C'est au bout du suspense que l'Egypte retrouvera le Cameroun jeudi en demi-finale de la CAN, suite à un derby qui a tenu en haleine le public africain et d'autres continents. Derby nord-africain par excellence, Maroc-Egypte a été un concentré de match où le combat mental est plus important que le contact physique. Et, forcément, techniquement moins emballant. Si bien que la différence ne pouvait se faire que sur des coups anodins. Une balle arrêtée, une erreur de marquage ou une faute dans la zone de vérité. C'est en tout cas l'histoire des deux premières réalisations signées Boufal (7') et Salah (52'). L'attaquant marocain transformera un penalty obtenu suite à un tacle appuyé de Fatouh sur Hakimi et le pharaon des Reds a rétabli l'équilibre en reprenant une balle mal dégagée par le gardien Bounou suite à une tête de Mostafa. Sinon, le jeu de possession profitable aux hommes de Queiroz mis à part, l'explication a connu plus de bas que de hauts. Particulièrement en première mi-temps durant laquelle le Maroc s'est appliqué dans la conservation, opérant par des contres peu tranchants de Munir et En-Nesyri et, de l'autre, un ensemble égyptien qui a failli parvenir à ses fins sur des tirs lointains sur lesquels Bounou eut du mal à s'interposer. Ensuite, vers le dernier quart d'heure, la tension monte, monte. Et les deux camps chauffent inéluctablement. Le referee sénégalais Ndiaye Maguette aura du mal à gérer les «coups bas» et les frictions entre joueurs et encadrement des deux staffs. Normal comme ingrédient pour un derby qui ne pouvait s'achever que sur un coup d'éclat. Les Lions de l'Atlas auront une dernière chance de sortir vainqueurs au bout des 90 minutes lorsque Nayef Aguerd piquera une tête rageuse devant laquelle Abou Gabal s'est montré intraitable (81'). Pour l'Egypte, la qualification dépendait de la capacité de Mohamed Salah et compagnie de soutenir le rythme trente minutes supplémentaires et prier pour que le successeur d'Abou Gabal, héros en huitièmes de finale contre la Côte d'Ivoire, remplisse bien sa mission dans les bois. Mais bien plus que ses autres attaquants parviennent enfin à retrouver leur efficacité et accompagner leur buteur, Salah (3 buts) dans son œuvre d'offrir à Oum Dounia un huitième sacre africain. C'est ainsi que Mahmoud Hassan «Trezeguet», idéalement démarqué par son capitaine, n'aura qu'à mettre un plat de pied pour secouer les filets de Bounou, abandonné par ses défenseurs (100'). Mohamed Sobhy, le suppléant du gardien du Zamalek, n'avait qu'à enrayer les dernières velléités marocaines et offrir à son équipe le précieux sésame. M. B.