Le roi du Maroc est-il � cr�diter d�une volont� politique sinc�re lorsqu�il �voque son d�sir d�aller vers une normalisation totale des relations bilat�rales avec l�Alg�rie ? Ou bien en use-t-il comme d�un habillage subtil pour reposer la question de la r�ouverture des fronti�res ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - A premi�re �coute, le discours du tr�ne, samedi, du roi du Maroc, peut �tre entendu comme novateur dans ce qu�il �nonce comme perspective pour sa relation de voisinage avec l�Alg�rie. Pour la premi�re fois, Mohammed VI ne formule pas le seul souhait de voir les fronti�res rouvertes mais parle de r�glement de tous les probl�mes en suspens. �Nous tenons � l�amorce d�une nouvelle dynamique ouverte sur le r�glement de tous les probl�mes en suspens, en pr�lude � une normalisation totale des relations bilat�rales (�), y compris la r�ouverture des fronti�res terrestres�, a affirm� le roi. Il y a l� assur�ment un exercice discursif serti d�une emphase toute puis�e dans le registre des ruses diplomatiques. En l�absence de propositions concr�tes et d�agenda pr�cis, le discours du roi reste, de l�avis d�un ancien diplomate, un discours de circonstance, dont il ne faut pas sur�valuer le cr�dit. Pour ce diplomate, le Maroc n�est int�ress�, � vrai dire, que par la r�ouverture des fronti�res terrestres ferm�es depuis 18 ans maintenant. �Les fronti�res terrestres repr�sentent un point de croissance pour le Maroc�, pr�cise- t-il, avant de mettre en exergue l�amincissement de la projection marocaine de voir l�est du royaume faire quelques bonds de d�veloppement apr�s les gros investissements consentis pour drainer un tourisme europ�en, essentiellement espagnol. La crise en Espagne a rendu la perspective de faire de cette r�gion du rouyame une destination touristique des plus al�atoires. Et le tr�ne, in�luctablement, devra faire face � une mont�e de pression venue de l�est du royaume. Notamment en cette conjoncture �conomique qui conna�t un rench�rissement des produits alimentaires sur les march�s internationaux et un prix du brent stabilis� autour des 100 dollars le baril. �Etant donn� que l�ouverture des fronti�res terrestres est aussi synonyme de transferts financiers, de produits alimentaires et p�troliers, le Maroc �videmment a de bonnes raisons �conomiques d�insister sur la r�ouverture �, a analys� le diplomate qui, par ailleurs, doute de la sinc�rit� du Maroc lorsqu�il parle de normalisation totale des relations bilat�rales. Le diplomate rappelle que l�ancien secr�taire libyen � l�immigration a lanc� son accusation contre l�Alg�rie au sujet des suppos�s mercenaires envoy� en Libye pour aider le colonel Kadhafi depuis les locaux d�un groupe de pression marocain �tabli � Washington. Autrement dit, les Marocains ne seraient pas �trangers � la campagne du CNT qui cible acharnement l�Alg�rie. L�objectif �tant de tenter de �neutraliser� la diplomatie alg�rienne sur la question libyenne.