Ici le deuil est national. La douleur est immense. Quelques jours apr�s le massacre de Sandy Hook, une �cole primaire d�une petite ville du Connecticut, l�horreur est toujours dans les esprits. Deuxi�me plus grande trag�die li�e aux tueries de masse, la sauvagerie dont ont �t� victimes 20 enfants �g�s de 6 � 7 ans, ainsi que 6 adultes, est plus que jamais le d�clic tant esp�r� pour relancer le d�bat sur le deuxi�me amendement qui consacre la libert� du port d�armes aux USA. Un d�bat qui divise certes, mais qui va certainement pousser les l�gislateurs � introduire des retouches � cette loi, concernant surtout l�acquisition des armes semi-automatiques. Les Am�ricains n�aimeraient pas renoncer totalement � l�une des libert�s consacr�es par la Constitution. Mais la tendance est � sa r�vision. La puissante NRA (National Rifle Association), qui pr�ne la d�fense du 2e amendement, est comme crainte au sein du Congr�s. Elle est consid�r�e comme l�un des plus influents lobbies � Washington. Ce qui explique un peu le statu quo qui r�gne surtout depuis que la loi interdisant les armes d�assaut introduite au temps de Bill Clinton en 1994 a pris fin en 2004, sans qu�elle soit renouvel�e. La NRA, pour sa part, par la voix de son pr�sident, tient � rappeler que m�me si l�opinion publique va encore la pointer du doigt pour ce �ni�me massacre, n�en demeure que l�Etat f�d�ral a sa part de responsabilit�. Selon lui, si � l��cole on avait le droit d�avoir des armes (ce qui est interdit par la loi), il n�y aurait pas eu autant de victimes. Mais cet argument est cit� � chaque tuerie, ce qui a amen� un internaute � �crire : �Cette fois-ci, la NRA va reprocher aux enfants de ne pas �tre arm�s.� Le d�bat qui sommeillait vient donc d��tre relanc� par le pr�sident Barack Obama en personne. Dans son message �mouvant � la nation le jour du massacre, il appelle � agir et � d�passer les diff�rences politiques. C�est connu, les r�publicains sont plus d�fenseurs du droit au port des armes que les d�mocrates et leur �lectorat tend � poss�der plus d�armes aussi. De leur c�t�, certains s�nateurs promettent de soumettre d�s le d�but de l�ann�e un avant-projet de loi dans le sens d�interdiction des armes semiautomatiques. Ils sont confiants cette fois-ci de r�ussir � avoir l�aval du Congr�s et faire approuver la loi. Ils ne comprennent pas comment cet arsenal de guerre est en libre circulation, alors que le 2e amendement ne concernait pas � l��poque de son adoption (1791) ce genre d�armes. Dans un pays o� la croyance populaire fait que si tu n�as pas d�armes tu n�es pas am�ricain, les choses vont peut-�tre changer. Comme l�a dit Obama dans son discours � Newtown, la ville aux enfants martyrs, il n�est plus question de laisser se reproduire ce genre de trag�die. Comme tous les parents, il n�a pas pu s�emp�cher de pleurer ces petits disparus, dont les corps ont re�u de 3 � 11 balles. Mais la question des attaques arm�es est complexe. La prise en charge psychologique et ou psychiatrique � temps de ces jeunes assassins est aussi une facette de l��quation � r�soudre. Le contr�le de l�identit� de l�acheteur et de son casier judiciaire est aussi un aspect � revoir dans plusieurs Etats. L�innocence prise d�assaut au sein m�me d�une �cole cens�e la prot�ger est quelque chose que l�Am�rique n�est pas pr�s d�oublier et esp�re ne plus revivre. Les petits corps commencent � �tre enterr�s par leurs familles et leurs fant�mes hanteront � jamais chaque adulte�