De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Sociologues, psychologues, observateurs, islamologues, criminologues, psychiatres, analystes politiques, hommes et femmes journalistes de terrain, sp�cialistes de tous genres et en tout ont squatt� les plateaux de t�l�vision, les studios radio et les espaces de la presse �crite dans le royaume. Tous ont tenu � d�livrer qui un avis expert, qui une �fatwa� d�mocratique, qui une annonce, qui une pr�vision, qui une sentence sur l�affaire Merah. Ou plut�t les affaires Merah. Il y en a dor�navant plusieurs. Celle de Mohamed, le voyou de Toulouse, mort. Celle de son fr�re, Abdelkader, et dor�navant, la presse �voque l�itin�raire, selon elle, diff�rent de Yasmina Mesbah. L��pouse du fr�re aujourd�hui incarc�r� � Fresnes. Pour les Belges, Merah est une fa�on privil�gi�e de suivre la mouvance salafiste sans trop s�impliquer. Les fins limiers du royaume, � l�efficacit� et � la discr�tion l�gendaires, profitent donc des avanc�es et des b�vues de leurs homologues fran�ais. Pas question, par contre, ici, de taire ou d��voquer � dose hom�opathique les zones d�ombre des affaires Merah. Les voyages en Afghanistan, au Pakistan, au Waziristan de Mohamed le d�sax� de Toulouse, l�immersion dans le salafisme de Abdelkader ou la double vie de Yasmina son �pouse. Hors de question aussi de taire le fait que le Raid, troupe d��lite, le nec plus ultra de la force de frappe polici�re de France ait pu �chouer � attraper vivant, un homme, �puis� physiquement, n'ayant pas mang� depuis 40 heures et, de toutes les fa�ons, sur le point de succomber. C�est d�autant plus inexplicable que le quartier o� �tait encercl� Mohamed Merah a �t� vid�, auparavant, de toute pr�sence humaine. L�un des policiers du Raid at- il perdu son sang-froid � la vue des blessures de deux de ses compagnons ? La direction du corps d��lite a-t-elle �t� somm�e par Sarkozy d�en finir au plus vite avec le Toulousain cingl� pour permettre au pr�sident d�engranger des points de sondage avant de se retransformer en candidat ? Question donc que le royaume de Belgique se pose, en toute libert�. Partout, d�ailleurs, en Europe (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne) l�on ne s�interroge sur le Raid, sur la DCRI (Renseignement int�rieur fran�ais) qui en savait des tas et des tas sur les Merah, notamment sur le cadet, sur le tueur, et qui a laiss� agir par inadvertance. A l�une des questions de la police des polices sur l�un de ses d�placements afghans (avant tueries de Montauban-Toulouse), Mohamed Merah r�pond : �J�y suis all� pour faire du tourisme�, puis est ressorti libre de son interrogatoire. La suite est connue.