Aucun des sept pr�sidents des groupes parlementaires invit�s hier � animer une table ronde au Centre de presse El Moudjahid n�est venu. Le sujet de la conf�rence, qui portait sur les missions du Parlement dans l��volution politique actuelle et sa contribution dans la consolidation des r�formes, ne semblait pas int�resser ces responsables. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) -Sur les sept invit�s, un seul s�est excus� en derni�re minute, il devait recevoir une d�l�gation. �Pour les autres, j�ignore les raisons de leur absence. Pourtant, c�est moi-m�me qui leur ai remis les invitations entre les mains�, a expliqu� le mod�rateur du d�bat. La honte. Ne voyant aucun d�eux arriver, il sollicite l�aide du pr�sident de la commission des affaires juridiques, administratives et des libert�s � l�Assembl�e populaire nationale, Khaldoun Hocine, qui est parmi le public. �Par respect aux pr�sents, j�ai accept�. Je ne me suis pas pr�par�. Je suis venu comme vous �couter ce d�bat�, a expliqu� le d�put� FLN qui improvis� son intervention et s�est charg� de r�pondre aux questions des journalistes. Le terme r�forme, estime Khaldoun Hocine, n�est pas nouveau. Les r�formes en Alg�rie datent de 1989, apr�s les �v�nements d�octobre 1988. �Ces r�formes ont �t� faites dans l�urgence et la pr�cipitation. Elles ont comport� des erreurs�, dit-il. D�abord parce qu�elles n�ont pas respect� les aspirations du peuple, un peuple qui r�clamait une justice sociale. �Le pouvoir de l��poque a r�pondu en r�visant la Constitution alors que la majorit� de la population revendiquait la baisse des prix des produits de large consommation, le droit au travail et au logement. Aujourd�hui, l�histoire se refait.� L�intervenant fait allusion aux mouvements de contestation qui secouent le pays depuis quelques mois. �Apr�s l�Ind�pendance, l�Alg�rie a opt� pour le socialisme afin de s�occuper socialement du peuple. Un peuple pauvre qui venait de conqu�rir sa libert�.� L�autre erreur des r�formes des ann�es post-1988 est l�article 40 qui a permis la cr�ation des associations � caract�re politique. �15 personnes pouvaient se rencontrer dans un caf� et cr�er un parti politique ! Des facilit�s ont �t� accord�es et de l�argent a �t� donn�.� Une d�marche qui a, selon lui, ouvert les portes au premier venu, ce qui a encourag� l�opportunisme et le profit. �On ne pouvait pas passer du parti unique au pluralisme politique comme �a, sans une �tape transitoire ! Je ne d�fends pas le socialisme, c��tait un choix politique, c�est gr�ce � �a qu�un enfant pauvre venant du douar comme moi a pu �tudier et aller aussi loin. Je dis que nous avions besoin de pr�parer ce passage pour aller ensuite vers ce qui est mieux.� Cette loi a �galement encourag� la cr�ation de partis politiques � caract�re racial et religieux, ce qui a donn� naissance aux partis islamistes. �Pourtant, la Constitution interdit �a ! De 1991 �1999, nous avons pay� les erreurs de ces r�formes�, a d�clar� Khaldoun Hocine, ajoutant que vers l�ann�e 1996, � l��poque du pr�sident Zeroual, des tentatives de sortie de crise ont �t� men�es par l�arm�e et la soci�t� civile. �Apr�s l��lection pr�sidentielle de 1999, l�Alg�rie est pass�e � autre chose. Lors de son premier mandat, le pr�sident de la R�publique a lanc� des r�formes profondes �, affirme-t-il. Des r�formes qui ont obtenu des r�sultats mais qui n�ont pas r�pondu aux attentes de la population. �Sur le plan international, l�Alg�rie a retrouv� sa position strat�gique, elle est sortie de l�isolement. Nous avons retrouv� la paix et la s�curit� mais ce n��tait pas tout ce que nous attendions.� Le d�put� critique la politique du �copier-coller � pour tenter, � chaque fois, de sortir de la crise et opte plut�t pour des �solutions alg�riennes� qui consid�rent les r�alit�s du pays. �La R�volution alg�rienne a �t� une r�ussite parce qu�elle a �t� men�e par des hommes fid�les, par un g�nie alg�rien. On n�avait pas entendu parler du r�gime parlementaire fran�ais ou autre.� Dans ce sens, l�orateur estime qu�il faudrait r�viser la loi sur les �lections et la cr�ation d�associations et de partis politiques. Pas pour r�duire les espaces de libert� acquis mais plut�t pour trier, nettoyer et investir dans la qualit�. �Certes, la politique n�est pas un monopole des �lites mais nous devons d�finir les crit�res des personnes qui veulent en faire. Des conditions comme le niveau d��tudes, les qualit�s morales��. Un minimum de conditions. �Quand un commer�ant veut faire de la politique, il doit choisir entre la richesse et la r�volution. Pas les deux � la fois !�, estime-t-il.