La banque britannique HSBC, install�e en Alg�rie depuis ao�t 2008, est dans la tourmente. Le S�nat des Etats-Unis l�accuse �d�avoir facilit� des op�rations de financement des milieux terroristes, d�avoir blanchi des profits tir�s du trafic de drogue et d�avoir contrevenu aux sanctions am�ricaines contre l�Iran�. Apr�s un an d'enqu�te, l�Office of the Comptroller of the Currency (OCC, bureau am�ricain du contr�leur de la monnaie) affirme que 28 000 transactions sont susceptibles d'avoir �t� ex�cut�es en violation de la loi am�ricaine. Ces pratiques auraient eu lieu aussi au Mexique, en Arabie Saoudite, en Cor�e du Nord, au Soudan, en Birmanie, etc. Il serait peut-�tre opportun que les autorit�s financi�res alg�riennes ouvrent aussi une enqu�te : �HSBC Algeria SPA� � dirig�e par un ancien directeur � la Banque d�Alg�rie � �tait � sa cr�ation sous tutelle de la filiale HSBC France : une ann�e apr�s le d�but de ses activit�s, elle est pass�e sous tutelle de HSBC Moyen-Orient dont le si�ge est �� Duba�, et qui est impliqu�e dans cette affaire. Selon nombre de m�dias am�ricains (dont Bromberget le New York Times), le mardi 17 juillet 2012 ont eu lieu les auditions des responsables de la banque britannique HSBC devant une sous-commission du S�nat am�ricain. La banque est accus�e d�avoir fait prendre des risques au syst�me financier am�ricain en l�exposant � de possibles activit�s de blanchiment d�argent li�es au trafic de drogue ou au financement du terrorisme. Le rapport publi� lundi 16 juillet 2012 a soulign� de �graves carences� dans le syst�me antiblanchiment de la filiale am�ricaine de HSBC, mais �galement sur l�incapacit� de l�OCC, une autorit� de r�gulation bancaire, � surveiller correctement la banque. �Chez HSBC, la culture �tait pollu�e depuis longtemps�, a d�clar� le pr�sident de la sous-commission permanente du S�nat aux enqu�tes. Ce rapport de 335 pages est le r�sultat de deux ans d�enqu�te, et s�appuie sur l'�tude de plus de 1,4 million de documents et l�audition de 75 responsables de HSBC. Ainsi, la banque aurait blanchi de l�argent de la drogue des cartels mexicains, en transf�rant par exemple des fonds depuis la maison de change �Casa de Cambio Puebla�, li�e, selon les autorit�s am�ricaines, au narcotrafic. Dans le rapport, pr�cise Bloomberg, HSBC aurait �galement fourni des fonds et des services � des �tablissements bancaires situ�s en Arabie Saoudite (�Al Rajhi Bank�), soup�onn�s d�avoir des liens avec des groupes terroristes. Selon le New York Times, le rapport pr�cise aussi que la banque britannique aurait servi � six banques iraniennes pour contourner les sanctions �conomiques am�ricaines � l'�gard de T�h�ran (suite au programme nucl�aire). Au total, plus de 25 000 transactions totalisant plus de 19,4 milliards de dollars (15,8 milliards d'euros) ont �t� r�alis�es, indique un audit ext�rieur r�alis� par Deloitte LLP. Selon l�enqu�te, des op�rations similaires ont �t� r�alis�es avec la Cor�e du Nord, le Soudan et la Birmanie. Le rapport parlementaire de 330 pages revient sur des transactions au cours desquelles des fonds ont �t� envoy�s aux Etats-Unis avant de ressortir du pays pour un total de 19,4 milliards de dollars. HSBC va pr�senter� ses excuses ! Pour sa d�fense, la banque confirme dans un communiqu� qu�elle a �agi en conformit� avec la loi, partout o� elle est pr�sente�. Mais elle reconna�t toutefois �n�avoir pas r�ussi par le pass� � proposer les normes auxquelles peuvent s�attendre les r�gulateurs et les clients�. Le patron de la banque �crivait dans un courriel envoy� � ses collaborateurs : �Nous allons pr�senter nos excuses, reconna�tre ces erreurs, r�pondre de nos actes et nous engager � corriger ce qui n�a pas fonctionn�.� HSBC a aussi d�clar� qu�elle avait chang� sa direction l�ann�e derni�re et qu�elle allait apporter des changements afin de renforcer sa conformit� avec les r�gles visant � pr�venir le blanchiment d�argent. Le b�n�fice net de HSBC l�ann�e derni�re �tait de 16,8 milliards de dollars. Elle op�re dans environ 80 pays � travers le monde. Sa division aux Etats-Unis compte parmi les 10 plus grandes banques op�rant dans le pays. �La grande majorit� des transactions iraniennes, soit 75 � 90% sur plusieurs ann�es, ont �t� r�alis�es � travers HBUS [filiale am�ricaine d'HSBC] et d'autres comptes en dollars sans qu'aucune connexion avec l'Iran ne soit d�voil�e �, pr�cise le rapport. �De 2001 � 2007, deux filiales d'HSBC, HSBC Europe (HBEU) et plus tard HSBC Moyen-Orient (HBME), ont r�alis� r�guli�rement ce type de transactions impliquant l'Iran � travers HBUS�, r�v�le le document. Il serait peut-�tre opportun que les autorit�s financi�res alg�riennes ouvrent aussi une enqu�te sur �HSBC Algeria� et sa tutelle �HSBC� Moyen-Orient, une des filiales de HSBC m�re, fortement �pingl�e par le rapport du S�nat am�ricain. Djilali Hadjadj � L�ORIGINE, FINANCEMENT DU TRAFIC D�OPIUM EN� 1865 ! Qui est HSBC ? HSBC Holdings PLC (Hong Kong & Shanghai Banking Corporation) est l'une des plus grandes banques du monde. Son si�ge social est � Londres, mais l'essentiel de ses effectifs est d�sormais dirig� par son si�ge de Hong Kong . Le membre fondateur et principal actionnaire est The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, une banque fond�e � Hong Kong par l'�cossais Thomas Sutherland pour financer le commerce dans l'Extr�me-Orient en 1865 et, � l'origine, le trafic d'opium. Elle pr�sente ses rapports en dollars am�ricains, �tant donn� que 70% de ses revenus proviennent de l'ext�rieur du Royaume- Uni, 60% de ses op�rations se situant � Hong Kong. Elle fut un temps le quatri�me groupe bancaire dans le monde apr�s Citigroup, Bank of America et la Banque industrielle et commerciale de Chine. Elle est, selon le Forbes Global 2000 de 2012, la sixi�me entreprise mondiale. Durant les ann�es 2000, HSBC d�veloppe ses implantations sur les march�s matures : avec le rachat en France du CCF, il acc�de � un r�seau d�agence et renforce sa pr�sence dans la zone euro. Mais HSBC n�oublie pas pour autant les march�s �mergents : en 1997 le groupe s�installe en Argentine, au Br�sil et au Mexique en 2002. Aujourd�hui HSBC est l�un des premiers groupes de services bancaires et financiers � l��chelle au monde, solidement implant� en Europe, dans la r�gion Asie-Pacifique, en Am�rique du Nord et du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique. L�atout principal du groupe r�side dans sa position de premier plan sur les march�s �mergents et dans le commerce international. LSC HSBC en Alg�rie depuis 2008 En Alg�rie, le 24 mai 2007, le Conseil de la monnaie et du cr�dit (CMC) a autoris� l�installation par HSBC France d�une succursale de Banque d�nomm�e HSBC Algeria disposant d�une dotation en capital de 2,5 milliards de DA. Le 3 ao�t 2008, cette succursale a d�marr� ses activit�s de banque en Alg�rie avec l�ouverture d�un si�ge et d�une agence � Alger (Pins Maritimes). Le 23 d�cembre 2008, le CMC a autoris� l�augmentation de la dotation en capital qui est pass� � 3,3 milliards de DA. Le 18 octobre 2009, le CMC a autoris� le transfert de la tutelle de HSBC Algeria de HSBC France (HBFR) � HSBC Bank Middle East Limited (HBME), Moyen-Orient, dont le si�ge est � Duba�. Selon HSBC, il est attendu que ce transfert assure une meilleure coh�rence op�rationnelle et de meilleures synergies au sein de la zone Moyen-Orient-Afrique du Nord. HSBC Algeria d�veloppe des activit�s de banque universelle aupr�s de client�les particuliers et entreprises, en capitalisant sur les atouts du groupe : pr�sence internationale de tout premier plan, solidit� financi�re, innovation bancaire et technologique. Elle ambitionne, gr�ce � une �quipe de plus de cent collaborateurs locaux, de se positionner comme la banque de r�f�rence en Alg�rie par la richesse et la qualit� de ses services. Pour Rachid Sekak (ancien directeur � la Banque d�Alg�rie) directeur g�n�ral de HSBC Algeria : �Le pays offre les meilleures opportunit�s de croissance de la r�gion. Gr�ce � sa pr�sence dans 87 pays et territoires, HSBC occupe une position unique pour offrir les produits et services internationaux que nombre d�Alg�riens souhaitent, tout en leur garantissant une parfaite connaissance de l�environnement local.�