Cet ouvrage consacr� � la vie ainsi qu�� l��uvre de Slimane Azem, c�l�bre chanteur et po�te kabyle, d�c�d� le 28 janvier 1983 � Moissac (France), est fabuleux. Youcef Nacib y retrace tout le parcours du po�te : sa naissance le 19 septembre 1918 dans le village d�Agwni g-Geyran en Kabylie, son enfance, sa scolarit�, ses premiers disques, son �migration et aussi son �me tortur�e de ne pas avoir pu revoir son pays. Sur l�envol de sa carri�re, l�auteur �crit : �Au milieu de la d�cennie quarante, il compose A Muh a Muh qui conna�t un succ�s imm�diat dans l��migration et en Alg�rie. Path� Marconi lui grave son premier disque en 1948� (p.36). C�est en vedette que Slimane Azem revient en Alg�rie en 1950 �...Sa notori�t� est faite. Les parents fr�res et s�urs du po�te... ach�tent m�me les disques disponibles sur le march� pour les �couter joyeusement � l�aide d�un phonographe offert par Slimane. Celui-ci donne plusieurs galas au village et se produit dans les f�tes. En Kabylie, il est d�j� une star... On le guette le mardi au march� des Ouadhias pour faire sa connaissance ou � tout le moins, le voir de pr�s. Sa ch�chia stamboul (le f�s arbor� le 1er mai 1938 � Longwy) et sa gentillesse naturelle s�ajoutent au talent du po�te.� (P.37). L�auteur �voque l�exil de Slimane Azem au lendemain de l�ind�pendance et la souffrance endur�e � cause de son d�racinement. Il tente d�apporter une r�ponse au bannissement du po�te de son pays : �Il est vrai qu�il a chant� dans les villages pour les harkis ou le fonds d�action sociale fran�ais, mais pas de sa propre initiative� (P.46). Et de poursuivre trois pages plus loin : �On s�interroge sur la mise � l�index du po�te mais aucune explication officielle ne vient clarifier le cas. Seule la rumeur enfle les imaginations. A-t-il sign� une p�tition en faveur de l�Etat juif ? Jamais ce document n�a �t� exhib�...� (P.49). Sur des th�matiques li�es � la nostalgie, � l�identit�, � la fuite du temps, aux inqui�tudes spirituelles... les po�mes de Slimane Azem se d�clinent en fran�ais et en berb�re. L'interpr�te de Tamurt iw aazizen ou Effagh ay ajrad (criquet hors de ma terre, allusion � l�arm�e coloniale), a ce don de toucher nos c�urs et nos �mes au plus profond. Dans le po�me Alg�rie, mon beau pays, l�enfant d�Agwni g-geyran �crivait Je t�aimerai jusqu�� la mort, loin de toi, moi je vieillis, rien n�emp�che que je t�adore� (P. 181). Sabrinal Slimane Azem, le po�tede Dr Youcef Nacib, 708 P. Editions Zyriab, 1000 DA