La contestation gagne la corporation des travailleurs retrait�s. Ils �taient des centaines � r�clamer, le 11 avril dernier, devant le si�ge de la CNR de Mila, o� ils ont organis� un rassemblement pour �la revalorisation de leur pension de retraite�. Les protestataires ont clam� : �Face � l��rosion effr�n�e du pouvoir d�achat, il est de notre droit d�exiger des pouvoirs publics une prise en charge imm�diate de nos revendications sociales, faute de quoi nous r�cidiverons le 20 avril prochain.� Dans la lettre lue par un de leurs d�l�gu�s et adress�e au ministre du Travail, de l�Emploi et de la S�curit� sociale, il est exig� une majoration des rentes de l�ordre de 7 000 DA. Ils interpellent �galement le repr�sentant du gouvernement sur la question des �disparit�s relev�es dans l�octroi de la prime de la femme au foyer et en demandent la r�gularisation�. �Des centaines de retrait�s touchent, � cette effet, une prime de 1 500 DA, alors que celle-ci est fix�e par la loi � 1 730 DA.� Le directeur g�n�ral de la S�curit� sociale de ce minist�re est intervenu ce jeudi 14 avril 2011 sur les ondes de la radio Cha�ne III. Il a indiqu� que le taux de revalorisation des pensions de retraites pour cette ann�e sera connu en mai prochain par un arr�t� qui sera promulgu� par le ministre du Travail, de l�Emploi et de la S�curit� sociale, ce que d�ailleurs pr�voit la loi, mais sans qu�il en dise plus sur le montant de ce taux. Mais est-ce que cette ann�e, l��ch�ance de mai sera respect�e, ou faudra-t-il attendre le prochain mois de Ramadan ou la rentr�e sociale en septembre, � l�image de ce qui s�est fait ces derni�res ann�es ? Selon le directeur g�n�ral de la S�curit� sociale depuis 2000, le cumul des revalorisations annuelles a atteint les 60%, les taux annuels variant entre 5% et 7%. Il a aussi fait �tat des diff�rentes mesures prises ces derni�res ann�es pour am�liorer les pensions de retraite : rel�vement du seuil de l�exon�ration de l�IRG (imp�t sur le revenu global) et augmentation de la majoration pour conjoint � charge. 8% pour 2011 Mais ayant appris que le Conseil d�administration de la CNR a propos� au ministre un taux de revalorisation de 8% pour 2011, les retrait�s de la wilaya de Annaba � travers la section locale de la F�d�ration nationale des travailleurs retrait�s (FNTR, affili�e � l�UGTA) ont d�embl�e fait part de leur m�contentement dans un communiqu� qu�ils viennent de rendre public. �La flamb�e des prix des produits de large consommation qui a entra�n� une d�gradation alarmante du pouvoir d�achat de larges couches de la population devrait en principe inciter les pouvoirs publics � pr�voir un taux cons�quent d�augmentation des pensions de retraite�, estiment- ils. Ils pr�conisent des mesures pratiques urgentes pour renflouer les finances de la CNR. Parmi ces mesures figurent l�abrogation de l�ordonnance 97/13 relative � la retraite sans condition d��ge l��ge l�gal, une lutte sans merci contre le travail au noir et la mise en place de la Caisse de recouvrement des cotisations de S�curit� sociale. Ils rejettent le taux de 8%, propos� par le Conseil d�administration de la CNR, qui �s�apparente, selon eux, � de l�aum�ne�, interpellant les responsables et d�cideurs concern�s (UGTA, gouvernement, Parlement, pr�sident de la R�publique) pour �corriger l�injustice envers les retrait�s�. Ils sont m�me d�termin�s � sortir dans la rue, � tenir des sit-in, dans les jours qui viennent, et � boycotter les prochaines �lections locales et l�gislatives, s�ils n�obtiennent pas gain de cause, toujours selon le communiqu� du Comit� de la wilaya de Annaba de la FNTR. �Les plus vieux et les plus mal pay�s ont �t� �cart�s� Le Quotidien d�Oran (�dition du 27 mars 2011) avait fait �tat de la contestation qui gagne aussi les retrait�s de Constantine, et particuli�rement ceux partis � la retraite avant 1996 : �Nous ne demandons pas de nouvelles mesures en notre faveur, mais r�clamons juste notre droit prescrit par la loi, et qui a �t� appliqu� pour une partie des retrait�s et pas pour une autre. Nous en avons �t� exclus injustement et sans explication.� Et ils ajoutent : �Nous nous sentons avoir �t� r�ellement l�s�s, et ce, en consid�rant que ce sont les plus vieux et les plus mal pay�s qui ont �t� �cart�s et que ce sont les plus jeunes et mieux pay�s qui ont b�n�fici� de l'actualisation de leurs pensions gr�ce � leur alignement aux indices des salaires pourtant prescrits par la loi. Ceci, d'autant plus que cela fait six ann�es maintenant que cela dure et que cette injustice nous reste en travers de la gorge.� D'anciens cadres sup�rieurs avouent la situation peu reluisante qu'ils vivent. �A notre �ge tr�s avanc�, nous ressentons beaucoup de peine, sommes profond�ment bless�s et vex�s par un r�gime de retraite inique.� En effet, poursuivent-ils, �nous avons beau �tre hauts cadres, directeurs, etc., et avoir endoss� des responsabilit�s importantes, le niveau de notre pension de retraite se situe loin derri�re le salaire que per�oit actuellement une femme de m�nage�, s'indignent-ils. Ils soulignent que les revalorisations annuelles sont de plus en plus ch�tives et squelettiques, tournant autour de seulement 4% � 7%, ces derniers temps, soit au maximum 700 DA, diminu�s encore des diff�rentes redevances � la Cnas, � la CNR et � l�IRG. Au final, le montant empoch� est ridiculement modeste. Questionn� sur ces deux points, un des membres du bureau local de la FNTR, �galement membre de la Commission ex�cutive f�d�rale (CEF), reconna�t �tre pratiquement harcel� de plus en plus de questions concernant ce probl�me par cette cat�gorie de pensionn�s de la CNR. �Il est vrai, dira-t-il, que la loi 83-12 de d�cembre 1983 stipule en son article 84 que les retraites liquid�es ou � liquider doivent suivre l'�volution du point indiciaire des travailleurs en activit�.� Toutefois, il a fallu attendre la cr�ation en 1996 de la FNTR, pour que l'application de cet article soit soulev�e et que l'application de la loi soit revendiqu�e. Et il a fallu attendre encore jusqu'� 2005 pour que cette loi connaisse un d�but d'application avec effet r�troactif � partir de 1983, ann�e de promulgation de la loi relative � la retraite. En effet, selon notre interlocuteur, � cette date, toutes les retraites � partir d'ao�t 1996 ont �t� liquid�es avec les rappels des ann�es pr�c�dentes. �Pourquoi le choix de cette date ? Cela n'a jamais �t� expliqu�, mais l'on suppose que ce n'�tait qu'une question de temps. Et c'est vrai que cela fait six ans maintenant que la FNTR revendique l'application de la loi � tous les retrait�s et que les concern�s attendent et nous harc�lent.� Concernant les revalorisations et � l'effet de compenser un tant soit peu le manque � gagner des retrait�s dont les pensions n'ont pas �t� actualis�es, M. Saci indique que la F�d�ration a toujours pr�n� des taux d'augmentation d�passant les 10%. Mais il est aussi vrai que les propositions de la FNTR ne sont toujours pas prises en compte.