�Comme s�ils s��taient pass� le mot, des centaines de jeunes des plus grands quartiers de Tizi-Ouzou ont mis le feu simultan�ment pour donner naissance � des foyers de tension presque partout � travers la ville, apr�s que tout soit parti, en milieu d�apr�s-midi vendredi, du quartier des Gen�ts, ce haut lieu de toutes les protestations qui se succ�dent depuis de longues ann�es dans une ville �rompue� aux �meutes. Un soul�vement autrement plus impressionnant que celui ayant marqu� la soir�e de jeudi dernier. Selon des sources bien inform�es sur la situation pr�valant depuis trois jours, les heurts, parfois tr�s violents, se sont sold�s par quinze bless�s dans les rangs des policiers alors que l�on signale deux arrestations parmi les manifestants, ceci pour la journ�e et la soir�e de vendredi � Tizi- Ouzou-Ville o�, hier en matin�e, l�atmosph�re n�augurait rien de bon. Une lourde, une tr�s lourde ambiance enveloppait, en effet, d�s les premi�res heures de la journ�e, une ville qui, partout, portait encore les marques des violences ayant �maill� l�apr�s-midi de vendredi et une bonne partie de la soir�e. Il �tait �vident que le climat d�l�t�re dans lequel �tait envelopp� le centre de Tizi allait donner naissance de nouveau � l�explosion. C��tait la conviction de tout le monde au fil des heures, jusqu�� ce que des jeunes surgis de nulle part se mettent � balancer toutes sortes de projectiles en direction du commissariat du 1er arrondissement, sis entre le quartier des Gen�ts et le boulevard Abane-Ramdane. Pris de panique, les badauds, surtout les jeunes filles et les dames, se mirent � courir dans tous les sens au milieu des jeunes �meutiers qui prirent vite possession du boulevard traversant le centre de Tizi, obligeant les commer�ants, qui avaient ouvert dans la matin�e plus ou moins normalement, � baisser rideau. Moins d�une demi-heure plus tard, alors que la tension �tait redescendue, c�est un autre front qui s�ouvrait, du c�t� du rond point du centre-ville, � l�entr�e de cet autre haut lieu habituel des mouvements de contestation, � c�t� des b�timents de la CNEP. A peine deux cent m�tres plus haut, des policiers anti-�meutes appuy�s par des �l�ments de la police judiciaire en civil, s��taient regroup�s devant l�une des entr�es de la r�sidence du premier magistrat de la wilaya. Les charges des manifestants et les r�pliques des policiers arm�s de matraques et de lance-grenades lacrymog�nes se succ�d�rent plusieurs heures sur un boulevard Abane-Ramdane devenu m�connaissable. Une offensive des policiers peu avant 16 heures, � partir d�une des venelles en contrebas de la r�sidence du wali, surprendra des �meutiers dont plusieurs se feront chopper par les �l�ments des services de s�curit� d�cha�n�s, apr�s avoir subi une attaque violente de la part de plusieurs dizaines de jeunes regroup�s tout autour du rond-point. Peu avant que les �changes se g�tent au c�ur de Tizi-Ville, des informations en provenance de la voisine Dra�-Ben-Khedda, � une dizaine de kilom�tres � l�ouest, faisaient �tat de nouveaux affrontements d�clench�s aux environs de 15 heures, ayant occasionn�s de gros d�g�ts � des �difices, notamment le si�ge d�une banque. La m�me lourde atmosph�re est, selon plusieurs sources locales, perceptible dans la plupart des chefs-lieux des 21 da�ras que compte la wilaya de Tizi-Ouzou. D�autres sources, � Tizi-Ville, font, en revanche, �tat de troubles avec d�importants d�g�ts mat�riels, ayant �maill� l�apr�s-midi � A�n-El-Hammam, � une cinquantaine de kilom�tres au sud-est de Tizi-Ouzou.