Quelles incidences les c�bles diplomatiques mis int�gralement en ligne par Wikileaks pourraient-ils avoir sur les �quilibres politiques et institutionnels en Alg�rie et dans le reste des pays du monde o� les personnels politiques se sont laiss�s aller � la confidence dans les ambassades am�ricaines ? Assur�ment, moins chaleureuses seront les accolades entre les �bavards� et ceux dont la confiance s�en est trouv�e trahie. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - On imagine d�j� la moue de la ministre de la Culture en d�couvrant que son assistante a trahi un secret d�alc�ve, en r�v�lant au diplomate am�ricain l�identit� du v�ritable ordonnateur de l�interdiction d��dition du livre Le journal d�un homme libre du journaliste et �crivain Mohamed Benchicou. La ministre de la Culture, on s�en souvient, avait pris sur elle d�assumer la d�cision d�interdiction du livre. Ce qui s�est av�r� faux, apr�s avoir lu les confidences de son assistante au diplomate am�ricain : l�ordre est venu de Noureddine Yazid Zerhouni, � l��poque puissant ministre d�Etat, ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales. Il va sans dire que, apr�s cela, la collaboration entre la ministre de la Culture et son assistance ne sera plus ce qu�elle a �t�. Il y a comme une confiance trahie. Car il para�t invraisemblable que ce soit la ministre de la Culture elle-m�me qui ait recommand� � son assistante de briefer les Am�ricains sur l�identit� du v�ritable ordonnateur de la censure du livre de Benchicou. On voit mal, par ailleurs, ce haut responsable du RND jouir encore de la confiance de son chef au parti et n�anmoins Premier ministre Ahmed Ouyahia, apr�s avoir �t� dire aux diplomates am�ricains que ce dernier est l�homme du g�n�ral Mohamed Mediene dit Tewfik auquel il doit, selon Bouchouareb, sa nomination en tant que Premier ministre. L�information livr�e par Bouchouareb aux Am�ricains rel�ve, �tant donn� le contexte politique alg�rien, du secret d�Etat, puisque c�est un proche de Ahmed Ouyahia qui atteste de la bivalence du pouvoir en Alg�rie. Des bavardages en roue libre du genre de ceux dont s�est rendu auteur ce haut cadre ont de quoi nuire � la relation entre deux hommes qui, jusque-l�, se pr�valaient d�une amiti� des plus solides. Car il ne plairait certainement pas � Ahmed Ouyahia de se voir d�signer par un de ses plus proches collaborateurs au RND comme �l�homme des g�n�raux � et que sa nomination � la t�te de l�ex�cutif n�est dict�e en v�rit� que par le seul besoin de l��quilibre politique entre islamo-conservateurs proches incarn�s par le FLN et les nationalistes modernistes que le RND est cens� repr�senter. Il est vrai que lorsque le personnel politique alg�rien l�chait bride devant les diplomates am�ricains il �tait loin de s�imaginer que cela allait �tre rendu public un jour, du moins plus t�t qu�il l�aurait imagin�. Les c�bles diplomatiques, que d�aucuns peuvent d�sormais lire � loisir gr�ce � Wikileaks, rev�taient un cachet confidentiel et, du coup, n��taient pas destin�s � �tre rendus publics, du moins pas de sit�t. Mais il y a cette fuite, organis�e, assur�ment, qui les a d�poss�d�s d�sormais de ce caract�re. Du coup, beaucoup s�en voudraient d�avoir �t� par trop diserts. Reste maintenant � savoir si, apr�s les r�v�lations de Wikileaks, des carri�res politiques seraient contrari�es. S�il advient, cela ne passera pas inaper�u.