Comme chaque année, à l'approche de la fête du Mawlid Ennabaoui, la vente de produits pyrotechniques devient une activité commerciale très prisée par des milliers d'Algériens. Encouragés par l'existence d'une importante demande, ces derniers choisissent des zones stratégiques pour installer des "étals explosifs". Parmi ces endroits, l'on citera la rue Amar-Ali et les alentours de Djamaâ Lihoud (la mosquée des juifs), au cœur d'Alger. Dans les environs, la pagaille règne en maître. Des jeunes, très à l'aise, exposent une panoplie de produits pyrotechniques : cierges magiques et d'autres colorés, pétards, fumigènes, fusées…et bien d'autres. En dépit de l'exiguïté des lieux et des contrôles exercés par la police, la forte concentration de la population et les embouteillages, "on exerce notre activité le plus normalement du monde et on gagne quelques sous", dira un jeune commerçant occasionnel. Interrogé par nos soins sur l'origine de sa marchandise, le même commerçant affiche un grand sourire avant de répondre : "Tout ce que vous voyez ici nous vient de Chine". Lisez les inscriptions sur les emballages, ce sont tous des produits made in China. Je ne peux pas vous dire plus que ça". Pour ce qui est des tarifs appliqués, c'est selon la quantité achetée et le prix fixé par le revendeur : un paquet de cierges magiques est cédé entre 20 et 30 DA. Le prix d'un feu d'artifice appelé communément "el-bogal" varie , quant à lui, entre 1 500 et 1 800 DA. Il y a pour toutes les bourses. Certains peuvent dépasser les 2 millions de centimes. Il faut savoir, toutefois, que dans un lieu comme Djamaâ Lihoud, ce sont les "grossistes" en pétards qui fixent les prix. "Nous appliquons les prix, en fonction de la demande, mais, nous offrons toujours des réductions pour nos fidèles clients auxquels nous vendons de grandes quantités", nous a indiqué, Omar, un autre revendeur de pétards, installé, près de la mosquée antique. Il nous fera savoir que, la marchandise exposée, ces jours-ci, n'est pas un stock de l'année passée. "'est une nouvelle marchandise, je vous assure", renchérit Omar, pour qui "le stock de l'année passée a été, depuis très longtemps, épuisé". Ce qui ouvre la voie à toutes les spéculations sur la façon avec laquelle, ces produits pyrotechniques ont pu pénétrer le sol algérien, d'autant plus que l'importation et la commercialisation des pétards demeurent prohibées. Il est utile de savoir, enfin, qu'en réalité le bruit des pétards demeure une caractéristique du Nouvel an chinois et de nombreuses occasions festives célébrées dans ce pays. Les Chinois ont, depuis très longtemps, tiré des pétards pour chasser les démons et implorer la paix et le bonheur. Une mission assignée aux adultes qui s'occupent d'allumer les pétards. En revanche, les enfants observent et aiment ces moments. C'est dire que le pétard représente un pilier de la culture chinoise et non celui de la culture algérienne.