Le Dr Sa�dane Benbaba�li vient de d�truire un mythe. �La nouba arabo-andalouse chant�e dans le Maghreb est loin d��tre celle de Abou El Hassan Ali Ben Nafi, dit Ziriab�, a-t-il d�clar� lors d�une conf�rence intitul�e �Les th�mes litt�raires du mouwachah et du zedjel�, tenue en marge de la 4e �dition du Festival culturel magh- r�bin de la musique andalouse qui s�est d�roul� � Kol�a du 1er au 6 d�cembre 2012. Longtemps apparent�e � Ziriab, la nouba n�est plus donc son �uvre, mais plut�t celle d�autres po�tes et musiciens andalous venus presque deux si�cles apr�s lui, si l�on s�en tient � la th�se du ma�tre de conf�rences � la Sorbonne, le Dr Sa�dane Benbaba�li. Fort, en effet, de ses arguments pour affirmer cette pr�somption, le conf�rencier, apr�s une longue approche sur la d�finition du mouwachahet du zedjel, mettra en avant l�anachronisme entre la venue de Ziriab en Andalousie et l�apparition de ces nouveaux genres po�tiques. Pour lui, le syst�me musical usit� aujourd�hui en Alg�rie, au Maroc, en Tunisie et en Libye a �t� cr�� vers la fin du Xe si�cle, notamment avec le grand philosophe, po�te et musicien Ibn Badja, ou Avempace en latin (1085-1138), qui a �labor� les pr�mices de ce qu�est de nos jours la structure de la nouba. Cependant, tous les textes chant�s dans la musique arabo-andalouse, au nombre de 800 environ, sont, selon Benbaba�li, des zedjelou po�mes �crits dans la langue vernaculaire de l��poque andalouse, lesquels n�ob�issent pas aux lois grammaticales de la langue arabe. Leur initiateur a pour nom Ibn Quzman qui, d�apr�s le conf�rencier, �tait �une sorte de vagabond�, qui excellait dans la mise en �vidence de la beaut� lyrique et romantique des textes rim�s, m�me s�ils ont quelque peu une connotation impudique, voire choquante, dira-t-il. L�orateur nous informera, dans le m�me ordre d�id�es, que le seul auteur � avoir consacr� une �tude sur Ibn Quzman est l�Espagnol Federico Corriente. Le mouwachahdiff�re du zedjel, selon Benbaba�li. Le premier est �crit enti�rement en arabe classique, sauf dans la terminaison de l�h�mistiche ou khardja. Il est donn� libre cours au po�te, mentionnera- t-il, d�utiliser soit le dialecte arabe soit la langue romance de l��poque, celle-l� m�me qui a compl�tement disparu aujourd�hui, dira le communicateur, et les seules traces qui existent sont contenues dans ces po�sies. Benbaba�li ajoutera qu�en Alg�rie, la nouba arabo-andalouse puise ses textes dans le zedjel, un corpus po�tique d�daign� par l�establishment litt�raire de l��poque andalouse, car il ne respecte pas, indiquera-t-il, les principes de la structure po�tique arabe et surtout parce qu�il �mane de la classe populaire. Enfin, le conf�rencier a termin� son intervention en �voquant le r�pertoire sacr� dans la musique arabo-andalouse, notamment la po�sie soufie. A ce propos, il citera Mahieddine Ibn Arabi qui a �crit 28 mouwachah soufis, avec des inclinations d�apparence sensuelle en fin de strophes, mais en r�alit�, elles ont des symboliques inh�rentes � l�amour divin, car il existe, signalera-t-il, un chemin secret entre le corps et le c�ur et entre le c�ur et Dieu. �Le perspicace est celui qui arrive � p�n�trer les secrets non per�us par l��il, mais que le c�ur s��l�ve jusqu�� entrer en relation avec Dieu pour lequel l��tre humain oublie que c�est Lui et que dans la r�alit�, le monde n�est que Lui.�