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Une nostalgie s�tifienne
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 03 - 2011


Par Toufik Gasmi, (ancien �l�ve)
�L��tre humain, naturellement, a la nostalgie du pass�. Cela s�explique ais�ment car de sa jeunesse et de la joie de vivre reste un souvenir imp�rissable qui nous accompagnera jusqu�au cr�puscule.�
Nous �tions des centaines � nous diriger chaque matin d�une allure preste mais sereine en empruntant la rue Val�e o� nous accueillait une grande porte en bois noble. L�, se dressait chaque matin avec un sourire fraternel le regrett� Douadi Sa�dna dit Nevada comme pour nous inviter � entrer dans le sanctuaire qu��tait notre lyc�e. Nos enseignants, quant � eux, avaient le privil�ge de traverser l�espace de quelques pas l�all�e centrale d�un jardin bord�e d�arbres d��gale hauteur et qui se terminait par une imposante porte en fer forg�. Se tenait ici solennellement et � la m�me heure un homme d�une posture rigoureuse, chaussures cir�es, costume sombre sur chemise amidonn�e travers�e d�une cravate aussi droite que les aiguilles de la discr�te montre qu�il portait � la main. Ses lunettes, parall�les � la fine moustache qui interrompait un rasage soign�, amplifiaient son regard fl�nant habituellement dans la rue de Constantine � la recherche d�une quelconque frasque. D�un bonjour sinc�re ponctu� d�un hochement de t�te quasi-furtif, notre proviseur M. Lakehel Abdelhamid ma�trisait l�art de saluer les enseignants. Au-dessus de sa t�te, sur le fronton de pierre noble, �tait marqu� fi�rement et en relief le mot �Lyc�e�. La largeur de chacune de ces lettres d�passait la toise faisant ainsi le bonheur des pigeons de S�tif venant y construire leur nid. Beaucoup de colombes virent le jour dans cet espace qui leur �tait � combien pr�cieux. Des ann�es plus tard, ces m�mes lettres furent d�truites par des mains assassines et les pigeons qui �gayaient jadis notre ciel ont �migr� vers des endroits plus cl�ments. Une fois � l�int�rieur de l��tablissement, nous nous dirigions vers les salles de cours apr�s que celles-ci eurent �t� minutieusement contr�l�es par Zahraoui et Sem�che. Ces deux agents de service faisaient chaque matin la tourn�e des classes, munis d�un escabeau et de quelques outils. Ils veillaient � ce que les salles o� nous pass�mes la meilleure partie de notre vie soient constamment op�rationnelles. Jamais une ampoule ne manqua de nous �clairer. Dans un silence de cath�drale, nous absorbions les mots surgissant de la bouche des professeurs � qui nous voulions tous ressembler. Leur comp�tence ne laissait personne indiff�rent, car la ma�trise des cours �tait �vidente et ne leur permettait point d�improviser. La ponctualit� �tait leur nature. Qui se souvient de l�absence de l�un d�entre eux ? Aujourd�hui m�me, nous les �voquons constamment dans nos rencontres et cinquante �t�s plus tard, chacun de nous garde en lui le nom, le visage ou les paroles de ceux qui nous consid�raient d�j� comme les citoyens form�s de l�Alg�rie naissante. Etaient dispens�s dans les 52 classes que comptait notre lyc�e, des cours plus captivants les uns que les autres. Nous nous souvenons tous de Madame Millara mimant un chef d�orchestre en balan�ant ses bras de haut en bas pour mieux nous apprendre le solf�ge. Son affection � notre endroit ainsi que sa g�n�rosit� la poussaient spontan�ment � partager avec les mioches que nous �tions des morceaux de Farid el Atrache diffus�s sur un �lectrophone de fortune. Pour les travaux pratiques de sciences naturelles, l�administration du Lyc�e commandait des souris blanches et des grenouilles de l�Institut Pasteur de la capitale. Les jeunes rongeurs et autres batraciens �taient r�ceptionn�s � la gare de S�tif par Nouani et Djelloul qui s�occupaient de leur �levage au sein m�me de l��tablissement. Ces animaux finissaient g�n�ralement dans nos laboratoires. Oui, � 14 ans nous faisions d�j� des dissections. Les cours d�histoire �taient ensorcelants dans la mesure o� nous avions l�impression de vivre � travers la narration des enseignants les moments forts que connut l�humanit� de la M�sopotamie jusqu�� la Grande Guerre. Nous parcourions aussi les grands classiques de la litt�rature fran�aise, de Charles Baudelaire � Alphonse Allais, de Victor Hugo � Pierre Corneille et parfois nous nous efforcions d�apprendre certains de ces po�mes de g�nie pour les destiner timidement sur un bout de papier � notre dulcin�e. Nous attendions avec impatience les s�ances d��ducation physique qui nous permettaient deux fois par semaine de pratiquer maintes disciplines, du volley-ball au saut en longueur en passant par la corde de 6 m�tres qu�il fallait monter � la force de nos maigres bras. La cour sud o� nous produisions ces prouesses athl�tiques �tait adjacente au r�fectoire. Il y avait deux terrains o� l�on pouvait pratiquer des activit�s collectives et un magnifique gymnase au parquet bien cir� � l�int�rieur duquel nous nous mesurions � la barre fixe, au cheval d�ar�on et m�me � l�escrime. Demander une dispense � ces cours aurait �t� une id�e saugrenue qui jamais n�effleura notre esprit. Il faut dire qu�immense �tait le plaisir de se retrouver entre camarades dans un m�me terrain autour de Messieurs Jaufret et Chapuis nos professeurs. Plus tard Mattem Lounis, le strat�ge de l�Entente a pris le relais. Il y eut cependant un ravissement qui surpassait de loin tous les autres et qui faisait qu�� chaque fois que nous nous rendions aux vestiaires nous implorions le ciel afin que notre �ducateur prononce la phrase tant esp�r�e : �Aujourd�hui, direction stade Guessab.� C�est sur ce terrain en tuf, que nous exercions notre discipline favorite, c�est sur cette aire que nous pratiquions le roi des sports, c��tait l� que nous jouions au football. Onze contre onze, du papier journal sous le maillot les jours de froid, des souliers jamais cramponn�s, nous nous adonnions � cet �trange bonheur de caresser du pied la balle en cuire sous l��il amus� et admiratif de feu Layass ; gardien du stade, entra�neur et fondateur de l�Entente de S�tif. Une fois ces rencontres achev�es, nous nous dirigions �puis�s vers les vestiaires ou nous nous d�barrassions de nos tenues imprim�es par la sueur et la boue. Nous avions de la peine � imaginer nos m�res les laver, encore une fois, de leurs mains us�es par tant de travail. Jamais, elles ne se plaignirent. Au contraire, elles nous encourageaient, sans cesse, � poursuivre notre apprentissage. Leur amour et leur affection ne firent jamais d�faut, nous �tions leur fiert� et la lumi�re jaillissant de leur s�raphique regard nous le rappelait� reposez en paix, courageuses et magnifiques m�res ! Certains d�entre nous brillaient par leur talent � manier le ballon ce qui fit d�eux des titulaires indiscutables dans leur club fanion alors qu�ils n��taient que de simples adolescents. Nous f�mes d�ailleurs sacr�s champions d�Alg�rie en 1965 sous la houlette de notre entra�neur et professeur d��ducation physique Mouloud Manamani. Quelques-uns �voluaient au SAS, certains � l�USMS et d�autres � l�Entente. Parmi ces talents, rayonnait un joueur d�exception, un dribbleur de g�nie et un homme d�une rare gentillesse qu�on appela plus tard Monsieur Fair-Play. Aucun carton jaune ne le sanctionna, pas un arbitre ne l�avertit et en classe c��tait pareil ; Salhi Abdelhamid fut certainement l�un des meilleurs joueurs que conn�t l�Alg�rie et dans les derbys Entente-USMS c��tait mon adversaire pr�f�r�. Les lyc�ens qui eurent la chance de jouer pour le doyen des clubs s�tifiens se souviennent certainement de Douadi Sa�dna. Cet agent de service du lyc�e, fervent supporter de l�USMS, �tait consid�r� comme un grand fr�re. Ses fr�quentes lectures des �aventures de Miki le Ranger� lui valurent le pseudonyme de �Nevada� : le nom de la revue qui reprenait le r�cit du c�l�bre h�ros western. Parfois, quand nous nous d�placions pour des rencontres � l�ext�rieur, �Nevada� se portait spontan�ment volontaire afin de nous accompagner. Nous �tions � combien ravis de partager la route avec lui, � bord d�une voiture qui aurait fait pouffer Andr� Citro�n. Il faut croire que la 2 CV de �Nevada� �tait unique en son genre : elle n�avait pas de si�ge passager avant. Combien de fois avions-nous chant� dans cet �trange v�hicule. Paix � ton �me, grand fr�re. Le lendemain, nous commentions le match jou� la veille en attendant impatiemment le week-end pour reproduire nos prouesses. Les internes attendaient quant � eux la balade hebdomadaire du samedi qu�ils entamaient apr�s le repas de midi pris dans le r�fectoire sous un tohu-bohu amplifi� par le tintamarre des fourchettes venant se cogner contre les tables en signe d�impatience. Il faut croire que nous f�mes � certains moments irrespectueux par ces odieux gestes envers les serveurs qui pourtant faisaient de leur mieux pour servir les gourmands �tudiants que nous �tions. Bien plus tard, nous appr�mes que pas moins de quatre cents rations quotidiennes �taient minutieusement pr�par�es par le chef cuisinier Alliche et ses adjoints. Qu��tait grande notre honte, il ne nous restait plus qu�� reconsid�rer notre forfaiture et rendre hommage � ces honorables personnes. Depuis, une sinc�re amiti� s��tait nou�e entre nous. Il arrivait, quoique rarement, � certains d�entre nous de se diriger suite � ce repas vers l�infirmerie pour cause d�intoxication alimentaire. L�, le docteur Epifanie, m�decin du lyc�e, nous administrait des rem�des miracles. Il faut croire que nombreuses �taient les familles s�tifiennes qui ont eu recours � ses consultations. Il n�h�sitait jamais � se rendre � leur domicile o� qu�il se trouvait et peu importe les conditions climatiques. Ce fabuleux m�decin qui parlait parfaitement l�arabe, communiquait plaisamment avec nos parents et sauva nombreux d�entre nous. Les �l�ves �pargn�s par cet al�a et autoris�s � quitter le lyc�e devaient imp�rativement se mettre sur leur �31� et gare � ceux qui ne se sont pas assez appliqu�s � cirer leurs souliers : les ma�tres d�internat et surtout Monsieur Chemoun veillaient � perp�tuer ce rituel. Nous d�ambulions, joyeux � travers les rues de notre ville, ais�ment reconnaissables de par notre tenue soign�e, les badauds nous montraient du doigt en lan�ant : �voici les coll�giens.� Cette sortie nous permettait de rencontrer notre dulcin�e souvent �l�ve du lyc�e Malika
Ga�d. Les plus chanceux, donc ceux qui avaient assez de pi�ces dans leur poche, les invitaient au cin�ma du coin o� � ce lieu magique qui avait pour nom �la Potini�re�. Sur les chaises et tables en osier de cette conviviale caf�t�ria, au milieu d�une d�coration qui ne laissait personne indiff�rent, nous sirotions de d�licieux chocolats chauds servis par de jeunes femmes bien coiff�es et constamment souriantes. Elles nous taquinaient du regard quand il s�agissait de nous servir le remarquable baba au rhum qui faisait le bonheur de nos papilles et la r�putation de �la Potini�re�; il faut dire qu�une certaine sympathie doubl�e d�une complicit� s��tait instaur�e entre elles et nous. Devant leur magistral sourire, le pourboire �tait de mise. Elles nous le rendaient bien en nous gardant la m�me table pour la semaine d�apr�s. Des d�cennies plus tard, ce lieu enchant�, qui fit la joie d�une grande partie des adolescents de S�tif, fut remplac� par un magasin de vaisselles� Nous pass�mes ainsi, tristement, du baba au rhum aux assiettes made in China. Ceux qui avaient moins d�argent se dirigeaient avec leurs copines vers le jardin d�Orl�ans o� ils pouvaient entre autres admirer les ruines romaines. Ils s�asseyaient sur des bancs et se d�lectaient du paysage qui s�offrait � leurs yeux. Les plantes �taient minutieusement taill�es, le gazon m�ticuleusement tondu, le chant des oiseaux s�ajoutait � la beaut� de ce lieu o� l�on respirait la s�r�nit�. A proximit� d�eux, des femmes se rencontraient autour d�une cafeti�re pour faire de la broderie ou des mots crois�s. Leurs rires venaient �gayer ce lieu f��rique. D�autres, ceux qui n�avaient plus rien dans les poches, se contentaient de faire la marche � pied jusqu�� Bousselam et retour. Apr�s ces agr�ables apr�s-midi, nous faisions une halte, avant de rentrer au lyc�e, pr�s du marchand de marrons qui criait � tue-t�te �chauds les marrons chauds�. Nous voyant arriver, il se pressait � pr�parer les cornets et chacun y allait de sa g�n�rosit�. Les consign�s qui n�eurent pas la chance de s��vader en notre compagnie nous attendaient moins pour avoir les nouvelles sportives que pour r�cup�rer les lettres contenant les r�ponses de leurs bienaim�es. Par ailleurs, on ne peut parler de frustration car ils avaient invent� un jeu qui consistait � jongler avec un trousseau de cl�s avant de les lancer dans les pourtours des robiniers (arbres plant�s en 1873) qui enjolivaient notre �tablissement. Cette �trange distraction se g�n�ralisa rapidement et nombreux �taient ceux qui la pratiquaient mais celui qui y excellait est bien Nadir Hamimid. N�est-ce pas l�ami ? Le d�ner de 19 heures dont nul ne pouvait se soustraire se d�roulait dans un brouhaha indescriptible. Les �clats de rire se m�laient au bruit r�current des cuill�res venant racler nos assiettes. Il �tait pourtant ais� � une personne de mettre un terme � ce vacarme par sa seule pr�sence. Nous gardons en nous son visage expressif affubl� d�une paire de moustaches en guidon. Toujours en costume et cravate, faisant sa tourn�e d�un pas alerte et interpellant les retardataires d�une voix rauque et s�v�re, cet homme a toujours su nous inculquer � travers son comportement et la justesse de ses mots les notions de camaraderie, d�entraide et d�abn�gation. Ce personnage au regard vif et p�n�trant, qui a pass� plus de 60 ann�es dans cet �tablissement, �tait un second p�re pour nous tous et nul ne pourra effacer de sa m�moire les qualit�s humaines et le respect qu�il incarnait. C��tait le regrett� Cheikh Ma�za. Outre les rencontres de fin de semaine, la pr�sence des filles du lyc�e M. Ga�d mettait beaucoup d�engouement � des soir�es organis�es chaque fin de mois au cin�ma �le Colys�e� o� nous avions la chance d�assister � la projection d�une multitude de films ramen�s de la Cin�math�que d�Alger. Les d�bats, dirig�s par un professeur cin�phile, qui s�ensuivaient donnaient lieu � des �changes fort enrichissants qui illustraient la ma�trise des sciences sociales par chacun des �l�ves. Ils prenaient fin � une heure tardive o� nous nous quittions en s��changeant quelques friandises. Nous gardons dans nos m�moires des films d�exception que nul ne peut oublier, comment ne pas citer le fabuleux western Le dernier des f�d�r�s qui marqua toute une g�n�ration. Un autre �v�nement que nous ne pouvons occulter marqua aussi de par sa grandeur l�ensemble de mes condisciples. C��tait un apr�s-midi de d�cembre 1961, le 11 du mois exactement. Nous �tions dans la cours sud, les flocons de neige s��chouaient sur nos �paules et le drapeau du colon flottait sur notre t�te. Spontan�ment, retentit du fond de la cour un air que nous connaissions, il se propagea rapidement � toutes les cordes vocales. Un frisson de bravoure nous traversa le corps, nous nous m�mes � chanter tel un seul homme le chant des partisans �Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux��. Un jeune camarade pas plus haut que trois pommes, en l�occurrence Attar Abdelmadjid, qui fut par la suite ministre de la R�publique, sortit soudain de son cartable un embl�me que cr�a par un g�nial coup de croquis un jour de printemps 1945 notre a�n� Chawki Mostefa� ; un autre ancien �l�ve du lyc�e, qui devint pas la suite un des artisans des n�gociations de 1962. Cet embl�me, c��tait le n�tre, ce magnifique drapeau �tait celui de la future R�publique alg�rienne� que d��motions ! Merci � vous honorable a�n� Chawki d�avoir cr�� le plus bel �tendard qui soit. Je ne peux terminer cet article sans avoir une pens�e pour mon a�n�, mon ami, celui dont les qualit�s humaines �taient proportionnelles � son physique. Je parle bien �videmment de Benabid El Hadi, connu sous le sobriquet de BAO. Cet homme restera toujours dans notre m�moire de par sa g�n�rosit� et sa bont�. BAO fera partie de nous-m�mes jusqu�au jour o� nous serons de nouveau� avec lui. J�ai plaisir � me souvenir quant � la fin des cours de l�apr�s-midi, l�administration du lyc�e servait comme go�ter un morceau de pain et une barrette de chocolat Poulain. D�s le retentissement de la cloche, une longue file d��l�ves se formait pour r�clamer leur d�. Etant externe, je n�avais pas droit � ce succulent go�ter, mais c��tait sans compter sur la gentillesse de BAO qui me permettait de me faufiler entre les �l�ves afin de prendre part � ce festin. Ce rituel perdurait d�s qu�il �tait de service. Il m�arrivait d�y avoir droit deux fois. Merci l�ami. Des d�cennies plus tard, lors de nos voyages en groupe vers la ville qui nous a vus na�tre, il nous arrive de montrer du doigt la plaine de Mezloug o� nous avions pass� des moments inoubliables et r�alis� notre plus belle op�ration. Sous la f�rule de M. Mokrani, alors surveillant g�n�ral, chacun de nous prenait � c�ur le plaisir qu�il avait : planter le maximum d�arbustes pour revenir ensuite les arroser. Que de bousculades, de rires, de fiert� avaient accompagn� ce reboisement. Lequel �tait ponctu� par un repas gargantuesque : du pain, du fromage et deux tranches de cacher. D�aucuns se souviendront de cette journ�e� Quel r�gal ! Insatiables que nous �tions, la m�me op�ration eut lieu sur les versants de la cit� Belair et se prolongeant jusqu�� Fermatou. Cinquante ans plus tard et des rides en plus, rassembl�s autour d�une grande table, nous racontons nos histoires de jeunesse, nous rions de nos aventures pass�es et parlons de nos souvenirs. Nous �voquons � chaque fois Lakehal, Nevada, Ma�za, Epifanie, Millara et Robreau, Nouiouat�, des femmes et des hommes qui nous ont appris � grandir. Je vois dans les yeux et les sourires de mes amis, la fiert� d�avoir �t� �l�ves du lyc�e Albertini aujourd�hui K�rouani et la nostalgie de cette jeunesse s�tifienne. Je vois aussi dans leur regard une lueur d�espoir. L�espoir que nos enfants et petits-enfants puissent raconter un jour en l�espace de quelques paragraphes, les moments de bonheur qu�ils connurent comme �l�ves. Il aurait �t� utopique de narrer tous les �v�nements v�cus, ce ne sont l� que des fragments d�une vie d�adolescent dans un lyc�e. Un recueil de pr�s de 300 pages est en pr�paration et les camarades auront loisir � le lire sans aucun doute.


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