C�est par une d�cision aussi imprudente que belliciste, pour le moins qu�on puisse dire, que le minist�re de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique d�terre sa hache de guerre contre des bacheliers francophones de 2010, en les privant du droit � la poursuite de leurs �tudes � l��tranger, tel que pr�vu par la r�glementation en vigueur en mati�re de prise en charge des frais des �tudes sup�rieures. Bien qu�elle ne soit pas une action de charit�, et de surcro�t, elle n�est pas orient�e en faveur de la masse estudiantine dans sa globalit�, la t�nacit� dont le minist�re a fait montre reste, dans le cas d�esp�ce, inexpliqu�e, voire incompr�hensible. Il s�agit, en fait, d�un nombre limit� de bacheliers alg�riens francophones, ne manquant certainement pas de patriotisme, au demeurant en p�turage en France, livr�s � eux-m�mes, sans abri durable. Ne voyant pas pourtant le bout du tunnel, le malheur est, pour sa part, loin de vouloir cesser de s�abattre sur ces pitoyables errants bacheliers, qui se comptent d�ailleurs sur les doigts d�une main : en plus d�une inflation rendant le loyer hors de port�e, des mesures administratives r�pressives introduites par le ministre fran�ais, M. Claude Gu�ant, voil� que s�ajoute, � leurs peines, une vague de froid meurtri�re. Ce n�est que par fiert� nationaliste que certains �tudiants n�ont pas os� se rendre aux chalets des mairies ouverts aux SDF, tout comme par orgueil qu�ils refusent les services du Samu. Rien ne justifie un tel ch�timent � des �tudiants expatri�s par la force des choses, qui a transform� l�euphorie de la r�ussite en v�ritable calvaire. Impuissants, les parents de ces bacheliers, quant � eux, ne peuvent que constater, dans le chagrin et l�angoisse, les difficult�s �prouv�es, dans un milieu hostile, par leur prog�niture, notamment f�minine. Pour rappel, cette cat�gorie d�exil�s, ind�pendamment de sa volont�, qui n�a pas choisi ce destin, a toujours �t� trait�e, et non pas privil�gi�e, conform�ment aux termes du d�cret pr�sidentiel y aff�rent, tenant compte des d�fis p�dagogiques pos�s � ces derniers.