Terminus pour les amateurs de handball : la CAN-2012 organis�e par le Maroc depuis le 10 janvier dernier a pris fin hier. Au-del� des noms des laur�ats, ces championnats ont consacr� le retour d�finitif des s�lections alg�riennes parmi le gotha du continent, apanage depuis presque deux d�cennies des Tunisiens et des Egyptiens. Ce jeudi 19 janvier 2012 constitue une nouvelle date de naissance de la petite balle alg�rienne. En cinq heures de batailles acharn�es devant deux grandes nations du handball en Afrique, la Tunisie et l�Egypte, nos handballeuses et handballeurs ont sign� leur acte de naissance en lettres d�or. Une h�ro�que prestation des filles de Mourad A�t Ouarab suivie d�une qualification en finale toute aussi h�ro�que des poulains de Salah Bouchekriou. Pourtant, avant de partir au Royaume ch�rifien, et plus encore pendant le d�roulement de cette comp�tition, rien ne pr�sageait, une telle issue heureuse. Une pr�paration � la limite des moyens de la f�d�ration dont la direction subissait les tirs crois�s de ses d�tracteurs, un championnat � l�arr�t, des professionnels qui arrivaient bless�s, des blessures de derni�re minute, des forfaits en plein tournoi et de l�adversit� � toute �preuve au fil du d�roulement de la comp�tition. C�est la particularit� du sept driv� par Bouchekriou qui, lui aussi, a mis son grain de sel en annon�ant � la veille du d�part au Maroc que cette mission sera sa derni�re � la barre technique des Verts. Ce qui semble avoir �t�, � ne point en douter, l��l�ment d�tonateur d�une mobilisation sans faille au sein du groupe Alg�rie, d�cid� � en finir avec les �checs d�un pass� pas lointain mais �galement � l�id�e de participer � sa mani�re � endiguer la crise pluridimensionnelle dans laquelle le handball alg�rien est emp�tr�. C�est le capitaine de la s�lection, Tahar Labane, fr�re du SG de la FAHB, qui livrera l�intime conviction des joueurs � faire de ces championnats une halte durant laquelle toutes les dissidences et querelles cessent. �C�est notre r�ponse � tous ceux qui s�entred�chirent pour on ne sait quelle raison. Aujourd�hui, la qualification en finale de la CAN est un signal fort que nous, joueurs, adressons � la famille du hand. Nous sommes persuad�s que les hommes et femmes de cette discipline, qui a donn� beaucoup de joie au peuple, sauront se montrer raisonnables et tirer ce sport vers le haut�, laissait-il entendre au sortir du spectaculaire rendez-vous des demi-finales entre l�Alg�rie et l�Egypte. Un duel qui restera dans les annales du handball international. Sous l��il du pr�sident de l�IHF, l�Egyptien Hassan Mustapha, qui honorait de sa pr�sence ce dernier carr�, les joueurs de Bouchekriou ont �t� de vrais hommes. Du d�but jusqu�� la fin des soixante minutes de ce match qui ne ressemblait en rien � l�ersatz de handball produit quarante-huit heures plus t�t sur le parquet de la salle Ibn-Yassine. Hommes de fer� Cette finale avant la lettre a tenu ses promesses et tenu en haleine les millions de spectateurs et de t�l�spectateurs. Les camarades de Saci Boultif, consid�r� comme �tant l�homme du match par tous les observateurs, ont d�jou� les Pharaons de l�Allemand Jorn Uwe Lommel. Au d�but du match, puisqu�ils menaient 4-0 au bout de 4�17�� et � la fin quand ils ont renvers� le mastodonte du Nil gr�ce � Benali et Chahbour Ryad. En 31 secondes pile poil, les Alg�riens ont fini par d�vorer l�ogre �gyptien et faire fuir le pr�sident �gyptien de l�IHF de la loge officielle de la salle de Rabat. Au bout de l�exploit, m�rit� m�me s�il �tait inesp�r�, Salah Bouchekriou, tout �mu et retourn� par une telle qualification, s�est suffi de quelques propos � travers lesquels il a remerci� ses joueurs et tous ceux qui l�ont soutenu avant et durant cette CAN. �Je suis fier de mes hommes. Je d�die cette qualification au peuple alg�rien�, a-t-il simplement r�pondu aux journalistes, pour une fois, nombreux � venir couvrir l��v�nement, qui voulaient entendre Bouchekriou leur dire quel a �t� le secret de ce retournement de situation. Au fond, Salah Bouchekriou, assailli par les critiques, s��tait d�j� projet� sur la finale que son �quipe allait disputer face � la Tunisie , en finale hier soir. � Dames d�honneur Tenir en respect les Tunisiennes, qui leur ont souvent administr� les pires fess�es de l�histoire des confrontations entre les deux s�lections, �tait le second objectif des filles de Mourad A�t Ouarab qui avaient, la veille, r�ussi leur principal pari, � savoir gagner le droit de participer � une phase finale du championnat du monde. Le derby lanc� sur des certitudes moins nuanc�es, tant la force des camarades de la talentueuse et colosse Tunisienne Mouna Chabbah (30 ans en juillet prochain et soci�taire du club danois de Viborg) �tait �vidente, allait pourtant conna�tre un d�marrage des plus inattendus. Et pour cause, Titou, Tizi et autre Hadi allaient poser des lapins aux mondialistes tunisiennes qui observaient sans r�agir la fougue des camarades de Nassima Dob, paradoxalement moins rayonnante que d�habitude en ce jeudi. A la mobilit� et l�application des filles de A�t Ouarab, le team tunisien opposera une agressivit� rarement sanctionn�e par la paire d�arbitres marocains. L�avantage significatif pris en d�but de partie se consumera au fil des minutes, et fatigue et inexp�rience aidant, les Alg�riennes finiront par �tre rejointes au score (10-10 � la pause). Le coach alg�rien, qui s�attendait quelque peu � ce sc�nario, lui qui esp�rait que la Tunisie n��toufferait pas ses jeunes joueuses d�s l�entame du match, fera un remarquable travail de mobilisation, notamment durant les moments de panique de son ensemble. Le long passage � vide observ� depuis la 25� de la premi�re minute � la 14� de la seconde allait �tre g�r� cons�quemment. Le remplacement de du capitaine Dob et d�El-Hadi, sans oublier l�efficacit� retrouv�e de Titou, porte ses fruits, surtout que les Tunisiennes avaient pris une s�rieuse avance (+7 � la 51�, 24-17). Les Alg�riennes termineront la partie en force mais ne parviendront pas � renverser la vapeur (24-27). Une d�faite dont nos filles n�ont pas � rougir encore moins � nourrir des regrets. Le billet du Mondial en Serbie, en 2013, en poche, les co�quipi�res de l�excellente Samia Sehabi doivent d�s maintenant se remettre au travail pour esp�rer faire bonne figure dans une comp�tition o� l�Alg�rie revient apr�s une absence de 15 ans (Mondial-1997 en Allemagne). M. B. IL EST LE SEUL ENTRA�NEUR LOCAL DE CETTE CAN Bouchekriou envers et contre tous Salah Bouchekriou est un entra�neur heureux m�me s�il n�est pas totalement combl�. Parti au Maroc avec l�ambition de terminer sur le podium, il �tait, hier soir, en train de titiller le sommet de la pyramide africaine. Blessures en cascades, m�forme et des d�ceptions � la pelle. La solitude d�un technicien qui aura subi, sans nul doute, la pire campagne de d�nigrement qu�un s�lectionneur de handball a essuy�e depuis Derouaz. L��l�ve du mythique �docteur Aziz�, celui qui a offert le quintuple sacre africain au handball alg�rien, a abord� cette �preuve sans son gardien num�ro 1, Slahdji. Puis a �t� priv� d�finitivement de deux de ses pivots (Mokrani et Hedja�dji) avant de voir son dernier pivot, Ka�bach, se faire exclure face � l�Egypte au bout de 17 minutes. C�est aussi lui qui a d� patienter 32 longues minutes pour voir son �quipe r�tablir l��quilibre face � Zaky, Al-Ahmar et autre Mamdouh. Une patience qui a fini par payer dans les ultimes secondes d�un m�morable match. Bouchekriou, seul entra�neur local � batailler contre l�escouade fran�aise (Portes avec la Tunisie, Carrara avec le Maroc, Bulleux avec le S�n�gal, Tristant avec la RD Congo, Chaduteaud avec le Gabon) et allemande (Rommel avec l�Egypte), n�avait-il pas tent� le diable en attaquant la demi-minute qui restait en jeu avec sept �l�ments de champ (Malik Bouabaiou a pris la place du gardien Samir Kerbouche) pour d�monter l�ogre �gyptien et d�montrer, � ceux qui doutaient encore, que le produit du terroir n�a rien � envier au made in. M. B. APR�S LA QUALIFICATION EN FINALE Hyst�rie dans le camp alg�rien Au bout de l�effort, l�exploit qui, lui, g�n�re l�hyst�rie. Et cela fait longtemps, exactement depuis la 14e �dition de Casablanca en 2002, que les Verts n�avaient pas atteint ce stade de la comp�tition, � chaque fois barr�s par les Tunisiens et autres Egyptiens. Une qualification accueillie par un tonnerre d�applaudissements dans la salle Ibn-Yassine. Du plein d�lire qui a vu, par exemple, le membre du BF de la FAHB, Fay�al Bentorki s��lancer � partir des gradins vers le parquet. Un survol qui a failli �tre fatal au membre f�d�ral. Le reste sans changement. Un survol qui a failli �tre fatal au pr�sident du club bordjien qui s�est �vanoui avant d��tre r�anim� par le m�decin de l�EN �messieurs�, le Dr Aoudia. Dans le vestiaire, l�ambiance n��tait pas en reste. Joueurs et responsables de l��quipe s��clataient dans un pur bonheur sans oublier que le plus dur �tait � venir. La finale contre les Tunisiens avait d�j� commenc� pour Berkous (qui portait une minerve suite � un choc) et ses co�quipiers.