De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Nouvel obstacle sur le chemin de la Fran�aise Christine Lagarde pour l�accession � la direction g�n�rale du FMI. Le gouverneur de la banque d�Isra�l Stanley Fischer vient de s�inviter � la bataille pour le remplacement de Dominique Strauss-Kahn, d�missionnaire depuis ses ennuis judiciaires suite aux accusations d�agression sexuelle. Alors que tout semblait quasiment acquis, l�intrusion de ce nouveau candidat perturbe les certitudes fran�aises qui craignent que le poste du FMI leur �chappe. Alors que la candidate fran�aise Christine Lagarde, actuelle ministre de l�Economie, m�ne campagne en sillonnant les territoires notamment des pays �mergents, et ce, presque pour la forme, se d�clarant �tr�s confiante� pour sa d�signation � la t�te du FMI, � la surprise de beaucoup, et notamment des Fran�ais, l�Isra�lo-am�ricain a fait surface et ne semble pas un candidat de forme ni d�nu� de soutien. Stanley Fischer s�est port� candidat et son pays, Isra�l, par la voix de son ministre des Finances, a annonc� cette candidature en ces termes : �Le poste de directeur du FMI va � M. Fischer comme un gant, aussi bien en raison de son �ducation et de l��norme exp�rience qu�il a acquise au sein du FMI, la Banque mondiale, que des six ans au cours desquels il est devenu un atout pour l��conomie isra�lienne en tant que gouverneur de la banque centrale.� Il est en effet � souligner que le Fonds mon�taire international n�est pas une institution inconnue du nouveau candidat, dans la mesure o� il en a �t� le num�ro 2 de 1994 � 2001 apr�s avoir occup�, de 1988 � 1990, le poste de chef �conomiste � la Banque mondiale. Isra�lien ou Am�ricain, ce nouveau candidat venu troubler la s�r�nit� des Fran�ais et des Europ�ens qui misaient sur Lagarde ? Le candidat d�tient les deux nationalit�s. N� au Zimbabwe (ancienne Rhod�sie), il a demand� la nationalit� am�ricaine qu�il a obtenue, puis sollicit� la nationalit� isra�lienne qu�il a aussi obtenue, condition pour prendre la t�te, en 2005, de la banque centrale isra�lienne. Cette double nationalit� est pour le moins �tonnante, dans la mesure o� la loi isra�lienne interdit � tout haut fonctionnaire de garder une autre nationalit� qu�isra�lienne. Mais l�, les responsables isra�liens expliquent que c�est un privil�ge accord� � M. Fischer � qui il n�a pas �t� demand� de renoncer � sa nationalit� am�ricaine. C�est cette appartenance am�ricaine, font remarquer certains observateurs, qui fait que l�on parle d�j� de candidat �sous-marin des Etats-Unis�. Cette nationalit� am�ricaine pourrait �ventuellement �tre la faille du candidat, dans laquelle vont s�engouffrer all�grement les Europ�ens � qui il revient de tradition, et jusque-l� tacitement, le poste de DG du FMI, la pr�sidence de la Banque mondiale revenant, elle, aux Am�ricains. Mais dans ce partage des grands pour les grands, on oublie, bien s�r, tout le reste du monde et notamment tous les pays �mergents. C�est la raison du grand p�riple engag� par Christine Lagarde qui a la confiance de la majorit� des Europ�ens mais pas encore de la Chine, du Br�sil� l�Arabie saoudite qu�elle vient de quitter et qui annonce, par le biais de son ministre de l�Economie, que son pays, eu �gard au r�le important qu�il joue dans l��conomie mondiale, va demander un renforcement de son r�le au sein de l�institution. Mais que fera ce pays arabe si son chef � penser, les �tats-Unis, appuyait le candidat Fischer ? En attendant, la s�r�nit� affich�e par la France et par sa candidate, sous la menace pourtant d�une proc�dure judiciaire pour sa gestion de l�indemnisation Tapie, est quelque peu malmen�e par le nouvel intrus, m�me si l�on rel�ve �� et l� que cet Isra�lo-am�ricain pourrait �tre recal� par les 24 membres du conseil d�administration du FMI le 30 juin lors de la d�signation de leur futur DG pour limite d��ge, le candidat ne devant pas d�passer 65 ans et il en a 67. C�est une maigre consolation pour la France, mais c�en est une malgr� tout.