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La fabuleuse histoire de la patinoire du 7e Groupe
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 10 - 2012

Quelque abondants et distincts que sont mes souvenirs d'adolescent, je n'ai jamais cru un jour qu�ils passeront de mon n�ocortex au papier. Pour ceux qui ne le connaissent pas, le 7e Groupe est un imposant immeuble de quinze �tages de type HLM, dont la construction commen�a dans les ann�es 40 et prit fin en 1955. Partie int�grante d'un ensemble immobilier tr�s clairsem�, situ� � la place du 1er-Mai, ex-Champ-de- man�uvres.
Tr�s peu d'Alg�riens y habitaient d'ailleurs. Le taux �tait relativement faible par rapport � la communaut� fran�aise d'Alg�rie qui se taillait la part du lion. Une r�partition in�gale valable pour l'ensemble des groupes au nombre de onze Le 7e Groupe �tait de loin le plus majestueux. Construit sur la meilleure assiette de toute la superficie b�tie que comptait � cette �poque ce quartier n�vralgique d'Alger. Con�u � l'origine comme un quartier pour la population europ�enne, il se caract�risa tr�s vite par une zone sp�cialement am�nag�e de petite industrie et activit� artisanale pour accueillir graduellement les populations musulmanes actives. D'abord hostile � cette forme de syncr�tisme culturel, l'attitude �normative� de la communaut� europ�enne finit par s'estomper devant les exigences de la vie pratique. La planification urbaine englobant la totalit� du quartier avait pr�vu un mode de vie confortable � l'int�rieur de ces grands immeubles �quip�s de services collectifs et entour�s d'espaces verts. Dans cette perspective, le 7e Groupe �tait le mieux loti : all�es ombrag�es, terrains de jeux, et une� patinoire � transform�e � l'occasion en terrain de football � qui jouxtait le b�timent. Patinoire qui justement �tait la clef de vo�te de cet �difice. Pour moi et pour plusieurs de mes amis encore en vie, ce lieu vit en nos m�moires comme une d�chirure. La nostalgie a toujours fait recette. Ce modeste texte �crit avec mes tripes ne se contente pas d'ouvrir simplement l'album photos de l'adolescence, il dresse un v�ritable tableau sociologique de l'�poque coloniale : - prise de conscience de notre indig�nat ; - d�pouillement des acquis de notre culture ; - manque de vie int�rieure et de libert�. Il y avait l� les pr�mices, les premiers souffles de l'ouragan du 11 D�cembre 1960.
Les premiers souffles de l'ouragan du 11 D�cembre 1960
Avec un groupe d'amis dont la moyenne d'�ge ne d�passait pas seize ans au d�but de cette ann�e 1960, nous menions, dans la joute sportive, une forme de lutte contre les enfants des pr�dateurs, des races domin�es. Les quelques amis, co�quipiers qui habitaient cet immeuble mythique, s'arrangeaient pour organiser avec leurs petits voisins fran�ais des rencontres de football qui se d�roulaient sur l'asphalte de la patinoire. Toutes les rencontres disput�es, je ne me rappelle plus de leur nombre, se soldaient toujours par une victoire en notre faveur. Lass�s de leur infliger � chaque fois une correction, nous d�cid�mes d'arr�ter toute rencontre. V�u vite exauc� avec le soul�vement populaire du 11 D�cembre 1960. Ce qu'il y avait de formidable dans ce groupe de jeunes et d'autres qui suivront, en pleine p�riode de troubles, r�sidait dans la capacit� de ses membres � �viter co�te que co�te la dissension pour pr�server l'harmonie. Apr�s l'ind�pendance et d�s 1963/1964, la patinoire renoue avec de grandes rencontres de football interquartiers. La petite pelouse bien verte et les gradins con�us sp�cialement pour les f�rus des patins � l'effet de se reposer apr�s des efforts soutenus �taient noirs de monde. Les amateurs de la balle ronde, nombreux, venaient assister � des matchs de grande qualit�. Le bouche � oreille, puissant vecteur de communication, ne tarda pas � drainer foule. En effet, entra�neurs, recruteurs, techniciens... en football, � la recherche de la perle rare. P�tris de talent, quelques-uns, trois ou quatre ann�es plus tard, allaient faire le bonheur des clubs de Nationale Une. A la fin des ann�es quatre-vingt, plusieurs de nos amis victimes de l'oubli ont pr�f�r� s'exiler ; d'autres tomb�s dans la d�cr�pitude morale, ont d�m�nag� pour aller s'installer loin, tr�s loin du quartier qui les a vus na�tre. D'autres nous ont quitt�s. La patinoire du 7e Groupe est toujours ; il faut s'atteler � le sauver de l'oubli par la restauration. Elle se d�grade sous nos yeux chaque jour qui passe. Elle fait partie de cet espace dans lequel nous vivons et nous interpelle� Ce qui nous am�ne � affirmer que la nouvelle configuration du paysage auquel nous sommes expos�s bafoue les esp�rances, les r�ves � bref tout ce qui est susceptible d'�gayer nos vieux jours � ; elle nous renvoie aux sp�cialistes des sciences sociales qui avouent que les multitudes de connaissances, d'exp�riences personnelles qui surgissent de notre pass� s�entrem�lent pour former l'histoire de ma (notre) vie.


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