Les p�tards, pourtant interdits, sont encore vendus librement, m�me � la cri�e. Une permissivit� qui ouvre la voie � toutes les d�rives. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Comme chaque ann�e, � l�approche de la f�te du Mawlid Ennabaoui Echarrif, qui sera c�l�br�e demain, les p�tards, feux d�artifice, fumig�nes et autres produits pyrotechniques redeviennent � la mode. D�pos�s � m�me le sol, ou sur des �tals, aux appellations populaires �tranges, double bombe, chittane, mergaza�, ces p�tards sont tr�s demand�s m�me s�ils ne correspondent pas r�ellement � l�esprit de la f�te et qu�ils soient chers. Avec des prix qui varient entre 100 DA et 1000 DA, selon leur volume et qualit�, ces produits rapportent en effet �gros� � leurs vendeurs. Ceux-ci, des jeunes en g�n�ral, d�munis pour certains, recourent m�me � la cri�e, vantant les qualit�s de tel ou tel type de p�tard, ses effets lumineux, sa port�e et le temps qu�il prend pour br�ler, � l�adresse des chalands, des p�res et des m�res qui veulent faire plaisir � leurs enfants. Une pratique �normale� � La Casbah, Belcourt et autres quartiers populaires d�Alger. Aucune art�re de la capitale n��chappe � cette fr�n�sie commerciale. Une pratique qui se d�roule au su et au vu de tous, services de s�curit� y compris. Or, les p�tards sont interdits par la r�glementation, �tant potentiellement dangereux, et font l�objet de saisies r�guli�res des services des douanes. Certes, des policiers proc�dent � des saisies sur la voie publique, parfois par exc�s de z�le. Mais en r�gle g�n�rale, ils laissent faire plut�t, ne cherchant pas � �inqui�ter� les vendeurs. Par manque de moyens, de volont�, par souci d�apaisement peut-�tre, sans aller jusqu�� �voquer certaines collusions et complicit�s inavou�es. De m�me, les services des douanes proc�dent � des saisies r�guli�res, � l�int�rieur du pays, aux postes frontaliers et aux ports, d�une valeur de 700 millions de dinars en 2010 (17 millions de produits pyrotechniques saisis). En 2008, ces saisies s��taient �tablies � plus de 3,5 millions d�unit�s d�une valeur globale de 170 millions. N�anmoins, et malgr� le renforcement des dispositifs de contr�le, les services des douanes peinent � d�truire les r�seaux informels de contrebande. Et d�autant que ces r�seaux qui importent clandestinement, d�Asie notamment, arrivent facilement � se reconstituer, faire entrer ces produits sur le territoire national par le biais de registres de commerce fallacieux et de fausses d�clarations, et les �distribuer�. N�anmoins, cette incapacit� � contrecarrer efficacement ce ph�nom�ne, plut�t cette permissivit�, s�av�re dangereuse, dans la mesure o� elle ouvre la voie � toutes les d�rives possibles. En laissant libre cours � cette pratique commerciale informelle, dangereuse pour la sant� et l�ordre public, voire mortelle, les services de s�curit�, et partant, les pouvoirs publics risquent cependant d�encourager la vente libre d�autres produits �galement interdits. C. B. LA R�GLEMENTATION EST CLAIRE La vente de p�tards est interdite La fabrication et la vente des p�tards et produits pyrotechniques sont interdites par le d�cret n�63-291 du 2 ao�t 1963. Selon le premier article de ce d�cret, la fabrication, l'importation et la vente de p�tards et tous articles pyrotechniques du genre bombe cartouche ou bombe fantaisie sont prohib�es sur le territoire national. Le jet de p�tards sur la voie publique est �galement interdit (article 2). Les contrevenants aux dispositions des 1er et 2e articles sont passibles de peines pouvant aller jusqu'� deux mois d'emprisonnement et d'une amende, outre la confiscation des articles pyrotechniques, selon le d�cret.