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«En 1988, les Algériens qui se sont révoltés l'ont fait pour le sucre et l'huile» Hocine Khaldoun, président de la commission des affaires juridiques de l'APN
Le président de la commission des affaires juridiques et administrative de l'APN, Hocine Khaldoun, a estimé hier qu'il était prématuré, au lendemain de la révolte d'octobre 1988, d'amender la Constitution (1989) pour permettre à travers son article 40 la création d'associations à caractère politique, car les jeunes qui se sont révoltés l'ont fait pour…l'huile et le sucre. Seul intervenant au forum du quotidien El Moudjahid après la défection des chefs des groupes parlementaires qui devaient animer un débat sur la mission du parlementaire dans l'évolution politique et la consolidation des réformes, M. Khaldoun n'est pas allé jusqu'à parler d' «inculture» ou d'«immaturité» du peuple algérien, comme l'a fait le SG du FLN Abdelaziz Belkhadem, mais les «réformes urgentes» post-88 comportaient des erreurs selon lui. «La rue de 1988 demandait du sucre et de l'huile», a-t-il tranché, «et les autorités de l'époque ont amendé la constitution», a-t-il poursuivi, évoquant «l'histoire qui se refait», en faisant une sorte de raccourci, un parallèle avec les émeutes du 5 janvier. Pour le député FLN donc, le peuple algérien n'était pas préparé à un saut vers le processus démocratique. «Il fallait attendre un peu», a t-il dit. C'est vrai, a reconnu l'invité d'El Moudjahid qu'il y avait des partis qui activaient dans la clandestinité, mais la transition «subite» du socialisme des années 70 et 80 vers un système démocratique, le multipartisme, était prématurée. Le résultat est d'autant plus sanglant, a-t-il fait remarquer, que l'insurrection du FIS en 1991 a abouti à la décennie noire qu'on connaît et «au chaos qu'elle a charrié» et que le président actuel, s'est-il empressé de préciser, a fait tôt, dès 1999, d'anéantir à travers notamment son premier objectif «atteint» qui était la réconciliation nationale. Evoquant les réformes profondes annoncées par le président de la République, l'orateur affirmera qu'elles ne sont pas fortuites dans la mesure où elles répondent à la réalité actuelle du pays. Il passera ainsi en revue l'ensemble des lois à réformer, affirmant qu'elle répondent aux exigences de l'heure, à l'instar, citera-t-il, de «la loi relative aux incompatibilités avec le mandat parlementaire» qui va mettre fin, selon lui, «aux affairistes». Les anciennes lois sont truffées d'incohérences, estime-t-il encore. Mettant en exergue la «spécificité algérienne», le parlementaire s'est dit contre le «copier coller» en matière de système politique ou de modèle de démocratie. Interrogé sur le «scandale» qu'a provoqué l'adoption du code communal, notamment l'amendement oral de l'article 69 qu'il a lui-même proposé, le président de la commission soutient mordicus que la loi organique (art 34) et le règlement intérieur de l'APN (art 61) ont été respectés. S'agissant de Sadek Bouguetaya qu'aurait envoyé Belkhadem en mission en Libye, l'orateur s'est refusé à tout commentaire.