration, de transformation et d'ouverture ». Un dénominateur commun qui démontre les besoins de l'un comme de l'autre, d'atteindre une certaine complémentarité dans des domaines stratégiques. Livrant sa perception de la collaboration algéro-mauritanienne en général, Mohamed Zein El Abidine Ould Cheikh Ahmed, qui est à la tête de l'Union nationale du patronat mauritanien, considère que « la réalisation de la route stratégique reliant Tindouf à Zouerate et la création d'une zone franche au niveau de la zone frontalière sont autant de promesses pour donner un nouvel élan aux échanges commerciaux entre les deux pays ». L'ouverture des routes reliant l'Algérie à la Mauritanie « encouragera les investisseurs mauritaniens à réaliser des projets prolifiques en Algérie et vice-versa », défend-il. Cette collaboration cible des secteurs dits stratégiques dans le développement de toutes les économies dit-il, en citant les domaines de l'agroalimentaire, l'industrie ou encore la pêche. Plus important encore, l'ouverture de ces tronçons changera totalement la nature des échanges entre l'Algérie et la Mauritanie dans la mesure où « l'acte d'importer et d'exporter se fera, dorénavent, de façon directe ». Pour lui, il n'est plus concevable que l'Algérie importe du poisson de Mauritanie par le biais de l'Espagne. « C'est justement dans cet esprit que s'inscrit ce partenariat qui franchira à partir de ce moment, une étape cruciale », a-t-il relevé. Mohamed Zein El Abidine Ould Cheikh Ahmed souligne que ces domaines ont grandement besoin d'être développés à travers la mise en œuvre d'un certain nombre de projets d'investissement. Rejoignant son homologue de l'Union nationale du patronat mauritanien, Sami Agli, président de la CAPC, a mis en avant la volonté des deux pays à « construire un partenariat stratégique à travers la création en avril dernier, d'un Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien pour le renforcement des investissements et des échanges commerciaux au niveau des zones frontalières communes». L'ouverture de la route reliant Tindouf à Zouerate «est un projet structurant dans cette nouvelle dynamique », précise-t-il. En sachant qu'elle incitera les opérateurs économiques algériens et mauritaniens à vendre leurs produits dans les marchés des deux pays, et par conséquent, «faciliter l'intégration économique au sens large». Evoquant la création d'un conseil d'affaires, Sami Agli a souligné que le but de cet accord consiste en «l'organisation de manifestations économiques et commerciales et des rencontres B To B, à faciliter l'accès à l'information pour orienter les opérateurs des deux pays en matière d'opportunité d'investissement». M. Z.