Les pharmacies d'officine vivent ces derniers jours une animation particulière. De même que les laboratoires d'analyses médicales. Et pour cause ? La hausse vertigineuse de la courbe des cas de contamination à la Covid-19. Les chiffres officiels annoncés ces derniers jours dépassent la barre des 2 000 cas. Un pic historique largement franchi qui a fini par provoquer l'affolement des citoyens. Abdelhalim Benyellès – Alger Le Soir) - Les laboratoires d'analyses médicales qui reçoivent les patients soupçonnés de Covid-19 affichent complet ces derniers jours. «Nous sommes face à une situation inhabituelle depuis l'enclenchement de la nouvelle souche de la pandémie en Algérie», témoigne un laborantin d'Alger-Centre. Un autre implanté dans le même secteur, non loin de la place Emir-Abdelkader abonde dans le même sens, précisant que l'engouement observé ces derniers jours est inhabituel. «Les gens viennent pour des tests antigéniques prescrits par leurs médecins alors que d'autres arrivent de leur propre initiative pour s'assurer s'ils ont attrapé ou non le virus», explique un autre médecin de laboratoire à Belouizdad. Mais l'ambiance qui règne entre les laboratoires et les pharmacies témoigne bien d'un climat de suspicion et de crainte. Dans un laboratoire d'analyses de la rue Hassiba-Ben-Bouali, l'on fait savoir que les patients prennent d'assaut les lieux dès le début de matinée dans l'espoir d'éviter les longues attentes. En fait, hier lundi, il a été donné de constater que tous les centres d'analyses médicales ne désemplissaient pas. Sur le plan des résultats des tests sérologiques Covid, la situation est-elle alarmante ? Tous les laboratoires visités sont unanimes pour signifier que les résultats négatifs prennent souvent le pas sur les cas suspectés. Il s'agit, selon le docteur Lalami, rencontré dans un laboratoire à la rue Abane-Ramdane, de comportements de confusion et d'affolement chez le citoyen qui vit avec l'évolution de la situation pandémique qui devient préoccupante. Plus précisément, il dira qu'«on a souvent affaire à des cas de grippe saisonnière, dont les symptômes s'apparentent quelquefois au virus Covid-19». La grippe saisonnière, qui sévit particulièrement durant cette période hivernale marquée par un froid glacial à certaines heures de la journée, se manifeste d'abord par des courbatures, puis de la fièvre et une toux sèche. Tels sont les symptômes les plus récurrents des coups de froid. Face à cette situation généralement fréquente en cette période de l'année, les gens sont habituellement soulagés par les antalgiques et/ou parfois par les anti-inflammatoires, alors que d'autres recourent aux tisanes. «Mais ce qui est constaté ces derniers jours, c'est que la conjoncture épidémiologique actuelle a provoqué beaucoup de crainte et de peur chez les citoyens», fait observer le docteur Belabbès, rencontré au niveau de la polyclinique de Belouizdad. Au niveau des pharmacies d'officine visitées hier à Alger, l'on témoigne que depuis l'apparition du nouveau variant et avec la remontée brutale du nombre des contaminations, l'atmosphère est devenue particulière. «La majorité des clients viennent avec des ordonnances où le médecin prescrit des médicaments contre les symptômes viraux», témoigne une pharmacienne de la rue Hassiba. Il s'agit, en fait, d'antalgiques, d'antibiotiques et d'anti-inflammatoires, en plus de la vitamine C ou autres apports en zinc ou en magnésium. La même pharmacienne admet que beaucoup de cas présentent des symptômes de grippe saisonnière, suite aux résultats sérologiques négatifs, mais non sans insister sur la virulence du nouveau variant Omicron. «Le virus dispose d'une capacité de contagion très rapide», explique-t-elle Dans ce contexte, Ahmed, la cinquantaine, agent d'administration, rencontré au sortir d'une pharmacie de Bab-el-Oued, déclare qu'il a été testé positif au Covid, et rapporte que toute sa famille a été contaminée par la suite. «Mes deux enfants et ma femme ont été testés positifs, après deux jours seulement de la contamination», ajoute-t-il, pour confirmer la rapidité de la transmission du virus. Ce même interlocuteur soupçonne son lieu de travail comme étant à l'origine de la contagion. A. B.