Le tribunal de Sidi-M'hamed a décidé, hier, de reporter deux procès liés à des affaires de corruption et impliquant des hommes de l'ex-Président déchu. Il s'agit des procès de l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, et du procès de l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avec son ancien directeur de cabinet, Mustapha Rahiel. Le même tribunal a rendu son verdict dans une autre affaire dans laquelle est poursuivi l'ancien ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Submergés ces derniers temps par les affaires de corruption impliquant d'anciens Premiers ministres, d'anciens ministres et d'anciens hauts cadres de l'Etat, le Pôle pénal spécialisé dans la lutte contre les crimes financiers et économiques au tribunal de Sidi-M'hamed (Alger) a reporté, hier, et pour la troisième fois, le procès de l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, de l'ancien P-dg du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane, et de son adjoint, Abdelhafidh Feghouli, au 17 janvier. D'anciens cadres du groupe Sonatrach et plusieurs entreprises étrangères activant dans le secteur de l'Energie sont poursuivis dans cette affaire qui concerne la réalisation du complexe du gaz naturel d'Arzew (Oran). Les accusés sont poursuivis pour octroi de privilèges injustifiés, abus de fonction et conclusion de marchés en violation de la législation et des lois. Alors que Chakib Khelil est en fuite à l'étranger (USA), l'ancien P-dg de Sonatrach devait être entendu par visioconférence depuis l'établissement pénitentiaire d'Oran où il est incarcéré. Le Trésor public et le groupe Sonatrach se sont constitués parties civiles. Abdelhafidh Feghouli a, quant à lui, été débouté de sa demande de libération provisoire. Le deuxième procès qui était programmé également pour la journée d'hier est celui de l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de son ancien directeur de cabinet, Mustapha Rahiel, de l'ancien chef du protocole à la présidence de la République, Mokhtar Reguieg, et cinq anciens ministres, poursuivis dans une affaire de corruption. À la demande de la défense des accusés en raison de la constitution de nouveaux avocats, le procès est reporté au 10 janvier en cours. Outre Abdelmalek Sellal, Mustapha Rahiel et Mokhtar Reguieg, sont également poursuivis dans cette affaire les anciens ministres Abdelkader Bouazghi, Abdelwahab Nouri, Boudjemaâ Talaï, Abdelkader Kadi et Abdelghani Zaâlane, et l'ancien wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. Des hommes d'affaires, dont l'ancien chef du FCE, Ali Haddad, sont également poursuivis dans cette affaire. Ils sont poursuivis pour dilapidation de deniers publics, abus de fonction, trafic d'influence, octroi d'indus avantages et participation au financement occulte de la campagne électorale. Yousfi acquitté mais reste en prison Le Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi-M'hamed (Alger) a, en outre, rendu son verdict dans l'affaire d'importation et de montage de tracteurs agricoles où sont poursuivis les hommes d'affaires, les frères Kherbouche, et l'ancien ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi. Ce dernier, qui avait défendu son innocence lors du procès, a été acquitté dans cette affaire. Mais Yousfi doit rester en prison car il a déjà été condamné dans d'autres affaires, comme celle dite du montage automobile où il a écopé d'une peine de trois ans de prison ferme. Pour l'affaire des frères Kherbouche, poursuivis pour dilapidation de deniers publics, incitation d'agents de l'Etat à user de leur influence pour la conclusion de marchés en violation de la législation en vigueur, le tribunal de Sidi-M'hamed a prononcé une peine de 5 ans de prison ferme et une amende d'un million de dinars à l'encontre de Kamel Kherbouche. La même peine a été infligée à l'ancien directeur de l'industrie au ministère, Mustapha Abdelkrim, poursuivi dans cette affaire pour dilapidation de deniers publics et abus de fonction. Réda et Fethi Kherbouche ont écopé chacun de 3 ans de prison dont une avec sursis et d'une amende d'un million de dinars. Les autres accusés dans cette affaire, dont l'ancien P-dg de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep), Djamel Bessa, et l'ancien P-dg du Crédit populaire algérien (CPA), Omar Boudiab, ont, quant à eux, été acquittés. La même juridiction a ordonné le versement de près de 2 milliards de dinars de dédommagement au Trésor et le versement de 40 millions de DA par les personnes morales. K. A.