Au total, trois procès liés aux affaires de corruption ayant marqué le règne de l'ancien Président déchu ont été reportés entre mercredi et jeudi. Ces affaires impliquent d'anciens hauts responsables du pays, dont deux anciens Premiers ministres. Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – La forte propagation du Covid-19 n'a pas paralysé uniquement des secteurs entiers de la vie nationale, comme l'éducation et l'enseignement supérieur. Elle a provoqué le report de plusieurs procès programmés ces derniers jours. Des procès qui s'ajoutent à tous ceux qui ont été renvoyés à cause de la grève des avocats qui ont boycotté les audiences durant deux semaines. Ainsi, le procès de l'ancienne ministre de l'Industrie, Djamila Tamazirt, et d'autres accusés impliqués dans une affaire de corruption, prévu dans la matinée de jeudi devant le Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi-M'hamed (Alger), a été reporté au 10 février prochain. Ce report (il s'agit du troisième après ceux des 6 et 13 janvier 2022), qui est intervenu à la demande de la défense des accusés, est justifié par la contamination de l'avocat de l'ancienne ministre de l'Industrie au Covid-19. L'ancienne ministre de l'Industrie est poursuivie pour abus de fonction et octroi d'indus privilèges. La même raison a provoqué le report d'un deuxième procès par la même juridiction. En effet, le tribunal de Sidi-M'hamed (Alger) a décidé ce même jeudi de reporter, pour la troisième fois également, le procès de l'ancien wali, Abdelwahid Temmar, au 10 février prochain. Ce report est intervenu à la demande du collectif de défense, à cause de l'atteinte de l'un des accusés du Covid-19. Abdelwahid Temmar est poursuivi dans une affaire de corruption, notamment pour abus de fonction, détournement de terres de leur vocation agricole et octroi d'indus avantages, lorsqu'il était wali de Mostaganem. Le tribunal avait reporté le 6 et le 20 janvier le procès de l'ancien wali et des hommes d'affaires poursuivis dans la même affaire. Le report de ces deux affaires intervient au lendemain du report d'un autre procès attendu par les observateurs. Il s'agit du procès des accusés dans l'affaire du groupe agroalimentaire Benamor, renvoyé au 2 février prochain, à la demande des accusés eux-mêmes en raison de la grève des avocats qui n'ont repris le chemin des salles d'audience que jeudi, après une grève de deux semaines pour des revendications liées au nouveau régime fiscal instauré par la loi de finances 2022. C'est le troisième report de cette affaire de corruption liée à tous les scandales qui ont marqué le règne de l'ancien Président déchu. En plus des propriétaires du groupe spécialisé dans l'industrie agroalimentaire, à leur tête Mohamed Laïd Benamor, en détention depuis plusieurs mois, et une vingtaine d'autres accusés, les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal sont également poursuivis dans cette affaire. Les accusés sont jugés pour dilapidation de deniers publics, blanchiment d'argent, obtention d'indus privilèges et exploitation illégale de terres agricoles. K. A.