Pr�occup� par l�inflation galopante et le risque latent de vuln�rabilit� budg�taire en Alg�rie, le Fonds mon�taire international (FMI) pr�conise une politique de change davantage stimulante pour le d�veloppement des exportations hors hydrocarbures et de la production interne. Ch�rif Bennaceur- Alger (Le Soir) - C�est � un constat relativement mitig� de la conjoncture financi�re et �conomique alg�rienne qu�a abouti une mission du Fonds mon�taire international (FMI), h�te de l�Alg�rie entre le 29 octobre et le 11 novembre 2012. Apr�s avoir anim� dimanche une conf�rence de presse, le chef de mission du FMI, Zein Zeidane, �tait hier lundi, l�invit� de la r�daction de la Cha�ne III de la Radio nationale. Une position externe solide... Certes, le repr�sentant du FMI rel�ve la solidit� forte de la position externe du pays, consid�rant que l��volution des prix des hydrocarbures a compens� �largement� la baisse du volume des exportations dont le niveau en 2012 �sera assez proche de celui de l�ann�e pr�c�dente�. A ce titre, Zein Zeidane rel�ve un important exc�dent du compte courant de 8% du Produit int�rieur brut (PIB) et, un niveau d�endettement ext�rieur insignifiant, pr�voyant que les r�serves de change atteindront 194 milliards de dollars � la fin de l�ann�e. De m�me, le chef de mission du FMI observe une croissance �conomique � 2,5% pour 2012, tir�e essentiellement par l�absorption (la d�pense) publique. Selon Zein Zeidane, la croissance devrait �se relever� en 2013 � 3,4%, tir�e par la demande, l�investissement priv�, la consommation finale des m�nages et une l�g�re am�lioration de la production d�hydrocarbures et, donc, des exportations nettes. Les finances publiques solides, quoique... Comme l�on rel�ve la solidit� des finances publiques, en d�pit du creusement du d�ficit budg�taire en 2012. A ce titre, Zein Zeidane note que le solde net de la dette publique interne devrait se situer � 26% du PIB, outre la solvabilit� bancaire soutenue. N�anmoins, le FMI rel�ve �une situation pr�occupante� dans la mesure o� l�inflation s�est fortement acc�l�r�e depuis le d�but 2012, avec un pic � 11% � la fin avril, et devrait atteindre les 8,5% en 2012. Une situation que l�expert international explique tant par les revalorisations salariales que par les dysfonctionnements des circuits de distribution et d�offre de biens, outre l�effet du choc climatique en d�but d�ann�e. D�o� une invite � la prudence en mati�re mon�taire, le renforcement de la concurrence et le fonctionnement du march�, dans le but de contribuer � r�duire de fa�on significative le niveau d�inflation et le ramener � 5% (plus que les 4% pr�vus dans la loi de finances pour 2013). La vuln�rabilit� budg�taire en p�ril Autre sujet d�inqui�tude pour le FMI, le risque de vuln�rabilit� budg�taire � moyen terme. Certes, le budget pr�vu pour 2013 n�implique pas d�augmentation substantielle de la masse salariale, rel�vera M. Zeidane, satisfait de l�engagement pris en mati�re de consolidation budg�taire. N�anmoins, la vuln�rabilit� budg�taire cro�tra sur le moyen et long terme, dira-t-il par ailleurs, dans la mesure o� si la crise �conomique se poursuit en Europe, les exportations d�hydrocarbures alg�riens vers le sud de l�Europe risquent d�en subir l�impact direct. Et d�autant que l��quilibre budg�taire d�pend d�un prix du baril � 120 dollars. Ce que propose le FMI En ce sens, le repr�sentant du FMI pr�conise de �ma�triser� les d�penses en �pr�servant celles relatives � l�investissement�, accro�tre l�efficacit� de la gestion des finances publiques, valoriser tant le march� domestique que les march�s ext�rieurs et diversifier les sources de revenus du pays. A cette occasion, Zein Zeidane rel�ve que des niches de croissance �conomique hors hydrocarbures existent, � m�me d�am�liorer la productivit� interne, la comp�titivit� externe et les revenus d�exportation. Ainsi, le chef de mission du FMI cite le tourisme, les nouvelles technologies de l�information et de la communication, notamment le d�veloppement de la t�l�phonie mobile de troisi�me et quatri�me g�n�ration, ainsi que la pharmaceutique. Comme il �voquera l�agro-industrie dans le but d�assurer la s�curit� alimentaire du pays, l�encouragement de l�industrie sid�rurgique locale pour r�duire les importations ainsi que le d�veloppement de la p�trochimie. Comment booster la comp�titivit� externe En somme, le FMI invite l�Alg�rie � mettre en �uvre des politiques �conomiques globales, booster les r�formes structurelles et encourager davantage l�investissement priv� et la promotion de la production locale. Ce qui implique �galement, selon le repr�sentant de l�institution financi�re, une politique de change davantage stimulante pour le d�veloppement de la comp�titivit� externe. Certes, l�invit� reste assez impr�cis et ne remet pas en cause tacitement la politique mon�taire actuelle que la Banque d�Alg�rie conduit. Toutefois, il invite l�autorit� mon�taire alg�rienne, au moins sur le plan formel, � adopter des mesures plus efficientes et plus approfondies. Et cela m�me si le gouverneur de la Banque d�Alg�rie avait r�cemment indiqu�, en rapport au syst�me de gestion du taux de change sur la base du flottement dirig�, que l��quilibre du taux de change effectif r�el du dinar �tait un �l�ment fondamental de la programmation financi�re et mon�taire et un facteur de confiance pour les investisseurs. Comme Mohamed Laksaci avait appel� � renforcer les fondamentaux du cours de change, par le biais notamment de l'am�lioration de la rentabilit� dans les secteurs hors hydrocarbures et de la comp�titivit� ext�rieure de ces secteurs.