Dure, tr�s dure semaine celle � laquelle ont �t� contraints les Tizi-Ouziens. Mis � mal par les terroristes d�Al-Qa�da pour commencer, ils ont �t�, ensuite, pour une bonne moiti� de la ville, priv�s d��lectricit� pr�s de vingt-quatre heures durant, alors que la canicule battait son plein avec une temp�rature atteignant les 45� � un moment de la journ�e de jeudi. C�en �tait trop � leur go�t. R�sultat : le boulevard de l�h�pital, qui n�a pas encore pans� ses blessures apr�s l�attentat kamikaze dont il a �t� le th��tre, s�est retrouv� coup� � la circulation plusieurs heures durant la journ�e de jeudi, puis en soir�e, des �meutes d�clench�es, quelques centaines de m�tres plus haut, sur le boulevard Houari-Boumedi�ne, par des centaines de jeunes et moins jeunes en col�re contre la Sonelgaz. Premiers � ouvrir le bal de cette journ�e d�di�e � la contestation, les habitants de la rue Lamali, plus connue sous le nom du Boulevard de l�h�pital, appuy�s par des riverains du commissariat cibl� par l�attentat kamikaze de dimanche dernier, sont sortis crier haut et fort leur refus d��tre livr�s � eux-m�mes par les pouvoirs publics. Il est vrai que, quand on voit dans quel �tat sont laiss�s leurs habitations et commerces, il y a de quoi se poser des questions sur le manque de c�l�rit� dans l�assistance de ces citoyens en pleine d�tresse qui, � les entendre, n�ont trouv� de la compassion que chez leurs concitoyens d�sol�s de ce qui leur est arriv�. Alors, personne ne pouvait leur donner tort d��tre sortis manifester leur col�re, pas m�me les policiers habituellement plus prompts � d�bouler en nombre pour mater n�importe quel mouvement de protestation. Un peu plus loin, � l�autre bout du boulevard Abane-Ramdane, depuis les premi�res heures ouvrables de la matin�e, des dizaines de personnes avaient pris d�assaut le si�ge de la Sonelgaz pour faire entendre leur mani�re de penser aux responsables de l�entreprise devant le manque d�empressement pour le r�tablissement du r�seau �lectrique dont la moiti� de la ville a �t� priv�e � partir de minuit trente, mercredi. Comble de malchance, cette panne a co�ncid� avec la canicule qui a largement contribu� � mettre les nerfs � fleur de peau de plus d�un. Jusqu�au moment de la rupture du je�ne, jeudi, la moiti� de Tizi Ouzou �tait toujours dans le noir et cela devenait inacceptable pour une population exc�d�e, au point de ne plus pouvoir refouler son m�contentement. Des centaines de personnes, des jeunes surtout, outr�s de voir qu�� quelques centaines de m�tres de chez eux, on se pr�parait � se d�fouler dans un spectacle musical. Du coup, les parages de la maison de la Culture et du vieux stade Oukil-Ramdane, o� un impressionnant dispositif policier avait �t� mis sur pied, comme cela a �t� le cas aux alentours du si�ge de la Sonelgaz, sont devenus m�connaissables avec des barricades sur plusieurs points du boulevard Houari-Boumedi�ne o� une indescriptible pagaille a r�gn� jusqu�aux environs de minuit, lorsque peu � peu, l��lectricit� �tait r�tablie pour clore une journ�e sous� haute tension.