�La R�volution, ce n�est pas uniquement la force, mais c�est �galement l�intelligence�, aimait-il � dire aux djounoud de l�ALN sous ses ordres, celui que le colonel Amirouche a d�sign� � la t�te de la r�gion 3 - Djema� Sahridj (wilaya de Tizi-Ouzou) de la Wilaya III. Il est n� � l�or�e du printemps. Il est mort la saison qui vient apr�s le printemps mais il a �t� de tous les combats qui ont fait sortir notre pays de la d�ch�ance impos�e par le colonialisme. Le chahid Madouni Mohand-Cherif est n� dans les montagnes des Ath Yala, plus exactement � Guenzet dans le nord de la wilaya de S�tif, le 21 mars 1912. Il a �t� dans les combats essentiels, depuis l�Etoile nord-africaine (ENA) pour l�ind�pendance de l�Alg�rie, avant de tomber au champ d�honneur face aux soldats de la quatri�me puissance militaire de l��poque, le 5 ao�t 1958, dans la r�gion de Larba� Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Il �tait le chef politico-militaire r�gional de l�ALN, mandat� par le chef de la Wilaya III, le colonel Amirouche. Il fallait vraiment avoir la stature d�un v�ritable chef de guerre pr�t au sacrifice supr�me pour venir d�un petit bourg des montagnes de la Petite-Kabylie jusqu�en Grande- Kabylie gagner la confiance du Lion du Djurdjura et se voir confier le commandement d�une importante r�gion ainsi que le sort de l�organisation politico-militaire du FLN-ALN, des combattants et la population de cette localit�. Heureusement, la R�volution de Novembre poss�dait des hommes nombreux de la trempe du chahid. Mais le long militantisme de Madouni, commenc� en 1936, a forg� son combat compl�tement d�vou� � la cause � laquelle il y croyait. Les hommes qui font l�histoire Madouni Mohand-Cherif, � force de combats men�s avec conviction et acharnement de tous les jours, a rejoint le groupe d�hommes qui ont con�u l�Histoire de l�Alg�rie du XXe si�cle. Son parcours en t�moigne. Apr�s un s�jour de deux ann�es (1934- 1936) en France o� il a c�toy� les r�volutionnaires de gauche et les premiers nationalistes alg�riens, il revient dans son village natal (Guenzet), v�ritable terreau du nationalisme pour cr�er, sur suggestion d�un autre fils de Guenzet, Arezki Kihal, figure de proue de l�ENA puis du PPA, la premi�re cellule de l�Etoile nord-africaine dans cette partie de la Petite-Kabylie (nord de S�tif). L�un des militants qu�il a recrut� dans cette cellule, Bouznad Salem en l�occurrence, sera plus tard le premier martyr de la guerre de Lib�ration dans la r�gion du Nord s�tifien. A l�instar des principaux chefs de la R�volution de Novembre, le chahid Madouni fera constamment partie du processus organisationnel qui a d�clench� la guerre de Lib�ration. En effet, apr�s la dissolution de l�ENA, Madouni a �t� tr�s actif au sein du PPA et de l�Organisation sp�ciale, l�OS. Il a c�toy� et il a �t� le partenaire de ceux qui ont trac� la trajectoire menant vers la lib�ration du pays, notamment Mohamed Boudiaf, Ahmed Mahsas, pour lesquels il a organis� en 1945 une r�union politique � Guenzet en vue de faire le point sur la situation politique de la Petite-Kabylie. Dans le m�me sillage, il se voit confier d�importantes responsabilit�s politiques r�gionales. En 1947, le chahid est le principal organisateur de la venue de Messali Hadj � Guenzet. Le chef du PPA faisait un p�lerinage politique dans les rudes montagnes de Kabylie pour se recueillir sur la tombe d�un membre fondateur du Parti du peuple alg�rien (PPA), Arezki Kihal, d�c�d� en 1939 des suites des tortures que lui a fait subir la police politique coloniale. Madouni a subi brimades et plusieurs emprisonnements. Apr�s sa derni�re lib�ration de prison en 1955, avec interdiction de mener des activit�s politiques, il repart en France. Sur place, en d�pit des agressions des �l�ments du MNA (les messalistes), il a r�ussi � enr�ler plusieurs jeunes �migr�s, particuli�rement ceux originaires de sa r�gion des Ath Yala dans des cellules du FLN qui constitueront plus tard l�armature de la FD (F�d�ration de France). �C�est lui qui m�a recrut�, t�moigne Ghafir Mohamed dit Moh Clichy qui a �t� chef de zone de la FD de Paris. Medouni revient en 1956 clandestinement au pays pour monter au maquis de la Wilaya III. Le colonel Amirouche le d�signe responsable de la r�gion Guenzet, Ath Ouartilane, Bouga� et A�n Roua avant de l�envoyer � Djema� Sahridj. Il a �t� l�un des contacts de Malika Ga�d qu�il a encourag�e � rejoindre l�ALN.