Sofiane Feghouli force l'admiration sur les terrains, et même en dehors, et occupe, désormais, les devants de la scène. C'est la préoccupation quotidienne des gazettes des deux rives de la Méditerranée et d'autres contrées. Son ascension au sein du club Che et son nouveau statut d'international Algérien ne laissent personne indifférent. Surtout en France où l'on continue de regretter le ralliement de l'ancien Grenoblois et international Français des rangs des Verts d'Algérie. Dans un entretien accordé, hier, à France Football, le meneur de jeu de Valence et de l'EN algérienne a lâché ses vérités. «Personne ne voulait parier sur moi», dira-t-il en réponse à une question sur son ascension fulgurante depuis qu'il a quitté la Ligue 1 française. «Si je suis sérieux, je serai récompensé. Tôt ou tard, les grands clubs s'intéresseront à moi. Mais là, je suis déjà dans un grand club et je suis titulaire dans une équipe qui joue la C1. Donc, je ne me pose pas la question. Je garde les pieds sur terre. J'ai connu des hauts et des bas. J'ai déjà eu une petite expérience en France où j'ai été en haut de l'affiche puis les blessures, on a même dit que j'étais fini», estime celui qui donne la recette de sa réussite. «J'ai toujours cru en moi. Je suis quelqu'un de très ambitieux. Je mets beaucoup d'abnégation dans ce que je fais. Je travaille dans tous les domaines et je fais attention particulièrement à mon alimentation. Ce sont ces petits détails assemblés qui font qu'on récolte les fruits. J'espère être le plus complet possible. Ici, à Valence, je suis comblé. La Liga a un jeu qui me convient parfaitement.» Quant à son choix de porter le maillot de l'Algérie, l'enfant terrible du football algérien répondra par une subtilité. «L'ambiance en Algérie, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est quasiment une finale de Coupe du monde à chaque match. C'est fantastique. Quand l'hymne retentit, j'ai des frissons. C'est quelque chose d'incroyable. Et encore, j'ai très peu de sélections. C'est que du bonheur.» Une réponse qui coupe court aux rumeurs qui laissaient entendre que le petit parisien n'était pas heureux au sein de sa nouvelle sélection. «Avec l'Algérie, nous pouvons renverser des montagnes» Et qu'en est-il du secret de la réussite des Verts de Vahid Halilhodzic ? A cette interrogation, «Soso» ne manquera pas de rappeler le message que le sélectionneur algérien a voulu d'emblée transmettre au groupe. «Ses premiers discours m'ont mis la pression car il ne fallait pas que je me rate. Pour l'instant, cela se passe bien. J'ai même marqué pour ma première sélection. On ne peut pas rêver de mieux.» Quant à ses ambitions, quelques six semaines avant la CAN-2013, Feghouli laisse présager un bon parcours. «L'Algérie est une équipe jeune. A la différence de la Tunisie ou de la Côte d'Ivoire, nous n'avons pas beaucoup d'expérience. La Côte d'Ivoire, nous la connaissons. La Tunisie est une bonne équipe avec ses joueurs locaux et notamment ceux de l'Espérance Tunis qui sont une référence au plan continental. Le Togo est aussi une équipe revancharde après le drame de Cabinda. C'est compliqué, mais nous avons l'ambition d'aller le plus loin possible. Nous avons été réguliers ces derniers temps. Avec nos efforts et de la solidarité, nous pouvons renverser des montagnes.» Voilà qui est dit, et bien dit. A quelques semaines du coup d'envoi de la CAN- 2013, admirateurs et adversaires de l'Algérie sont avertis. Feghouli et ses jeunes équipiers n'iront pas au pays de Mandela pour du tourisme. La perspective de disputer la Coupe des Confédérations, en juin 2013 au Brésil, est de nature à motiver les plus sceptiques.