Le v�u d�Abdelaziz Bouteflika est exauc�. L�antique capitale de la Numidie vient d��tre proclam�e Capitale arabe de la culture pour l�ann�e 2015. Une �fleur� et surtout des �pines pour Cirta qui croule sous le poids de ses innombrables, mais � combien interminables chantiers qui peinent � lui offrir les arguments d�une cit� o� il fait bon vivre. Lors du conseil des ministres qui s�est tenu le 26 d�cembre dernier, le pr�sident de la R�publique avait instruit le gouvernement � travers le minist�re de la Culture afin d�entamer les d�marches aupr�s des instances arabes en charges des affaires culturelles pour que Constantine soit consacr�e capitale de la culture arabe � partir de 2015. Une annonce suivie d�effet en moins d�une semaine puisque la 21e session de l�Organisation arabe pour l��ducation, la culture et les sciences (ALESCO) a proclam�, dimanche dernier, la ville de Constantine, Capitale de la culture arabe pour 2015. �Un cadeau� pour la post�rit� et qui plus est, interviendra apr�s les �lections pr�sidentielles de 2014 qui ne seraient probablement pas dans la ligne de mire de l�actuel locataire d�El Mouradia. Lui, qui a, tout au long de son premier mandat et m�me durant la premi�re moiti� de sa seconde magistrature, fait du p�lerinage constantinois un rite indispensable � l�entretien de son image. De m�me qu�il eut une singuli�re attitude � l��gard de cette cit� qu�il d�cida de bouder � la veille d�une visite annonc�e en grande pompe, rappelant � Alger son personnel qui s�attelait � peaufiner les derniers pr�paratifs pour son accueil. C��tait en janvier 2008 et depuis, Bouteflika n�a plus remis les pieds dans cette ville qui l�avait accueilli comme elle ne l�a jamais fait, un mois auparavant, en compagnie de son h�te, Nicolas Sarkozy. Constantine qui succ�de � Alger qui a abrit� l��v�nement en 2007 alors que Tlemcen l�a �t� en 2011, la capitale de la culture islamique, saura-t-elle relever le d�fi ? En l��tat actuel des choses, assur�ment non ! serions-nous tent�s de r�pondre. Le manque d�infrastructures d�accueil en termes d�h�bergement ou encore d�organisation de manifestations culturelles dignes de ce nom, se dresse comme un handicap de taille qu�il faudra endiguer d�ici 2015. A moins que des efforts consid�rables ne soient consentis dans les deux ann�es � venir avec en prime, une rigueur qui rompt totalement avec la gabegie qui caract�rise les chantiers en cours de r�alisation, Constantine prendra le risque d�accueillir d��pisodiques �v�nements d�envergure moyenne. D�autant plus que pour les deux ann�es qui nous s�parent de 2015, l�an prochain notamment, le pays retiendra son souffle car tout l�int�r�t portera sur les �lections pr�sidentielles. Constantine aura vraisemblablement, d�ici 2015, quelques atouts � faire valoir, tels que la ville universitaire, premi�re du genre dans le continent africain et dans le monde arabe, si toutefois son inauguration intervient dans ces d�lais, ou encore, cet autre joyau qu�est le pont transrhumel dont les travaux connaissent une cadence appr�ciable, comparativement au projet du tramway et au tron�on manquant de l�autoroute Est-Ouest. Constantine ne peut se suffire � ces projets dits structurants inscrits depuis des lustres ; elle devra consentir d��normes efforts non seulement en terme de lifting mais surtout par l�acquisition de nouvelles structures de base et/ou de standing dignes du rang auxquels elle aspire. Et audel� de la question des moyens humains ou mat�riels, c�est un double d�fi pour une ville qu�on affuble de terre des sciences et des penseurs, de l�arabit� et de l�islam et qu�� demi-mots, on h�site de l��lever � son rang authentique de l�une des plus vieilles cit�s du continent, ph�nicienne puis capitale numide de Massessen (Massinissa) et qui porte depuis plus de 17 si�cles, le nom de l�empereur romain Constantin 1er qui l�a construite apr�s sa d�molition. Oui, Constantine c�est aussi cela.