L�Institut des sciences juridiques du Centre universitaire de Khemis- Miliana a organis�, les 25 et 26 octobre, un s�minaire international o� a �t� largement d�battue entre des scientifiques, des �trangers, venus de Syrie, du Soudan, de Tunisie et d�Egypte, et des Alg�riens, professeurs et chercheurs en droit et en sciences de l�information issus de 35 universit�s du pays, la probl�matique propos�e interpellant toutes les nations, surtout celles qui n�ont pas les moyens de faire partie du club des grands producteurs de l�information et qui ne font que consommer, sans outils d�analyse, des programmes produits et diffus�s � l��chelle plan�taire, livr�es pieds et poings li�s aux multinationales de la production et de la diffusion des programmes, lesquelles �formatent� les esprits et les consciences pour installer des pens�es et des modes de pens�e dans la t�te des consommateurs de l�information. Il ressort des d�bats que le d�veloppement vertigineux de la technologie a en quelque sorte aboli toutes les fronti�res avec comme corollaire la prolif�ration � une tr�s grande vitesse de cha�nes de t�l�vision, � on en compte maintenant quelque 10 000 �qui diffusent en permanence, aucun foyer ne pouvant y �chapper, des programmes pratiquement dans toutes langues prenant pour cibles toutes les cat�gories sociales, toutes les tranches d��ge et abordant tous les domaines de la vie. C�est le constat qu�ont �tabli diff�rents intervenants � la tribune de ce colloque devant une assistance nombreuse qui a rempli l�auditorium bien avant l�ouverture des travaux ; le th�me ayant suscit� un grand engouement chez les �tudiants des sciences sociales surtout. Hadj Titaouini, directeur de l�Institut des sciences juridiques du Centre universitaire de Khemis-Miliana, dans son intervention, apporte un �clairage sur les conditions dans lesquelles se d�veloppent les sciences de l'information. �C�est dans le climat de la mondialisation que s'interp�n�trent l�information, l��conomie, l�id�ologie; un climat o�, simultan�ment, s�opposent la libert� et la responsabilit�, la l�gislation et l�anarchie, les garde-fous l�gislatifs et d�ontologiques en contradiction avec les d�passements�, dira-t-il. L�intervenant a pr�cis� que dans le domaine de l�information, le mariage du progr�s technologique et des banques de donn�es se conjugue avec la croissance du capital et des superprofits par le biais des r�seaux d�une toile o� les ing�nieurs peuvent intervenir o� il veulent et quand ils veulent. Il d�crit la �toile� comme �tant �un instrument h�g�monique, �tant � la fois informatique, technologique, financier et id�ologique qui met en pratique la c�l�bre devise du penseur italien Machiavel : �La fin justifie les moyens�. Ajoutant que ces tenants ne s�embarrassent d�aucun pr�jug� juridique ou �thique, et chaque fois que leurs int�r�ts sont remis en question, on fait intervenir les arm�es ou on organise des congr�s internationaux. L�orateur s�est interrog� alors sur le r�le que joue l�information en ce d�but de 3e mill�naire � l��re de la mondialisation. �On ne peut que pr�dire les menaces et les dangers qui se profilent � l'horizon, surtout que les missions qui lui sont planifi�es sont entour�es d�une grande opacit� �. Le Dr Isma�l Ma�raf de l�Universit� de Nouakchott (Mauritanie), un autre intervenant � la tribune de ce colloque, a constat� qu�on observe, aujourd�hui, que le monde de l�information traverse une crise profonde n�e de la naissance d�un p�le unique qui a pris le monopole de l�information par l�acquisition de la quasi-totalit� des organes de presse et des activit�s li�es � l�information, dont les unit�s de production sont implant�es dans les pays occidentaux. Cette situation a fait, indique l�intervenant, qu�il est difficile maintenant de voir �merger des opinions diff�rentes ou contraires � celles pr�n�es par ces organes. �Nous ne lisons, nous ne voyons que ce qu�ils diffusent comme informations et autres analyses. Informations souvent fallacieuses et m�me mensong�res�, dira-t-il, ajoutant que �de vastes empires se sont constitu�s, un n�ocolonialisme qui impose son diktat, l�objet de la concurrence n�est pas les valeurs du plus utile ou du meilleur, mais plut�t la course � l�accaparement des march�s. Plus on poss�de de moyens, plus on peut dominer les esprits et les consciences�. Ibrahim Ba�ziz, enseignant-chercheur de l�Universit� d�Alger, a constat�, quant � lui, que �les progr�s technologiques dans les domaines de la communication, de la diffusion via les satellites, des moyens de r�ception d�appareils de t�l�, de couverture des �v�nements, la prolif�ration des cha�nes de large public et des cha�nes sp�cialis�es et d�internet ont eu plus d�un indice sur le domaine de l�information, � savoir l�apparition de nouveaux signifiants et de nouveaux signifi�s, � savoir la mondialisation de l�information, de la technologie, de la culture, une mondialisation pluridimensionnelle incluse dans une mondialisation globale mettant � mal le concept et la notion d�int�grit� nationale�. Il a parl� d'un v�ritable exode de l�audimat des Etats vers ces cha�nes �trang�res ou supranationales, au d�triment des cha�nes locales qui n�ont pas pu ou pas voulu se mettre au diapason de la modernit�, qui n�ont pas su ou pas voulu �tre � l��coute des nouveaux besoins de leurs populations. Tout n�est pas n�gatif cependant, a constat� l�orateur dans son intervention. Les avanc�es technologiques dans le domaine des t�l�communication sont en train de mener une v�ritable r�volution non seulement dans le domaine de l�acheminement de l�information mais aussi dans le quotidien de l��l�ment humain, dans sa culture, ses connaissances, sa pens�e par l�introduction de nouveaux contenus pour de nouveaux concepts et de nouvelles pratiques. Le Dr Abderzak Mohammed Dlimi s�est pench� dans son intervention sur l�attitude de certains pouvoirs dans certains pays, pouvoirs qui ont toujours voulu contenir, voire domestiquer la libert� d�expression de la presse, parfois allant jusqu�� la fermeture de certains organes. Il dira que, souvent, le monde journalistique a �t� travers� par des perturbations n�es des divergences dans la vision entre les politiques et les journalistes, qui � les exemples ne manquent pas � sont l�objet de pression, voire de violence et m�me de liquidations physiques, de la part de certains pouvoirs pour les emp�cher d�informer les citoyens. Le Pr Chaouche Zoubir de l'Universit� des sciences de l�information et de la communication d�Alger a propos�, quant � lui, un autre d�bat partant du principe que �les m�dias sont porteurs de valeurs sociales et culturelles ; les questions d��thique et de la d�ontologie sont des facteurs essentiels... Que le Conseil sup�rieur de l��thique et de la d�ontologie, install� depuis 2000 est pratiquement rest� inop�rant�, il avance qu��il est clair qu�aujourd�hui, la r�organisation du secteur des m�dias est d�actualit� et qu�elle implique un d�bat pour tous les aspects des m�dias, et ce, afin de consolider une presse plurielle�.