Une fin de semaine de deuil pour le football national avec la disparition, mercredi et jeudi, de trois personnalités qui ont compté dans la pratique du jeu à onze en Algérie. Abdi Djilali, Abdelhamid Zouba et Ali Benslama ne sont plus de ce monde. L'ancienne gloire de la formation de la Mekerra, joueur puis entraîneur de l'USMBA et pas d'autres formations du pays, nous a quittés mercredi en début de soirée à l'âge de 78 ans presque dans l'anonymat, en silence. Abdi Djilali qui a porté le maillot de son club de toujours et celui de la sélection a complètement disparu des radars depuis pas mal d'années. Ceux qui ont suivi son parcours dans les années 60, 70 et 80 comme joueur ont été subjugués par ses facettes techniques d'un milieu offensif que l'Algérie ne produit plus, ou peu. Il s'en va en laissant sa «Khadra» orpheline, abandonnée, par tout le monde. Sa mort a fait du chagrin aux nostalgiques de l'USMBA et du beau football. Elle est intervenue au moment où le club avait besoin de tous ses enfants. Mercredi soir, quelques heurs après l'annonce de la mort de Djilali Abdi, c'est une autre mauvaise nouvelle que les algériens ont appris. Abdelhamid Zouba, l'enfant de Saint-Eugène, un des membres actifs de la glorieuse équipe du FLN et le premier entraineur à avoir offert un titre continental à l'Algérie, à son Mouloudia, a lui aussi rendu l'âme à l'âge de 86 ans. Ce footballeur, entraineur, dirigeant et militant pour une Algérie indépendante a servi la cause jusqu'à son dernier soupir. Malade depuis pas mal d'années, Aâmi Hamid ne s'est pas exclu de la vie active puisqu'il assistait à des activités liées au football et à la culture. Grand admirateur du chant Chaâbi, feu Hamid Zouba a fait du football une raison d'exister et de lutter contre toutes les formes de répression et d'oppression. Sa cavale avec l'équipe du FLN, ses exploits avec les clubs qu'il a eu à entrainer, dont l'USMBA de feu Abdi Djilali, et de la sélection ont jalonné une vie pleine de sept décades sans relâche dédiées à son sport préféré. Il s'en va en laissant lui aussi un Mouloudia d'Alger vivre son centenaire à la merci des fossoyeurs. Son œuvre lui a valu la reconnaissance de beaucoup de monde. Et sa franchise a mis au carreau des « agitateurs » qui ont souvent œuvré à mettre la main sur l'histoire de l'Algérie contemporaine. Car, outre ses connaissances en football, feu Hamid Zouba était quelqu'un de politisé, très au fait de la chose publique et dont les analyses ont charmé l'auditoire sans jamais atteindre l'écoute des décideurs qui aujourd'hui « pleurent » sa mort. C'est à cette fin que le dernier des fondateurs de la JS Kabylie, Ali Benslama, a été vouée. Comme ses acolytes qui avaient pensé un club proche de la société kabyle et algérienne, Dda Ali, décédé jeudi à l'âge de 98 ans, a souffert de l'abstinence de ceux qui ont repris le flambeau à faire du club un foyer de tensions et de dissensions. Sa toute dernière intervention publique, le regretté l'a faite lorsque feu Moh-Chérif Hannachi et son successeur Chérif Mellal se livraient une guerre sans merci par médias interposés. Ses appels exprimaient un malaise profond. «J'ai mal au cœur d'assister à toutes ces guéguerres», lâchait-il à chaque fois. Il rappelait que «la JSK a été crée pour rassembler la jeunesse kabyle pas pour être divisée» arguant qu'un club des martyrs comme la JSK ne doit pas souler la mémoire et le sang versé par les chouhadas. Son cri de détresse a toujours été conclu par un souhait que les authentiques supporters du club du Djurdjura partagent. «Soyez des hommes et remettez la JSK à sa place» lançait à l'égard des «belligérants» qui, malheureusement, n'ont jamais arrêté leur «sale guerre». A ces trois «Hommes», la mémoire publique dit «merci et adieu». En ces pénibles moments, Le Soir d'Algérie présente à leurs familles et proches, ses sincères condoléances et prie Dieu le Tout-Puissant de les accueillir en Son Vaste Paradis. A Dieu nous appartenons, à Dieu nous retournons. M. B.