�On a accus� un retard de quarante ans (...). L�Alg�rie aurait �t� une r�elle d�mocratie si les n�gociateurs des Accords d�Evian et les membres du GPRA n�avaient pas �t� emp�ch�s de gouverner apr�s l�ind�pendance.� C�est l� une des convictions livr�es par Daho Ould Kablia, qui a rang� trois heures durant sa casquette de ministre de l�Int�rieur pour mettre l�habit de l�ex-cadre du Malg, pour l��vocation du processus ayant abouti � la conclusion des Accords d�Evian, le 19 mars 1962. La chronologie des faits, narr�s tels que les anciens du Malg les ont v�cus, l�ve le voile sur certaines zones d�ombre, voire contrev�rit�s, qui n�ont pas laiss� indiff�rents les pr�sents dans la grande salle de la Maison de la culture de Tizi-Ouzou. Ainsi, Daho Ould Kablia a rejet� d�un revers de la main ce que beaucoup ont qualifi� d��all�gations� d�Ali Kafi qui, il y a quelques ann�es, jetait l�anath�me sur Abane Ramdane en l�accusant pratiquement d�intelligence avec l�ennemi. �Comme il leur �tait impossible de contr�ler la situation, les Fran�ais ont tent� en mars 1956 de nouer le dialogue pour engager des n�gociations. Mais les contacts officieux entre Abane Ramdane et les �missaires de Pierre Mend�s-France ont �t� rompus le 26 mars, Abane ayant fix� comme condition la mise sur pied d�une d�l�gation repr�sentative, de l�int�rieur et de l�ext�rieur, du FLN qui aura en face une d�l�gation fran�aise officielle, ce que les Fran�ais ont jug� inacceptable�, affirmera le pr�sident de l�Association des anciens du Malg qui, dans un ordre chronologique tr�s pointilleux, s�est lanc� dans l��num�ration des hauts faits ayant contraint les Fran�ais � s�asseoir � la table des n�gociations d�Evian puis la signature des accords. Le cours d�histoire, parce que c�en �tait un, n�a pas emp�ch� Daho Ould Kablia d�ass�ner quelques phrases et r�flexions fortes du genre de celles faisant �tat de conflits entre des leaders de la R�volution, d�autres faits ayant �maill� l��volution des �v�nements jusqu�� l�ind�pendance, et de g�ants de l�histoire de la R�volution qui n�ont pas eu la reconnaissance qu�ils m�ritaient en citant, pour l�exemple, M�hamed Bouguerra et le colonel Lotfi. Puis, immanquablement, la parenth�se a �t� ouverte sur l�actualit� de ces derniers jours et la r�surgence de l�histoire de la guerre de Lib�ration dans le d�bat en France et sa m�diatisation, voulue notamment par la droite. Daho Ould Kablia n�y est pas all� par quatre chemins pour expliquer les agitations du candidat Nicolas Sarkozy � la pr�sidentielle fran�aise. �C�est par n�cessit� �lectoraliste (�). Sa situation est tr�s difficile dans la campagne, alors il se rabat sur la guerre d�Alg�rie�, estime le ministre de l�Int�rieur qui, �galement, ne s�est pas priv� de dire ce qu�il pense des harkis et sur leur pr�tendu massacre. �Nous aussi, nous avons de quoi accuser les Fran�ais de mani�re spectaculaire sur les massacres contre les Alg�riens�� conclura Daho Ould Kablia, non sans r�v�ler que tout ce qu�il sait sur la guerre de Lib�ration, lui et ses amis du Malg, il le dira dans des �crits � para�tre, et les documents qu�il d�tient seront par la suite remis aux Archives nationales pour ne pas contribuer � ce que la poussi�re s�entasse encore plus sur l�histoire de la guerre de Lib�ration nationale, comme il s�est laiss� dire lors des d�bats ayant suivi sa conf�rence.